Chapitre 4

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TOUTY /

~~Anne Sophie FAYE~~

4 années plus tard, je pouvais enfin respirer l'air de la liberté.

Je ne savais pas encore ce qu'il me fallait pour comprendre que j'étais plus libre que l'air, à l'heure qu'il est

Le temps n'avait pas été long.

La prison avait certes été une punition pour moi, mais le plus difficile avait été ma culpabilité tout au long de ces 4 années.

-ANNE SOPHIE FAYE ??? tu as un accompagnant ?

- Non !

La réponse avait été rapide. Je n'avais plus personne dans ma vie et encore moins quelqu'un qui m'attendrait à ma sortie de prison.

- OK tu prends ton sachet et puis tu signes ici.

Sa main frôla doucement la mienne avant que je ne prenne ce stylo rapidement pour signer ce foutu papier. Il me sourit de ses dents répugnantes avant de me tourner le dos.

THOMAS !!

C'était son nom. Il n'y avait pas un seul homme que je détestais plus que Thomas Bandia. Il était le seul garde qui avait cette fâcheuse manie de tout contrôler.

Le seul garde qui arrivait tant bien que mal à déceler la moindre suspicion d'arme ou de stupéfiants.

Je le détestais pour ses regards et ces petits frôlements qu'il s'amusait à jouer sur moi. Rien que pour cela il me dégoutait.

J'étais enfin libre, mais soudain confrontée au monde extérieur.

Quelques choses avaient cependant changé : ma nouvelle vision du monde extérieur. J'avais peur des regards des autres sur moi, peur qu'on me reconnaisse ou que l'on me pointe du doigt, mais surtout, j'avais peur de ce que j'allais devenir ensuite.

Je n'avais plus rien, plus d'argent, plus de vêtements, et aucun matériel. J'avais tout perdu et tout laissé derrière moi il y a de cela 4 années.

A qui pouvais-je bien demander de prendre soin de mes affaires ? avaient-ils de l'importance d'ailleurs ?

Et cette forte somme d'argent que j'avais remis à cet avocat véreux ?

Je secouai furtivement la tête avant de marcher doucement vers la route.

- Madame vous allez quelque part ?

Une voiture s'approcha de moi et se gara à mes pieds. Un homme d'âge mure se matérialisa à l'intérieur du véhicule. Il était bien apprêté et ses cheveux grisonnant bien coiffés montrait qu'il allait partout sauf à ma destination.

J'ignorai doucement ses appels phare et continuait ma route. La Anne sophie d'antan aurait bien pu accepter d'entrer dans sa voiture, et pourquoi pas faire plus que se faire déposer.

Mais là, tout me répugnait. En réalité, tout ce que je souhaitais c'était rentrer et rechercher ma fille, rien de plus.

Touty !

Je n'osais pas encore penser à elle. Je ne méritais pas de penser à elle, ou du moins pas encore.

J'essayai juste d'imaginer ce qu'elle était devenue à présent, ce qu'elle faisait de sa vie.

Mangeait-elle à sa faim ?

Dormait-elle convenablement ?

Allait-elle toujours à l'école ?

ToutyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant