Chapitre 17

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Ysalia chantonnait tout en retirant les mauvaises herbes tout autour de la petite tombe.

- Bonjour mon Camille. Comment vas-tu aujourd'hui ? La nouvelle maison où je suis est vraiment bien tu sais. Grâce à toi et à ta rose ma vie est devenue supportable et il y a des moments où je suis presque heureuse. Je pense encore beaucoup à Hugo mais je me suis habituée à ce qu'il fasse partie de mes pensées. Il en est ainsi je pense. Des fois, je crois même le voir. C'est idiot hein ? »

Ysalia eut un petit rire puis soupira. Ça ira bien pour aujourd'hui. Elle s'apprêtait à se relever quand une ombre passa sur la pierre face à elle, intriguée, elle se retourna et souffla :

- Est-ce encore une de mes hallucinations ?

Hugo sourit doucement.

- Serais-tu sujette à des hallucinations ? Me voilà guère rassuré.

Tremblante, Ysalia se releva. Plus d'un mois était passé. 1 mois c'est long, très long quand quelqu'un vous manque. Mais elle avait tellement l'habitude de toutes ces douleurs, qu'elle vivait avec. Sauf aujourd'hui, comme elle ne pensait pas le revoir un jour, et bien sa douleur ressurgit brutalement et elle la reçut tel un coup de poing.  Quant à Hugo, les mains dans les poches, il avait l'air de ne pas trop savoir par où commencer.

- C'est ta maman qui m'a dit où tu te trouvais. Enfin après m'avoir disputé d'avoir mis tant de temps à venir.

Ysalia ne put s'empêcher de sourire franchement. Sa mère, encore et toujours. Elle n'avait pas mis longtemps à comprendre que sa fille n'allait à nouveau pas bien. Et pas longtemps avant de faire en sorte qu'Ysalia lui dise tout. Sa mère n'avait d'abord pas compris la réaction de sa fille, la poussant à aller retrouver Hugo, contre toute attente. Mais Ysalia avait tenu bon, sûre de son fait, mais ne pouvant cacher l'amour qu'elle portait à cet homme. Et sa mère avait respecté cela, encore une fois, et l'avait aidé à continuer d'avancer malgré tout.

- Je suis là maintenant Ysalia. J'ai mis le temps car je voulais comprendre ce qui me tombait dessus. Je voulais aussi tenter d'effacer ta douleur, mais je n'en avais pas les moyens. Puis j'ai reçu une drôle de proposition de Crampon qui m'a fait comprendre bien des choses.

Le sourire d'Ysalia s'effaça. 

- Rien n'a changé Hugo, que fais-tu là ?

Il fit un pas vers elle.

- Je suis là, parce que tu dois m'écouter et ensuite, tu pourras prendre ta décision, mais pas de façon unilatérale comme tu l'as fait il y a 1 mois.

Ysalia sentit ses mains devenir moites. Partir une fois avait été terrible, elle lui en voulait presque d'être là.

- Je t'aime Ysalia. Oui c'est vrai, j'ai toujours rêvé d'avoir des enfants. Le refus de Janis m'a longtemps hanté et fait souffrir. Mais quand je t'ai rencontré, je ne pensais même pas retomber amoureux un jour, alors les enfants... Tu m'as chamboulé, touché, aimé, je n'attendais rien d'autre de toi. Je ne savais pas où notre histoire pouvait aller, je n'y avais même pas songé encore.

Il s'arrêta et regarda la tombe du petit Camille, puis prit doucement la main d'Ysalia qui sentit les larmes monter.

- Mais aujourd'hui, je sais Ysalia. Tu m'as manqué chaque jour, chaque heure. Ma vie, qui me satisfaisait, est devenue fade. Ce que je veux aujourd'hui, c'est toi. Seulement toi. Et si c'est pour la vie comme ça, ça me va. Serais-tu prête à me croire, à me faire confiance et te laisser vivre ta deuxième vie seulement avec moi ?

Ysalia regarda son Camille et prit conscience qu'Hugo avait raison. Elle avait le droit d'y croire et de croire en lui. Le temps avait passé et la peur avait laissé place à l'envie de vivre et à la confiance en la vie. Elle avait eu besoin de ce temps, mais maintenant Hugo était là et était venu la chercher. Elle se tourna vers lui.

- Je t'aime Hugo.

Soulagé, il l'attira à lui et la serra fort dans ses bras. Ysalia sut, encore une fois, qu'elle avait pris la bonne décision. Et tout contre l'épaule d'Hugo, elle remercia encore son fils.

- Merci mon ange. Merci.

Après la pluie, le soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant