À la sonnerie du réveil, elle ouvrit les yeux, l'éteignit et la première chose qu'elle enregistra, fut les rayons de soleil qui baignaient la chambre. Puis elle sentit et vit le bras, qui l'enserrait, l'empêchant de partir dans son sommeil. Elle sourit et se tourna doucement vers Hugo. Il dormait, les traits sereins, une barbe poivre et sel naissante. Elle avait terriblement envie de se lover dans ses bras et de ne plus bouger. Mais du travail l'attendait et surtout, elle ne voulait pas le réveiller.
Elle se leva doucement, sa chemise de nuit et ses cheveux flottant autour d'elle. Elle s'assit au bord du lit cherchant des yeux sa robe de chambre, quand on la tira en arrière.
Elle poussa un petit cri suivi d'un rire cristallin. Il la serra fort contre lui :
« Qu'elle est cette apparition magique de bon matin dans ma chambre ? »
Elle se tortilla tentant de se dégager, sans le vouloir vraiment.
« Hugo, rendors-toi, il faut que j'y aille, ils doivent déjà m'attendre en bas. »
Il soupira et ouvrit un œil.
« Je n'ai pas envie que tu t'en ailles. »
Elle se mordit la lèvre inférieure, le plaisir de cette petite phrase se répercutant jusqu'à ses entrailles.
« Je te retrouve tout à l'heure, dors. »
Elle l'embrassa et s'extirpa enfin du lit. Puis elle ouvrit la porte, veilla au calme absolu de l'étage et surtout qu'aucun invité ne naviguait, puis elle regagna sa chambre afin de se préparer.
La journée passa vite et effectivement, elle eut son entretien d'embauche avec Thomas en début d'après-midi. Les conditions étaient excellentes, le rendez-vous fut pris pour aller visiter la maison et rencontrer ses parents. Ysalia se sentit si heureuse, que dans la foulée, elle appela sa maman pour lui raconter toutes les merveilleuses choses qui se mettaient en place dans sa vie. Enfin, toutes sauf la plus magique. Elle savait que sa mère serait terriblement inquiète de savoir tout ce qui la remuait. Elle voulait d'abord être plus sûre d'elle concernant Hugo avant de lui en parler.
Tout bascula en fait sans qu'elle ne s'y attende vraiment. Quelques jours plus tard, un après-midi, l'interphone sonna et Ysalia resta interdite de découvrir Crampon de l'autre côté. Elle prit sur elle et alla ouvrir. Celle-ci ne la salua pas et se dirigea directement vers le salon. Ysalia la suivit sans rien dire. Une fois sa « majesté » installée, elle s'adressa enfin à Ysalia.
- Apportez-moi un verre de vin et dites à Hugo que je suis là.
Ysalia respira un grand coup discrètement.
-Monsieur n'est pas là pour le moment.
Crampon, haussa un sourcil, semblant étonnée qu'il ne soit pas là. Puis, semblant réfléchir, elle partit dans un monologue :
- Vous savez, je le connais depuis bien des années. Sa femme a eu la bêtise de lui refuser ce qu'il voulait le plus au monde : un bébé. J'ai beaucoup réfléchi et je sais que cet homme est pour moi. Je suis encore jeune et belle et je sais ce qu'il veut plus que tout au monde, donc je vais faire ce qu'il faut. Une femme fait ce qu'il faut, pour avoir ce qu'elle veut.
Elle se tourna alors vers Ysalia, qui était tétanisée d'apprendre cela sur Hugo. Cette information lui faisait l'effet d'un coup de poing et surtout la pétrifiait sur place. Crampon, inconsciente de tout cela, continuait sur sa lancée :
- Dites-lui que je suis passée et que j'ai quelque chose pour lui, quelque chose qui le fera changer d'avis quant à nos fiançailles.
Sur ce, elle se leva et rejoignit la porte, avant de se retourner une dernière fois :
- On ne se reverra surement plus, parce que celle que vous remplacez va bientôt revenir. Aussi ne vous donnez pas la peine de me raccompagner, vous n'arrivez pas à la cheville de cette charmante Arielle.
Sur ces paroles assassines, elle sortit tandis qu'Ysalia s'effondrait sur le sofa le plus proche. Tout à coup, elle prit conscience de ce à quoi sa relation avec Hugo pouvait aboutir. Une vague de panique la submergea et elle monta en courant dans sa chambre. Elle ouvrit la porte fenêtre et se mit sur le balcon, laissant place enfin à ses larmes et à ses sanglots. Elle savait maintenant ce qu'Hugo voulait plus que tout et savait surtout que jamais elle ne pourrait lui apporter. Oh non, plus jamais cela. Pourtant, elle sentait son amour pour Hugo pulser plus fort que tout. Crampon avait raison, quand une femme sait ce qu'elle veut, elle fait ce qu'il faut.
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Après la pluie, le soleil.
RomancePour Ysalia, ce nouveau travail est une nouvelle page qui se tourne, et un nouveau chapitre qui commence. Elle ne pensait pas pouvoir revivre un jour, et pourtant... Ce nouveau poste de gouvernante, et surtout le propriétaire de cette maison vont to...