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Je sens une douce chaleur caresser mon corps et mes yeux s'ouvrent avec délicatesse sur une chambre plus grande que tout mon appartement et aussi jolie que les brides du manoir que j'ai aperçu plus tôt. Je m'aperçois rapidement que je ne porte que mon boxer et que ma jambe ensanglantée la veille et maintenant enveloppée dans un bandage. Elle me lance un tout petit peu mais ce n'est pas comparable à ce que j'ai ressenti lorsque la balle a transpercé ma chair.
Une question me turlupine encore l'esprit. Pourquoi ne m'a-t-elle pas laisser me vider de mon sang? Arh! À chaque fois que je me dis que c'est la fin, c'est une nouvelle page qui s'écrit. C'est illogique! Cette femme est illogique.

Je dois trouver le moyen de sortir d'ici et pour ça, je dois jouer au même jeu qu'elle, être plus fourbe, plus rusé, je dois être plus inhumain qu'elle. Si je travaille pour elle, j'aurai un minimum de liberté et en plus je pourrai m'enfuir loin d'ici.
Je dois trouver quelque chose pour l'affaiblr physiquement, elle et toute son équipe. Je dois trouver une arme, n'importe laquelle. Un couteau, une fourchette, un morceau de verre, tout ce qui pourrait l'amocher.

Je pose mes jambes sur le sol non sans avoir mal à la jambe gauche. Je pose ma tête entre mes mains et souffle. Ce que je m'apprête à faire va me coûter la vie mais qui ne tente rien n'a rien comme on dit.
De l'air frais passe sur mon dos me rappelant les sombres moments passés avec ma génitrice. Une mère est censé aimer de tout son cœur sa progéniture, mais à la place j'ai eu un monstre qui m'a fait vivre un enfer. Pendant toute ma vie, j'ai été battu et je me suis laissé faire puisque c'est de ma faute si elle est devenue le monstre qu'elle est aujourd'hui. Mon géniteur ne voulait tout simplement pas de moi et il répétait sans cesse que j'étais une erreur, que je n'aurai jamais dû exister, que je méritais de disparaître. En grandissant et même s'il s'était déjà enfoui ses mots résonnaient comme un écho dans tout mon être. Ils ont encore la même intensité aujourd'hui, ils me broient le cœur chaque soir avant le coucher et chaque matin au réveil. Ils m'ont tout les deux marqué; mon père par ses mots et ma mère par ses coups. Ils n'ont jamais eu une once d'amour envers moi qui était le fruit de leur union. J'ai tout appris seul sans l'aide de personne et maintenant que de mon quotidien une part sombre s'en est allée, un tsunami vient tout détruire. Je suis donc destiné à vivre dans le malheur jusqu'à la fin de mes jours? Pendant mes réflexions, un visage angélique apparaît dans ma mémoire avec son air froid et impassible. Lorsqu'on m'a dit que le boss voulait me voir, je m'attendais à une dame assez grasse avec des rides un peu partout. Je ne m'attendais pas à voir un visage innocent avec des yeux bleus aussi froids. Elle est vraiment belle c'est indéniable.

Je m'efforce de me lever pour chercher quelque chose qui pourrait faire l'affaire. Je dirige directement vers la salle de bain et y trouve un miroir. Au moment où mon point allait s'abattre sur le verre, la porte de la chambre s'ouvre dans un grand fracas et des pas se font entendre. Je regarde autour de moi mais il n'y a rien qui pourrait m'aider ici. Mon sang ne fait qu'un tour, je ne sais pas qui je vais confronter et comment je pourrais me débarrasser de cet obstacle. Mais je me rend compte que l'un des plus grands obstacles qui m'empêche de sortir d'ici est ma blessure. Je dois attendre qu'elle cicatrise et j'en profiterai pour explorer les lieux à la recherche d'une sortie moins suicidaire que la porte d'entrée.

Les pas se rapproche du lieu où je me trouve et ma respiration se coupe. Un visage d'ange aux yeux froids se dessine devant moi. Elle est vêtue d'un Jean noir qui dessine les attributs que le ciel lui a donné et d'un débardeur blanc qui nous laisse l'imagination d'une poitrine ferme et ronde.

Qu'est-ce que je dis? Pourquoi je parle de ça moi? Elle est censé me dégoûter pas m'émoustiller.

Mes mains sur le lavabo, je ne sais quelle attitude prendre. Dois-je lui montrer mon énervement ou dois-je rester aussi calme que le début?

_Comment te sens-tu? Finit-elle par briser le silence.

C'est une blague? Elle me pose vraiment la question...Comment je me sens? Bonne question. Un tas d'émotions se bousculent en moi. La haine, la peur, la tristesse... mais ce qui me domine le plus est l'adrénaline qui me donne envie de lui planter un couteau dans le coup ou de lui faire ravaler son envie de tuer qui que ce soit.

_Suis-je obligé de répondre à votre question? Je réponds sans vraiment réfléchir.
Dans quelle merde je me suis encore foutu? Je vais mourir c'est sur.

Sa main s'abat violemment sur ma joue et des picotements se font sentir à cet endroit. Je ne m'y attendais pas. J'espérais qu'elle me planterait un couteau dans la gorge pour m'éliminer et non qu'elle me donnerait une baffe. Ma main se pose sur ma joue qui est à présent brûlante.
Je pourrais lui rendre la pareille mais je n'arrive pas à lever la main sur elle ou sur une quelconque autre personne. Ayant vécu en tant que souffre-douleur, je sais que frapper une personne, même infecte avec nous, est un acte déshonorable.

Ses grands yeux bleus me fixe et ses lèvres s'étirent en un sourire malsain. Son doigt pountu se pose sur ma poitrine, près de mon cœur qui bat à la chamade.

_Je pourrais te tuer. Elle commence en effectuant une légère pression sur mon torse.

_Alors pourquoi vous ne le faites pas? Je demande.

_Ce ne serait plus amusant si je te tuais maintenant.


𝑊𝑜𝑚𝑎𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant