philosophia somnii: philosophie d'un rêve

4 0 0
                                    


         Le jour où tu comprendras pourquoi je réagis, pourquoi j'agis, pourquoi j'ai peur, pourquoi je parais être celle que tu vois, ce jour-là, tu pourras dire que tu me connais. En attendant, tu ne me connais pas car on ne peut pas connaitre quelqu'un en essayant de se mettre à sa place. On connait quelqu'un lorsque ses pensées de tout les jours deviennent claires et qu'on peut les deviner sans aucune parole. Sinon, on ne connait pas. On apprend à se connaitre ou on se fourvoie dans la bêtise de croire que c'est la même chose pour nous que pour les autres.

         De plus, la bonne connaissance de soi permet aux autres de mieux nous connaitre. Si je ne me connais pas, vous ne me connaitrez pas.  Or, même moi, je ne suis pas sûre de me connaitre. Alors ne prétendez pas me connaitre totalement. Certes, vous connaissez sûrement certains aspects de ma personnalité qui sont très voyants. Cependant, mon moi profond n'est pas si facilement décelable. Pour moi, le moi profond, c'est les pensées que l'on garde pour soi, des pensées qui nous font un peu honte parfois, des sentiments qui ne transparaissent pas dans nos gestes peu importe notre état intérieur. C'est la seule chose qui nous concerne que nous ne pouvons pas être certains de connaitre sur le bout des doigts.

            Pourquoi prétendre me connaitre ? Pour me connaitre, il faudrait déjà me parler, souvent. Certaines personnes connaissent seulement une petite partie de mon histoire. Elles ont pitié de moi. Mais il n'y a aucune raison d'avoir pitié. Je ne suis pas malheureuse de ma situation si ce n'est des petits instants dépressifs de temps en temps. Je ne parle pas, que je sois heureuse ou malheureuse. Mais il ne faut pas avoir pitié de moi. Je ne le supporte pas. Je parle, sur cette feuille blanche. Et cela me suffit à me faire du bien. Sur une page blanche, je parviens à m'exprimer. Je n'ai pas peur de ne pas être écoutée puisque la page est là pour ça. Parfois, j'ai l'impression d'être délaissée. Mais l'écriture est un réel médicament pour moi. Il y en a qui pense que j'écris pour les autres. Mais en réalité, mon écriture est très égoïste. Je n'écris que pour moi seule. Pour me soigner. Oui, je soigne mon cœur avec l'écriture. Je pense que c'est le cas pour beaucoup d'écrivains. Mais je n'ai pas le but d'être connue ou d'être célèbre. Je veux simplement partager des émotions qu'une fille basique ressent. Moi. Cette fille qui est en train d'écrire ces mots. Rien de spécial. A part peut-être une histoire compliquée qui fait partie de son passé. Mais surtout une fille qui ressent ce que d'autres personnes ont pu ressentir. Une fille qui veut mettre des mots sur ses ressentis mais n'y parviens que quand elle est seule devant sa page. Le seul moyen pour elle de s'exprimer réellement. En espérant que le message atteigne les personnes qui devraient être des interlocuteurs. Oui, elle veut juste dire. Dire ce qu'elle ressent. En essayant de mettre les meilleurs mots possible pour décrire exactement ce qu'il se passe en elle. Même si elle sait que parfois, c'est difficile de trouver les mots justes. Mais devant sa feuille, sa page, elle espère les trouver. Pour enfin parvenir à s'exprimer. Dire ses sentiments. Comme l'amour. Elle aime. Au-delà du raisonnable. Mais elle ne parvient pas à le dire en face des personnes. Alors elle espère que ces mots qu'elle écrit seront lu.

             Je pense que beaucoup sont dans ce cas. Pas tout le monde. Tout simplement parce que tout le monde n'est pas pareil. Mais elle sait que ces mots peuvent faire ressentir des choses. Car les mots sont puissants. Ce n'est pas pour rien que c'est sa passion. Elle ne parvient juste pas à les formuler avec sa voix. Alors elle utilise l'écriture pour pousser les cris qu'elle renferme en elle. Ceux de colère, de frustration, de tristesse, de déception mais aussi de joie, d'espoir, d'affection, d'amour. Oui, c'est une vraie délivrance ? Juste l'espérance d'enfin pouvoir le dire en face. Mais pour l'instant, arriver à mettre des mots par écrits. Entourer son petit cœur de bandage pour panser ses anciennes blessures et la protéger des prochaines. Juste toute la vie d'une fille comme les autres et en même temps unique. Car toute personne sur Terre est unique. Mais en même temps si semblable par ses sentiments si universels. Un besoin de s'exprimer qui est comblé par l'écriture. Oui, heureusement qu'elle arrive à s'exprimer ainsi.

              Les mots ont un réel pouvoir. Celui de faire plaisir mais aussi celui de blesser. C'est pour cela qu'il faut les manier avec précaution. C'est une arme qui peut faire des dégâts. J'en ai déjà fait les frais. Honnêtement, les mots sont une arme psychologique. Et cette arme peut faire bien plus mal qu'une gifle. Mais ils peuvent aussi soigner. Ils peuvent dire beaucoup. Parfois trop de choses. Et si on les laisse sortir en vrac, ils peuvent prendre une autre signification que celle qu'on voulait leur donner. Oui, j'aime les mots. Mais je les déteste quand ils sont utilisés pour blesser. Parfois, ce n'est pas voulu et c'est pardonnable. Si on se rend compte que c'est blessant, pourquoi le dire ? Le silence vaut mieux parfois. Il faut certes écouter les autres, tout comme il faut se faire écouter. Je dis écouter. Pas entendre. Entendre est un acte involontaire alors qu'écouter est un acte volontaire. Oui, il faut écouter. Les autres comme nos propres émotions. Mais il faut aussi faire attention quand on est celui qui parle. Parce que ce sera l'autre en face qui sera blessé si on ne parle pas correctement. Même quand on veut parler, il faut faire attention. On ne peut pas parler de la même façon avec tout le monde. Avec certaines personnes, c'est peine perdue, il vaut mieux garder une place de personne qui écoute. Par chance, il y a aussi des personnes qui peuvent écouter tout en discutant. Que ce ne soit pas un monologue. Et parfois, on sait qu'on ne peut que rester dans le silence car on ne sera pas écouté et on n'écoutera pas la personne puisque celle-ci s'enferme dans le silence. Comme une bulle qu'on ne doit pas éclater si on ne veut pas perdre la personne. Oui, le choix des mots mais aussi la personne avec qui les utiliser est important. On ne peut vraiment pas discuter de la même chose ou discuter tout simplement avec toutes les personnes. C'est aussi une conséquence de la différence de caractère.

             Mon problème, c'est que j'ai besoin de parler mais je ne sais pas à qui. Et quand je sais à qui le dire, je ne sais pas comment. Alors qu'elle solution à ce dilemme ? Soit je continue à être mélancolique, soit je me libère de ces chaines qui m'entravent. 

Un jour, peut-être, je serais heureuse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant