Papa. Tu es la personne que j'aime le plus. Et pourtant tu es aussi celui qui me fait le plus souffrir. J'ai l'impression d'avoir été trahie. Je pensais être spéciale à tes yeux et que tu ferais des efforts pour moi, pour nous, pour notre relation. Et pourtant non. Oui ça n'allait pas. Ca a toujours été un peu bancal de toute façon.Mais avant ce n'était pas pareil. Tu me montrais que tu m'aimais et je ne pouvais pas en douter. Maintenant je ne sais plus. Tu ne fais que parler (quand tu le fais) sans me prouver. Lorsque je venais te voir, j'avais l'impression d'être un cheveu sur la soupe. J'étais là. Et pourtant c'est comme si je n'étais pas là. Tu étais enfermé dans ta bulle de souffrance sans t'intéresser à moi. Pourtant si tu l'avais fait, tu aurais un peu oublié des regrets et tu aurais été un peu plus heureux. Mais tu ne l'as pas fait. Tu m'as laissé croire que je ne comptais pas. Que je n'étais rien pour toi.
Ton comportement avec tout le monde m'a fait penser que tu t'en foutais de tout à part de toi-même. Tu voulais que mon frère t'envoies des messages en premier. Et maintenant qu'il le fait, tu râles et tu dis que ça te soules. Comment as-tu pu ne pas penser que je pourrais croire que tu pensais la même chose de moi? Que lorsque je t'envoyais des messages et que tu ne me répondais pas pendant parfois plusieurs jours alors que je sais très bien que tu es toujours sur ton téléphone, comment n'as-tu pas pensé que je pourrais croire que parfois moi aussi je te soulais avec mes messages? J'ai toujours pris le temps de prendre de tes nouvelles. Parce que je veux que tu ailles bien, je veux savoir ce que tu fais, je veux tout connaitre de toi. Comme ta fille. Mais je ne sais rien. Tu ne m'as jamais rien dit. Les seules choses que tu m'as dites sont des faits que tout le monde connait. Ce n'est pas toi.
Parfois je pense à avant. Quand tu venais me chercher pour que je viennes. Quand tu passais toute la journée avec moi, sans trop parler, ça n'a jamais été trop ton genre. Mais tu m'écoutais. Tu ne le fais plus. Tu jouais avec moi aux cartes, à des jeux de sociétés. Tu m'encourageais dans mes études. Ce n'est pas parce que j'ai toujours des bons résultats que je n'ai plus besoin de savoir que je te rends fière. Je le fais pour moi. Mais savoir que tu m'aimes assez pour que ma réussite te rende fière me rendais heureuse. Ce n'est plus le cas. Tu ne m'as même pas félicitée pour avoir obtenu mon premier travail. J'ai été tellement déçue. Tu ne m'as même pas répondu quand je te l'ai annoncé.
Tu m'as dit tellement de choses dures et pourtant en totalité tu ne m'as pas dit grand-chose. Les principales choses que tu m'as dites sont des choses qui m'ont fait souffrir. Tu me disais que je ne prenais pas soin de moi et qu'il fallait que je le fasse. Mais je le faisais déjà. Quand j'ai pleuré devant toi, chose tellement rare ! C'était parce que je savais que je prends soin de moi. J'ai une vie équilibrée. Sauf avec toi. C'est ce qui me rendait instable. Mais soit tu ne t'en es jamais rendu compte, et dans ce cas cela veut dire que tu ne t'intéressais pas à moi parce que tout le monde l'a vu sauf toi, soit tu le savais mais tu as décidé que tu t'en foutais, cette supposition est encore pire parce que ça veut dire que tu savais pourquoi je n'allais pas bien mais que tu as décidé de ne rien faire.
Je ne sais même pas ce que tu penses. Tu ne me dis jamais rien. Quand j'essayais de te parler, c'était comme si je parlais à un mur.
Tu t'en prends toujours à moi quand tu es énervé et je sais très bien que tu es alcoolisé dans ces cas-là. Moi ça me blesse. Quand tu m'as reproché de ne pas me rappeler de l'anniversaire de mamie que je vois jamais car on n'y va jamais ensemble et qu'elle et moi n'avons pas une relation assez stable pour que j'y aille sans toi sans gêne. Ce n'est pas grave d'oublier un anniversaire ! J'ai mis des rappels pour tous les anniversaires, je n'en connais aucun à part le mien. Et ce n'est pas grave.
Pourtant, toi tu as fait comme si c'était la fin du monde. Alors que ce n'étais même pas le tien, d'anniversaire. Je sais que mes frères avaient oublié aussi. Mais c'est sur moi que tu t'es énervé. Pourquoi ? Pourquoi moi? Je ne suis pas la seule. Alors pourquoi???!!
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Un jour, peut-être, je serais heureuse...
Short StoryIl y a une dimension autobiographique mais pas d'événements très précis qui pourraient me faire reconnaitre. Ce sont toutefois mes mots, très sincères, et je demande qu'il n'y ait pas de plagiat. Merci d'avance et bonne lecture !!