Chapitre 2

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L'homme s'effaça, le sourire aux lèvres, afin de laisser Ysalia passer.

- Enchanté de faire votre connaissance Madame. Excusez la tenue, je ne suis que le jardinier. Et j'ouvre directement la porte, car je ne comprends rien à ce système d'ouverture vidéo. Depuis qu'Arielle, notre gouvernante, est en arrêt maladie, difficile de tout gérer. Vous êtes notre sauveuse !

Ysalia fut heureuse d'un tel accueil qui la conforta dans ce qu'elle ressentait depuis son arrivée. Elle posa sa valise sur le sol en tommette rouge sombre et posa les yeux sur l'escalier massif qui lui faisait face. Elle allait aimer cette maison et sa mission de gouvernante ici, même si celle-ci n'était que temporaire. Elle espérait que ce serait la parenthèse et le tremplin dont elle avait sacrément besoin.

- C'est donc à vous que l'on doit ce magnifique jardin, répondit Ysalia.

L'homme eut un sourire satisfait et montra sa fierté tel un enfant.

- Oui, Tom, pour vous servir.

Il lui tendit une main rugueuse et noueuse, due à des années de travail manuel en extérieur. Mais Ysalia apprécia sa poignée de main franche qui allait tout à fait avec la personnalité qu'elle se faisait de lui.

- Enchantée Tom. Je suis Ysalia, heureuse d'être arrivée et de découvrir une demeure si charmante.

Tom se tourna sur lui-même et admira à son tour le large escalier en bois qui semblait s'enrouler sur lui-même, bercé par un puits de lumière qui descendait directement d'une ouverture faite dans le toit.

- Oui, Mr Clarens adore sa maison. Il l'entretient et y est très souvent, entre ses déplacements.

Tom regarda Ysalia :

- Je vous montre votre chambre ? Après je vous fais faire le petit tour du propriétaire !

Ysalia emboita le pas du jardinier et emprunta avec lui le grand escalier. Elle posa sa main sur le bois clair et apprécia tout de suite son toucher. Ce fut étonnant, mais elle savait que cette mission lui ferait le bien qu'elle en attendait.

En haut de l'escalier, Tom prit à sa droite et ouvrit la dernière porte au fond du couloir.

- Et voilà. Dit-il, la faisant pénétrer dans une chambre de belle grandeur aux couleurs claires. Les bois sombres tranchaient et le tapis rehaussait un ensemble qui plut instantanément à Ysalia.

Une porte vitrée donnait sur un petit balcon, avec vue imprenable sur le jardin. Ysalia n'aurait pas osé rêver d'une telle chambre. Aussi posa-t-elle sa valise et se dirigea directement sur le petit balcon. Tom reprit derrière elle :

- J'espère que cette chambre vous plaira. La porte ici donne sur votre salle de bain et là, le dressing.

Tout en parlant, Tom ouvrait les portes, mais il se rendit vite compte qu'Ysalia était ailleurs dans ses pensées, face au parc. Il la rejoignit alors sur le balcon, posa ses grandes mains sur la rambarde et laissa passer quelques instants de silence avant de reprendre :

- Heureusement que votre maman connait notre Arielle. On ne vous remerciera jamais assez de venir ainsi au pied levé. Ma femme, Tania, ne s'en sortait plus ; son domaine à elle, c'est la cuisine !

Il se tourna vers elle et lui posa une main paternelle sur l'épaule.

- Votre maman nous a dit que vous reveniez de loin et qu'à vous aussi ce poste ferait le plus grand bien. Maintenant que je vous ai rencontrée, je l'espère du fond du cœur.

Ysalia fut touchée par ses paroles et senti son cœur et sa gorge se serrer. Même si sa mère n'était pas obligée de raconter que sa vie s'était tout simplement écroulée, elle ne réussissait pas à lui en vouloir. Sans elle, où en serait-elle aujourd'hui ? Pas ici en tout cas. Aussi sourit-elle et se tourna vers lui :

Après la pluie, le soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant