Chapitre 9

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Le lendemain, c'était le moment de la corvée des courses et Ysalia s'était portée volontaire : elle avait besoin de sortir. Le matin même, elle avait eu sa maman au téléphone et celle-ci avait été si heureuse d'apprendre sa venue prochaine qu'Ysalia était finalement excitée de ces jours à venir avec elle. Et puis, elle était contente d'avoir pu lui procurer ce petit plaisir. Cette année écoulée, si sa mère n'avait pas été là, elle ne savait pas, si elle, elle serait encore là...

Dans le grand magasin, une énorme galerie marchande attira Ysalia, qui se dit qu'il fallait qu'elle en profite pour trouver un petit cadeau pour remercier sa mère pour tout ce qu'elle avait fait ces derniers mois. Une fois son bonheur trouvé dans une des boutiques, elle se dirigea vers les caddies et tomba sur la vitrine de la librairie d'à côté. Et là, comme un signe du destin, elle vit le nouveau livre de l'auteur qu'Hugo lui avait fait découvrir. Mue par une impulsion soudaine, elle n'hésita pas et entra dans le monde des livres. Quand elle ressortit, l'ouvrage en main, son cœur battait fort. Elle avait cette impression magique de revivre. Elle sourit et partit chercher, pour de bon cette fois, un caddie.

L'après-midi passa vite, surtout qu'Hugo alla voir Arielle, qui allait enfin être accueillie dans son centre de convalescence. Et avec tout ce qu'elle avait à faire, Ysalia n'eut pas le temps de se poser quelque question que ce soit. Puis, le soir, comme un petit rituel déjà installé, une fois toute la maison prête à s'endormir, Ysalia se dirigea vers la bibliothèque. Elle savait maintenant qu'Hugo y passait avant de monter se coucher, sans compter qu'en plus il partait très tôt le lendemain pour l'aéroport et qu'elle ne le verrait donc pas. Il n'était pas encore là, surement occupé dans son bureau. Aussi elle posa le petit paquet vers elle et se mit dans sa lecture, impatiente de le voir, afin qu'il puisse emmener son cadeau en voyage.

Elle n'eut pas longtemps à attendre et Hugo ne sembla pas surpris de la voir. Il eut même l'air ravi.

- Bonsoir Ysalia. Désolé, cette journée est passée plus vite que je ne l'aurais voulu. J'ai vu Arielle, elle est en pleine forme. Je suis content de vous voir avant mon départ demain.

Il vint s'installer à côté d'elle, la trouvant enjouée ce soir et du coup, resplendissante. Et là, comme une évidence, il se rendit compte d'à quel point elle allait lui manquer. En près d'un mois, elle l'avait conquis bien plus qu'il ne l'aurait souhaité. Mais il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses pensées, que déjà elle lui tendait un petit paquet.

- C'est pour vous Hugo.

Il resta un peu étonné, mais prit le paquet avec plaisir. Il le déballa, ne sachant trop quoi dire, car un cadeau, quel qu'il soit, de sa part, le touchait déjà plus que de raison. Quand il découvrit le dernier livre de celui qui était devenu leur auteur commun, son cœur rata un battement. Il l'ouvrit doucement et découvrit l'inscription, calligraphiée d'une écriture douce.

« Pour les moments de plaisir. Ysalia. »

Il la regarda : elle semblait si jeune, si fragile, si forte, bref, elle le subjuguait.

Il lui caressa tendrement la joue et Ysalia sut qu'elle attendait cela au moment où il le fit, avec un tel besoin qu'elle posa sa main sur la sienne, afin qu'il ne la retire pas.

- Tu sais que je n'ai pas besoin de ça pour penser à toi ? lui dit-il d'une voix douce qui toucha Ysalia de plein fouet.

Elle n'avait pas rêvé, il se passait bien quelque chose. Elle lui sourit tendrement, heureuse de savoir que cette semaine, il penserait à elle comme elle penserait à lui. Mais elle avait envie de plus et elle savait qu'il allait le lire dans ses yeux. Enfin, il sembla se décider et s'approcha doucement. Ysalia pris conscience d'à quel point elle attendait et n'espérait que ça. Et pourtant, il y a quelques mois en arrière encore, jamais elle ne pensait pouvoir revivre cela un jour. Elle en fut surprise, mais aussi heureuse. Quand il fut proche, il sembla hésiter, aussi fit-elle les derniers centimètres qui les séparaient encore, pour enfin sentir sa bouche trouver la sienne. Et sa première pensée fut que leurs lèvres s'épousaient à merveille. Des milliers de papillons prirent leur envol dans son ventre et la force de ce qu'ils déployèrent lui coupa le souffle. Hugo jouait doucement avec ses lèvres, les lâchant pour mieux les retrouver, leurs souffles se mêlant à leurs gémissements contenus. Mais il restait prudent, ne voulant pas brusquer la jeune femme. Ysalia eut alors besoin de reprendre son souffle et surtout son esprit. Elle posa son front contre celui d'Hugo et leur laissa quelques minutes. Conscient du besoin de la femme face à lui d'aller doucement, Hugo se leva et tendit la main à Ysalia, qui la prit avec timidité.

- Je te retrouve dans une semaine. Prends soin de toi et fais-moi plaisir, mange les bons petits plats de Tania et de ta maman. Et merci pour le livre, je te le prêterai.

Puis taquin, il rajouta :

- Enfin peut être.

Elle se sentait si bien, qu'elle se colla à lui et le serra fort. Il lui embrassa tendrement les cheveux et l'enserra à son tour.

Puis elle regagna sa chambre, ayant l'impression de voler par-dessus les marches. Une fois dans son petit coin à elle, elle alla à la rose et l'embrassa tendrement.

- Merci mon ange.


Après la pluie, le soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant