12

13 2 0
                                    

Angela










































Le bruit de la porte claquant me ramène à la réalité. Réalité que je voudrais quitter au plus vite, réalité vicieuse, où tout n'est que mort, sang et peine. Réalité dans laquelle mon cœur souffre un peu plus chaque jour. Réalité où mon nom me dégoûte, me répugne. Un bien joli nom pour une personne bien trop sombre.
Angela va de paire avec tout ce qui est pur, angélique; moi je suis l'impur.
Je me déteste d'avoir accepté d'entrer dans cette réalité qui ne m'était pas destinée, j'aurais dû m'en aller, fuir comme la lâche que je suis. Trop aveuglée par l'utopie de ma mère, je n'ai pas su que je me barricadait autour de murs  mensongers qui cachaient derrière leur semblant de sécurité , cruauté et douleur.

Depuis plus de cinquante ans, les femmes  Perez ne font qu'agrandir ce trou béant qu'est cette organisation maquiavélique, en balançant à l'intérieur toute leur humanité. Et moi, en bon pion je n'ai fait que suivre le mouvement sans jamais me soucier de ceux que nous terrorisions depuis si longtemps.

Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été le vilain petit canard, cette fille qui n'entrait dans aucune case, cet agneau parmis les loups, la déception de ma mère. Elle me répétait que mes sentiments ne devaient dicter mes mouvement, que mon cœur n'avait aucun pouvoir sur mes décisions, que je ne devait être gentille parce que le monde écrasent les gentils.

_Ces hommes que tu dits bons, seront les premiers à te calomnier, t'écarter lorsqu'il verront que tu es plus intelligente et forte qu'eux. Ils t'oppresseront, te feront du mal car c'est leur nature. Ils sont affreux, hodieux et pour survivre dans ce monde de monstres, il faut en devenir le roi. Devient plus abominable qu'eux et ils ne pourront jamais te faire du mal. Me disait-elle.

Voilà avec quelles atrocités j'ai grandi. Voilà ce que ma tête a gobé sans se poser de questions. Qu'allais-je bien pouvoir dire? Que pouvais-je faire, si ce n'est accepter que ce monde était aussi atroce qu'elle le disait. Ces paroles étaient comme les paroles d'un sage pour moi. Ma mère semblait avoir réponse à tout mais une réponse peut ne pas être bonne. Et j'en ai vu, des êtres horribles, pour qui la souffrance des autres est jouissance, pour qui les pleurs de leur prochain déclenchent des rires gras et sans fin, pour qui le sang est une boisson quotidienne et au final nous ne sommes pas si différentes. Les Perez sont connues pour leur cruauté, leur manque d'humanité. Nous sommes pires que tous ceux là mais au final, nous sommes de la même espèce. Ils sont cruels, nous aussi. Ils tuent leurs semblables, nous aussi. Il n'y a aucune dissemblences entre les êtres affreux dont ma mère parlait et nous.

C'est la raison pour laquelle j'essaie de changer, de sortir de ce cercle vicieux qui me conduit vers l'obscur, de ne pas être comme ma mère. Mais chassez le naturel et il revient au galop dit-on.
J'ai été façonnée pour faire le mal, me briser pour me recomposer est extrêmement difficile et parfois ma démarche ne tient pas. Cependant, je trime pour devenir une meilleure version de moi-même et j'espère un jour réussir dans mon entreprise.

Après avoir appelé une domestique pour qu'elle nettoie mon bureau, mes pieds m'emmènent tous seuls vers mon petit havre de paix.
Il est inconnu de tous, parfaitement entretenu par mes soins et calme. J'ai découvert cet endroit lorsque j'avais treize ans, j'étais en fuite après que ma génitrice m'ait craché des mots aussi durs que ses coups et je cherchais désespérément une échappatoire. Je suis littéralement tombée dans ce jardin et depuis je n'ai pu m'en passer. Il me rappelle que tout est possible lorsqu'on a une volonté de fer. Il me rappelle que je peux changer, devenir une personne meilleure, comme mon père le voulait tant.

Chaque jour son souvenir est une atroce douleur pour mon cœur de petite fille qui n'a cessé de réclamer son papa. Il était le seul qui croyait en moi, il me couvrait d'amour et faisait en sorte que je persévère pour devenir une bonne personne mais même lui, elle a finit par me l'enlever. C'est ignoble comment elle a osé chasser la seule personne qui nous liait. Avec lui nous formions une famille, et même ce petit cadre auquel je portais tous mes espoirs a fini par être brisé par ses mains ensanglantées.

_Tu me manques papa, pensais-je.
















































Voilà un petit chapitre avec le point de vue de notre belle criminelle au visage d'ange. Alors? Elle est touchante la petite histoire?

En attendant la suite, Kiss sur vos fronts 😗

𝑊𝑜𝑚𝑎𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant