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_Arrêtez! Crie une voix que je ne reconnais pas.

La porte venait de claquer contre le mur et un jeune homme blond, grand et un peu musclé aux des yeux bleus, vêtu d'un t-shirt noir et d'un cargos de la même couleur apparu dans l'encadrement de celle-ci avec une tablette à la main. Donc l'organisation de cette bonne femme contenait aussi des soldats de sexe masculin dans ses rangs. Pour une raison qui m'est inconnue, je me suis senti soulagé en voyant un autre homme que moi parmis toutes ces femmes.

Le petit ange avait arrêté tout mouvement et s'était tourné vers lui, attendant une continuité à son opposition.

_Il ne sait rien madame. Dit-il.

_Comment peux-tu en être sur? Demande-t-elle.

_Ça fait quinze ans qu'il ne l'a plus revu. Il me lance un regard puis se reconcentre sur le petit ange.

_Appelle le docteur Martinez. Elle dit avant de sortir de cette pièce sans demander son reste, me laissant seul dans cet endroit immonde.

Je m'allonge comme une étoile de mer sur le sol dur et froid, en essayant de faire disparaître la douleur que je ressens dans tout le corps.
Mon bras ainsi que mon épaule me font atrocement mal et ils n'arrêtent pas de saigner. J'ai envie de fermer les yeux mais j'ai peur de ne plus pouvoir les rouvrir après. Je lutte contre ma fatigue lorsqu'un bruit provenant de la porte se fait entendre. Je n'ai pas la force de me relever alors je reste là, le regard rivé sur le plafond.
Je sens qu'on me soulève mais je vois flou. Les silhouettes autour de moi se font de moins en moins distinctes et je cède finalement à la tentation. Mes paupières se ferment doucement et j'entends quelqu'un dire mon prénom avant que je ne ferme définitivement les yeux.

Un petit son insupportable dont la provenance m'est inconnue dérange mon sommeil plus épuisant qu'autre chose. J'ai les yeux fermés et j'essaye des les ouvrir mais ils refusent de m'obéir. Je sens comme une aiguille dans mon bras et une odeur de désinfectant qui me pique le nez. Le désinfectant? Je suis à l'hôpital? Elle n'a pu m'emmener à l'hôpital? Si?
Je puise dans mes forces pour ouvrir les yeux et c'est avec étonnement que je constate que je suis dans le noir. Mon regard se tourne vers l'endroit d'où provient le petit son insupportable et je vois une machine à laquelle je suis relié et qui indique les battements de mon cœur.
J'essaye de soulever mon bras mais je sens que l'aiguille dans mon bras alors je la retire. Je m'assois sur le lit et essaye de descendre, je n'ai pas envie de rester ici. Mes pieds touchent le sol froid et cela me procure des frissons. Je ne sens plus trop ma douleur à la jambe mais elle est toujours présente et celle de mon bras et de mon épaule me font un peu mal mais ça va. Je me lève finalement, lorsque la porte s'ouvre et que la pièce ne soit éclairée.

Le visage du petit ange devant moi ne reflète aucune émotion, comme d'habitude.

_Tu es têtu ma parole. Dit-elle finalement.

_Je travaillerai pour vous. Je dit, très sérieusement.

J'avais déjà réfléchis à cette éventuelle possibilité et si je voulais prolonger ma vie, je devais être de son côté, enfin faire semblant, pour partir sans plus de dégâts.

Dans son regard passe une lueur d'étonnement avant que ses prunelles ne reprennent leur froideur.

_En plus d'être têtu, tu es imprudent.

_Laissez-moi vous aider à retrouver mon géniteur et ensuite, je disparaîtrais.

_Tu es très mal en point, tu ne me seras d'aucune utilité. Elle dit.

_À qui la faute? Je réponds.

Elle sourit puis se retourne vers la porte.

_Rétablis-toi et ensuite nous verrons pour ta proposition. Elle dit avant de partir.

Mais une question me brûle encore les lèvres. Quel est son nom? Je ne connais même pas le nom de la personne pour laquelle je vais bientôt travailler. Dans un élan de courage ou de folie, je sors rapidement pour la rattraper et je la vois discuter avec une autre des ses soldats, je suppose. Elle me lance un regard désapprobateur puis coupe cours à sa conversation et s'approche de moi.

_Je devrais t'enfermer à double tour. Elle dit arrivée à ma hauteur.

_Comment vous appelez vous? Je lui demande.

Un fin sourire se dessine sur son visage avant qu'elle ne plonge son regard dans le mien. Elle a une pointe de provocation dans le regard. Elle est belle quand elle sourit. Qu'est-ce que je dis? Elle est belle c'est vrai mais que de l'extérieur, à l'intérieur c'est le diable en personne.

_Tu n'as pas besoin de le savoir Gabriel.

Puis elle part sans un mot de plus me laissant patelin dans le couloir. Je retourne dans cette chambre sentant la maladie étant pris de fatigue. Je m'allonge sur le lit et quelques minutes plus tard une infirmière-enfin je pense-vient me trouver afin de me remettre ma perfusion et vérifier que mes blessures ne s'infectent pas.

_Ça fait combien de temps que je suis ici? Je lui demande alors qu'elle désinfecte mon épaule.

Elle sursaute à l'entente de ma voix ce qui me fait froncer les sourcils.

_Ça fait à peu près deux jours. Elle répond avant de terminer le bandage de mon épaule et de s'attaquer à ma jambe.

Deux jours? J'ai perdu deux jours en compagnie de ce tyran et de ses sbires.

_On est à l'hôpital?

_Nous sommes à l'infirmerie.

_L'infirmerie? Donc nous sommes toujours au manoir? Je lui demande surpris.

_Oui.

Elle me donne quelques consignes, comme quoi je ne devrais pas fournir beaucoup d'effort et tout le tintouin, chose que j'écoute à moitié puisque dès que la porte se ferme, je me lève et vais ouvrir la fenêtre.
L'air frais me fouette le visage tandis que je l'inhale. Le ciel, de couleur rosé fait penser à un conte pour enfant où la fin est heureuse. Les grattes-ciel et autres monuments s'illuminent alors que le ciel devient de plus en plus sombre. Les oiseaux volant dans le ciel, me rappelle ma captivité et je finis par refermer l'ouverture vers ce monde où je ne suis qu'un pion.

Mes pas me mènent au lit, où je m'allonge, le regard vicé au plafond. Je dois trouver mon géniteur et cela au plus vite. Dès que je serai rétabli, j'irai à chasser celui que j'ai tant voulu retrouver mais qui ne m'en a jamais autorisé.
Ironique. Un enfant non désiré qui cherche son géniteur parce qu'une psychopathe a failli le tuer pour avoir la tête d'un être cruel.

𝑊𝑜𝑚𝑎𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant