Chapitre 13

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Ysalia regarda Tom et Tania partir, sacs et liste de toutes les choses à faire et à acheter en main. Elle-même s'était prévu un petit programme car Hugo dormait encore et elle ne voulait surtout pas le réveiller. Au souvenir de ses tendres baisers sur son épaule cette nuit, un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Et rien que d'y penser, des frissons de plaisir la parcoururent. Elle alla dans le salon et commença à ouvrir les fenêtres tout en pensant à toutes ses nouvelles émotions. Tout était si fort, si rapide et en même temps, si magique... Elle n'avait pas envie de se poser la moindre question et mais juste de se laisser porter, sans imaginer ni présent, ni futur.

Jacqueline ce matin-là, était en ville également et revenait avec Tom et Tania, pour les aider à faire tout ce qu'il fallait. Elle fit donc le travail du matin de celle-ci. Au bout de 20 minutes, occupée dans la salle à manger, elle sursauta quand il l'enserra dans ses bras, ne l'ayant pas entendu entrer. Elle se tourna, ravie.

- Hugo ! Tu es déjà debout ? Il n'est que 9h30

Il prit tendrement son visage entre ses mains.

- Si mes souvenirs sont bons, il n'y a que toi et moi ce matin, pour encore au moins une petite heure. Alors j'ai mis mon réveil.

Ysalia le dévisagea un peu interdite, touchée de plein fouet par cette attention. Puis, pour masquer son émotion, elle lui répondit :

- Mais j'ai des choses à faire moi, monsieur, sinon mon employeur ne sera pas content.

Il sourit puis apposa doucement ses lèvres sur celles de la jeune femme et souffla contre sa bouche :

- Oui, d'ailleurs, pour commencer il faut accompagner monsieur sur la terrasse arrière. Il a envie de partager son petit déjeuner avec celle qui hante ses jours et ses nuits.

Puis il reprit tendrement les lèvres d'Ysalia, avant de lui prendre la main et de la conduire en cuisine, où il récupera tout ce que Tania lui avait préparé pour le petit déjeuner. Ysalia le suivit comme dans un état second. Elle prit plaisir à échanger avec lui, tandis qu'il mangeait. Il lui parla de sa vidéo-conférence, ils parlèrent de la Garden Party, mais surtout Ysalia partageait avec lui un moment unique et elle l'apprécia au plus haut point. Tel un couple normal, ils discutaient de tout et de rien, sur la terrasse, face à ce jardin qu'elle aimait tant. Les doux rayons du soleil printaniers la réchauffaient et la faisaient se sentir encore plus vivante chaque jour. Consciente de ce moment unique, elle en appréciait chaque minute.

Hugo la prit par la taille et ils marchèrent un peu dans le jardin avant de s'installer sur les transats. Main dans la main, allongés chacun sur un des sièges, ils regardaient vers la même direction. Puis Ysalia pouffa quand elle sentit Hugo s'endormir à nouveau.

- Eh bien voilà l'effet soporifique que je te fais alors.

Hugo rouvrit un œil et la regarda.

- Détrompes toi ma douce. Mais je ne suis plus de première jeunesse : alors un petit déjeuner, du soleil, une compagnie plus qu'agréable et voilà, le sommeil me guette.

Ysalia rit puis le dévisagea en silence tandis qu'il avait refermé les yeux. Voilà un mois et demi qu'ils se côtoyaient, peu à l'échelle d'une vie. Mais pour sa vie à elle, cela avait tout changé. Elle ressentit une telle bouffée d'amour qu'elle se leva et relevant sa jupe, vint se mettre à califourchon sur lui. Puis prenant son visage entre ses mains, elle l'embrassa avec ferveur. Hugo, n'osait pas bouger et il la laissa faire, se laissant guider : il se sentait juste fou de cette femme et en même temps, il avait très peur de la faire fuir. Il la sentait si fragile ...

Bientôt Ysalia se laissa porter par la passion qui l'habitait et les baisers qu'elle voulait tendres au départ, se transformèrent vite en baiser bien plus primitifs. La langue d'Hugo vint chercher la sienne et elle gémit sous l'assaut du désir qui montait en elle. Avec effroi mais bonheur, elle se rendit compte qu'elle le voulait là, maintenant. Elle n'avait jamais fait ça, et pourtant... Elle glissa ses mains au niveau de la taille d'Hugo et entreprit de défaire la ceinture de celui-ci.  Hugo ne fit rien pour l'en empêcher, en plus d'en avoir terriblement envie, il sentait que pour Ysalia c'était bien plus que ça. Il enleva les quelques pinces qui retenaient les cheveux de la jeune femme et, quand elle leva les yeux et planta son regard dans le sien, il se dit qu'il ne l'avait jamais vu aussi belle. Alors, elle sourit et jetant sa tête en arrière, elle gémit de bonheur. Hugo crut devenir fou et glissa sa main dans ses cheveux, dans un souffle il lui dit :

- Mon dieu Ysalia, que me fais-tu ?

Elle allait et venait comme possédée, elle aimait ce sentiment de pouvoir sur lui et en même temps, n'avait jamais eu autant envie de quelqu'un. Elle lui prit le visage entre les mains, avec un regard tendre, elle continua jusqu'à ce que l'explosion les surprenne tous les deux. Ysalia ne put s'empêcher de crier, tandis qu'Hugo s'agrippa à elle, ne voulant plus la lâcher.

Serrés l'un contre l'autre, ils ne bougeaient plus, ne voulant pas briser la magie de cet instant. Hugo avait bien conscience de la serrer fort, son visage contre sa poitrine, il sentait sa respiration à elle sur le dessus de sa tête. Puis il sentit Ysalia commencer doucement à rire.

- Hugo, je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris !

Il leva son visage et découvrit son teint rose, quelques barrettes encore accrochées dans ses cheveux. Magnifique.

- Surtout ne t'excuse pas. Ce n'est pas vraiment ce que j'avais imaginé et je ne sais pas trop ce que tu fais de moi. Mais surtout ne t'arrêtes pas.

Il se réadossa au dossier, ne se sentant pas trop d'attaque à se relever. Puis lui aussi sourit, jamais il n'avait imaginé ça, cette femme bousculait tout et il adorait ça. Elle se releva doucement, tenta de dompter ses cheveux, puis lui caressa tendrement la joue.

- Je crois que je vais aller remettre de l'ordre dans ma tenue.

Elle lui prit la main et l'embrassa tendrement avant de le regarder :

- Merci Hugo.

Sa façon de le dire, chamboula Hugo au plus profond de lui, mais il n'eut pas le temps de répondre, que déjà elle courait à la maison. Alors pensif, il se rhabilla, un léger sourire aux lèvres.

Après la pluie, le soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant