House Of Memories [Kiribaku]

. 17.

Pdv Katsuki
Non, Kirishima. C'est moi qui suis désolé de t'avoir fait confiance.
La foule s'excite. Les plus curieux s'avancent pour nous observer. La plupart des autres courent choisir lequel de nous deux est leur favoris.
Quelle que soit l'issue du combat, j'ai perdu.

Pdv Kirishima
Je n'avais pas prévu que ça aille aussi loin. Il m'avait juste dit de me débrouiller pour ramener Katsuki ici, et j'avais accepté parce que jusqu'à présent, il n'y avait jamais eu de problème avec ce genre de plan. Je ne pensais pas que je l'apprecierais vraiment, ni que sa mère me reconnaîtrait. Putain, j'ai bien cru crever lorsqu' elle venue me rendre visite. Elle avait peur, bordel, elle ne voulait pas perdre son fils. Et je la comprends, parce que je ne veux pas le perdre non plus.
Mais après tout, c'est elle qui a créé cet endroit. Il était jeune la première et dernière fois qu'il est venu. C'était pour l'inauguration. J'étais déjà là, aussi petit que lui.
On avait discuté, ce jour là, comme des enfants. Je me demande s'il s'en souvient. Probablement pas. Il avait sourit en me montrant de minis bombes sortir de ses mains.
« Un jour, je serai le roi, ici !!  », il m'avait dit. Et je n'en doutais pas une seconde.

- LA CONFRONTATION DU JOUR NOUS EST OFFERT PAR LE PROPRIÉTAIRE DE KIRISHIMA ! JE VOUS INVITE TOUS À L'APPLAUDIR EN REMERCIEMENT, CAR IL NOUS PROMET DU GRAND SPECTACLE ! MONSIEUR SHINSO, MERCI BEAUCOUP !

Ledit Shinso entre dans l'arène. Il salue la foule d'un mouvement las de la main. Il s'en moque, de la popularité. Il veut s'amuser, rien de plus. Il s' approche de Katsuki. J'essaie de lui faire signe, de trouver un moyen de le prévenir. Il faut limiter la casse. Il m'aperçoit mais se detourne. C'est trop tard.

Pdv Katsuki
Il pose sa main sur mon épaule.

- Bonjour, Katsuki.
- Dégage de là.

Il hausse un sourcil.

- Merci pour ta participation.

Un léger sourire flotte sur ses lèvres.

- Et bonne chance.

J'ai du mal à faire les liens entre toutes les informations. Kirishima venait d'ici avant d'être chez moi ? Et son objectif, c'était de m'amener jusqu'ici pour me faire combattre ? Alors quoi, tout était faux ? Je suis le seul imbécile de l'histoire ?
Le gars aux cheveux violets laisse son regard traîner sur la foule. Il a l'air ennuyé, le genre de type à gâcher la vie des autres juste pour s'occuper.
Enfin bref, ses motivations ne sont pas mon plus gros problème, à l'heure actuelle.

- LES RÈGLES SONT AUJOURD'HUI DICTÉES PAR L'ORGANISATEUR ! IL S'AGIT DONC D'UN COMBAT À MAINS NUES ! PAS DE FORFAIT ! DEUX ISSUES POSSIBLES : LA VICTOIRE OU LA MORT ! MON CHER PUBLIC, LES PARIS FERMENT DANS CINQ MINUTES PRÉCISÉMENT !

Kirishima avance de quelques pas. Je fais de même, jusqu'à le retrouver au centre du terrain. Plus la distance s'amoindrit, plus ses larmes sont visibles.

Pdv Kirishima
Son visage est froid, encore plus que lorsque je l'ai rencontré pour la toute première fois.

- Katsuki...
- Quoi?

Le ton de sa voix me surprend. Elle est sèche, intimidante. Il semble s'être déjà habitué à la situation et ne pas vouloir y remédier.

- Je suis désolé.
- Ouais, tu l'as déjà dit. Autre chose ?
- Je voulais pas-
- Et pourtant tu l'as fait.

Je baisse la tête.

- Je t'aime.
- Ne joue pas à ça.

Il paraît d'un coup moins confiant. Il me laisse prendre sa main. Je lui fais face à nouveau.

- Je t'aime. Vraiment.
- Arrête.
- Écoute moi-
- Je veux pas t'écouter !!

Il dégage mon bras.

- Je veux pas me battre contre toi, je veux pas savoir pourquoi t'as fait tout ça, je veux pas qu'on me dise que tu me mentais, tu comprends pas ??

Il a du mal à parler. J'ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Je n'ai rien à répondre. Un gros bruit m'en empêche de toute façon.

- MESDAMES ET MESSIEURS, J'ESPÈRE QUE VOUS ÊTES BIEN INSTALLÉS !

Des bras nous tirent en arrière.
Je lève la tête. Derrière Katsuki, dans une loge à l'écart et ouverte sur l'arène, se tient Shinso, un porte-voix à la main.
Pour la première fois, je redoute l'issue du combat.
Le bruit résonne à nouveau. Et encore. Trois fois au total.
Ça marque le début.
Le début de quoi, je ne sais pas. Le début de la fin, comme disent certain, le début de la misère, de la colère, des larmes. Peut-être de tout ça en même temps, à supposé que ça n'aie pas déjà commencé. Je ne veux pas le savoir. Ma curiosité n'est pas intéressée par ce futur-là.
Katsuki et moi nous regardons. La foule s'agite, tape du pieds, des mains. Elle crie, nous hurle de nous entre déchirer. Elle veut voir du sang, des entrailles. Elle quémande notre mort.
C'est seulement maintenant que je comprends l'horreur à laquelle je prends part depuis des années.
Katsuki ne bouge pas. Il est décidé.

- Je ne te toucherai pas, Kirishima. Je ne veux pas me battre contre toi.

Je suis soulagé, d'un côté. De l'autre, complètement dégoûté. Je suis celui qui ai provoqué tout ça, et malgré tout il m'épargne. Pourtant je le sais, je l'ai constaté de mes propres yeux : ses émotions passent par ses poings. Aujourd'hui, rien. Je le regarde, il me regarde, et je ne vois aucune animosité. Son visage ne montre aucun signe de lutte, il n'essaie pas de cacher quoi que ce soit. Il accepte.

- Je ne le ferai pas non plus.

Je n'ose plus prononcer son prénom.
Autour de nous, le public a cessé son brouhaha désordonné. A présent, il est attentif. Il tend l'oreille, parce que tout le monde voit bien que nous parlons, et ça crée un intérêt non dissimulé.
Et puis ça s'impatiente, ça se plaint, ça jette des objets aléatoires sur le sable sombre de l'arène.
Alors Shinso intervient. Lentement, le porte-voix s'approche de ses lèvres. Il l'active, et un court larsen envahit l'espace. Il tousse discrètement, je le vois d'ici. Il n'est pas si loin de nous. Si on le voulait, si on était parfaitement synchronisés, peut-être qu'on pourrait-

- Katsuki Bakugo.

Son nom et son prénom résonnent partout et engendre un étonnant silence. Je n'ose même plus respirer. Il faut être stupide, pour craindre quelques mots. Stupide, ou parfaitement conscient de ce qui m'attend, parce que si j'étais celui destiné à la victoire, ç'aurait été moi qu'il aurait appelé.

- Tue le.

Ce serait insignifiant si je ne connaissais pas son alter. Je ne prêterais pas attention à ses paroles. Je me dirais  « et puis quoi encore ? Il croit qu'il peut tout décider comme ça ? La blague !  » sauf que, oui. Il le peut. Sans même se déplacer.
Il parle, on exécute.
Et même Katsuki Bakugo ne peut pas changer ça.

----------------
Salut salut !
Désolée pour l'attente (encore une fois), mais entre le bac, le sport, et les autres fanfics, j'ai eu du mal à rester constante. Bref, on s'approche peu à peu de la fin de cette histoire. J'espère qu'elle vous plaît !
Merci encore de me lire malgré les semaines de retard ! :)