Chapitre 5 : La case prison

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L'entrepôt abandonné déborde déjà. Les gars de Moebius s'entassent à l'entrée pour apercevoir leur chef. Pensent-ils sincèrement qu'il va gagner ? Utopique ou complètement con. Pour éviter une bagarre générale peu utile, Mikey a convoqué Osanaï, le leader, un peu avant la date fixée pour ce règlement de compte. Et moi, comme d'habitude, j'ai loupé le coche. Quelle idée, aussi, de donner un rendez-vous aussi tôt. A 10 h, je pionce encore. Au loin, j'entends déjà le doux son des poings qui craquent contre un visage. Sans délicatesse, je pousse quelques épaules et me faufile à travers les hommes en blanc. Certains reconnaissent ma veste et tente de m'arrêter. J'esquive ou distribue quelques coups de pied puis parviens enfin à rejoindre les autres.

- Salut Pah. Défonce-le.

Je passe devant lui la main levée. Il se prend un nombre incalculable de coups par Osanaï. La partie a déjà débuté. L'air sévère, Mikey observe ce combat inégal tandis que Takemichy tente de le raisonner. Forcément, il ne comprend pas la logique là-dedans. Laisser son pote se faire tabasser sous ses yeux, ça doit le révolter. Sauf qu'il ne le laisse pas, loin de là. Epuisé, Pah s'effondre dans les bras de son chef tandis que Moebius fête une victoire éphémère. C'est là qu'il entre en action. Il ne faut que trois coups à Mikey pour envoyer son adversaire au sol.

- Le Toman m'appartient, assure-t-il haut et fort à son assistance. Tant que j'assurerai vos arrières, personne ne perdra.

Plus classe, tu meurs. Finalement, pas besoin de se lever aux aurores pour assister au clou du spectacle. Soudain, j'entends Takemichy hurler. Osanaï vient de ramasser un tesson de bouteille et fonce vers Mikey. J'ai à peine le temps de bouger que mon frère le maîtrise. Quelques gouttes de sang giclent au sol. Sa main a pris.

- Il faut lui bander la main, s'affole le blondinet en me regardant.

Je hausse les épaules, la moue peu intéressée.

- Je sais pas faire ça moi, c'est ces deux-là qui me rafistolent à chaque fois.

Je pointe mon duo de choc du doigt au moment où Pah nous passe devant. Son regard noir m'interpelle. Mais il est déjà trop tard. Son couteau vient de transpercer le dos d'Osanaï. J'arrête de respirer. Le monde ne s'arrête pas de tourner. J'entends Mikey crier, mon frère aussi. Les questions fusent. Les gars de Moebius s'agitent et, par-dessus ce brouhaha, les sirènes déformées des voitures de police nous parviennent.

- Cours Takemichy !

Je hurle à mon tour puis me précipite vers Pah pour l'embarquer avec nous.

- Je vais me livrer à la police, me répond-t-il les larmes aux yeux, les mains tachées du sang d'un autre.

Impossible. Je continue d'avancer vers lui mais la main de Ken m'en empêche. Il me traîne derrière lui pour rejoindre la sortie au plus vite. Les sirènes se rapprochent vite. Beaucoup trop vite.

- On n'a pas le temps !

- Pah !

La voix de Mikey déchire le hangar encombré. Tout en me tenant fermement, Ken le percute et l'embarque avec nous, contre son gré. Il se débat, mais la poigne de mon frère le contraint. Il nous jette violemment sur les motos et nous ordonne d'avancer, d'une voix qu'il utilise rarement. De celle qu'il ne faut pas discuter. Le moteur démarre. Je me colle à Mikey. Dès le premier virage, leurs éclats de voix me parviennent. Ils s'engueulent. Ça arrive, de temps en temps. Ils oublieront probablement demain. J'écoute d'une oreille distraite. Quoi qu'ils disent, je connais la teneur de leurs mots. Ils parlent de Pachin et mes pensées parlent de lui aussi. Est-ce qu'il faut aller le chercher, ou non. Il ne nous a pas suivi pour une bonne raison. L'empêcher d'assumer son acte, c'est lui retirer le peu d'impact qu'il aura eu dans cette histoire. Il a vengé son pote. Et nous, là-dedans, n'avons pas grand chose à dire. Juste à continuer de vivre. Qui sait, quand il sortira...

- On pourra faire une fête, chuchote Mikey.

Sa voix est si faible que je l'entends à peine. Je souris tout en posant mon front contre son dos. Mes doigts crispés serrent son t-shirt. Et voilà, je pleure encore.

- Ouais, carrément...


[L'histoire que j'écris suit la trame de l'animé en y intégrant Hiyori. Du coup, c'est plutôt chouette de se refaire tous les épisodes pour bien se souvenir des évènements. D'ailleurs, le saviez-vous : un live action Tokyo Revengers existe et, contrairement aux autres live action type Fullmetal Alchemist ou Death Note, celui-là est plutôt très bien foutu. Je vous le conseille !]

Être avec toi 一緒に [Mikey X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant