19 - Fin du stage, le bout du tunnel ?

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Enfin, le jour « J » ! Voilà près d'une heure que je file sur l'autoroute. J'ai dépassé Foix, j'arrive bientôt sur Toulouse. Le Mas est loin derrière moi. Tout ce qui compte, c'est que ce soit terminé ! J'ai mon certificat de cure dans la boîte à gants, avec l'attestation de Gandalf et du psy. C'est écrit en toutes lettres : je suis guéri. GUÉRI !

Je me sens comme un étudiant sur la route des vacances, après une brillante réussite aux examens...

Ils m'ont fait la surprise de me libérer ce matin même. Évidemment, il n'était pas question que je participe à la remise officielle des diplômes. Deborah m'a raccompagné jusqu'à la voiture pour me souhaiter bonne chance. Au moment de lui faire la bise, une impulsion m'a traversé l'esprit : « Vas-y, touche-lui les seins une dernière fois. De toute façon, elle s'en fout ». J'avais à peine esquissé un geste qu'une douleur atroce me traversait les doigts. La voilà, ma confirmation : mes envies n'ont pas disparu. Simplement, entre elles et le monde extérieur, il y a à présent un filet électrique à 10.000 volts...

Je n'ai pas encore appelé Nathalie. J'envisage de lui faire la surprise en arrivant bien en avance sur l'horaire, armé d'un gros bouquet et de ses chocolats préférés. Avec le maigre espoir que cela suffise à rattraper le dernier coup de fil, aussi glacial que les précédents.

Arrêt sur une aire d'autoroute pour refaire le plein. Au moment de payer, je passe devant un présentoir qui déborde de revues pornos. Sans réfléchir, je tends la main vers le dernier « Penthouse ». Ma vision se trouble aussitôt, des crampes me tordent le bras, je suis à deux doigts de tomber dans les pommes. Les gens dans la boutique me zieutent avec inquiétude, craignant sans doute que je me mette à gerber. Dès que je repose le magazine, ça va un peu mieux.

C'est pas un filet de protection dans ma tête, c'est carrément la brigade antigang !

Je me dépêche de payer, saute dans la voiture et démarre en trombe. Tout ça commence à me faire flipper ! Comment je vais faire, moi, si je peux même plus fantasmer ?

Je ralentis un peu sur la quatre voies avant d'imaginer Nathalie à poil, m'offrant une vision quasi gynécologique de sa chatte, exposée en grand entre ses cuisses écartées : rien ne se passe, pas la moindre douleur, le plus petit symptôme... Je repense alors à Laetitia, offerte dans la même position, ses gros seins aux aréoles sombres n'attendant que mon bon plaisir, les lèvres de son con dégoulinant de jus. Une grosse embardée manque de m'envoyer dans le décor.

Putain ! Cette saloperie de conditionnement fonctionne à plein tube ! Ce truc est en train de censurer mes pensées les plus intimes ! On m'avait rien dit de tout ça, chez New Life ! Jamais je n'aurais imaginé que le contrôle soit aussi strict !

- Calme-toi, me raisonné-je. T'as toujours Nathalie. Suffit juste que de se concentrer sur elle et tout ira bien...

C'est ce que je fais durant les deux heures qui suivent, me jouant mille scénarios avec ma femme dans le rôle principal. Rouler m'a toujours filé la gaule, et après un mois d'abstinence (ou presque), je peux vous dire que j'ai la tête farcie d'idées explicites ! Naviguant entre passé et futur, je me remémore nos baises des débuts, quand aucun de nous deux ne semblait pouvoir se rassasier de l'autre. Je revois nos soirées passées sous la couette, sa bouche vissée à ma queue, nos polissonneries en plein air, les hôtels clandestins à la pause-déjeuner...

Me voilà enfin arrivé à Clermont. Une halte rapide chez le fleuriste, un saut au rayon chocolats chez Auchan, et en un rien de temps je me retrouve devant notre pavillon. Petit serrement de cœur en appuyant sur la sonnette. Ça va bientôt faire trois mois qu'elle m'a foutu à la porte.

Quelques secondes s'écoulent dans le calme d'un début d'après-midi sans voitures. Pas un bruit dans la maison. J'insiste, plus lourdement cette fois. Toujours rien. Peut-être qu'elle est sortie faire les courses ? Pas grave, j'ai toujours mon double.

Impossible d'enfoncer la clef en laiton dans la serrure, malgré mes efforts laborieux. J'examine, incrédule, le barillet récalcitrant, vérifie qu'il s'agit de la bonne clef, m'énerve sur la poignée qui persiste à me refuser l'entrée... Et finalement, j'admets l'inadmissible. Cette salope a fait changer la serrure !

Je tambourine à grands coups de poing sur le battant de la porte, avant d'y balancer un coup de pied rageur, m'écrasant le gros orteil...

Mon stage chez New LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant