Touty

Chapitre 23

~~~ TOUTY ~~~

Il me saoule, il me pompe l'air en fait il ne fait rien d'autre que me fatiguer et m'énerver avec son éternel phrase : je suis fou de toi Touty et tu ne t'en rends même pas compte.

Bien sûr que je m'en rends compte bordel ! Mais comment aimer un autre homme que kader ?

Comment lui dire que mon coeur ne bat que pour un seul homme, le seul dont je n'avais même pas le droit d'aimer.

Comment lui dire que je ne pourrais plus jamais me permettre d'aimer alors qu'on fond de moi un seul être y régnait ? Comment hein ?

« Tu penses à quoi ? »

Quand je relevais la tête, je n'eus pas de surprise à le voir là, comme d'habitude, adossé à la porte du petit restaurant de l'école, l'endroit où je me cachais des yeux indiscret.

- Bonjour Sadikh

J'essayais de paraitre le plus polie possible mais c'était peine perdue avec lui.  À la limite il me harcelait et avait pris cette manie de dénicher mes cachettes les plus secrètes.

Il s'assit en face de moi et j'eus le temps de mieux le détailler. Chemise blanche, pantalon noir, souliers noirs... il émanait de lui un charisme sans pareille pourtant et tout porte à croire qu'il est un homme accompli, celui que toute femme rêve d'avoir à ses côtés : résultat, il attire l'attention de toutes ces filles du restaurant.

Je continuais ce que je faisais, concentrée sur mon ordinateur alors que je savais que lui aussi me fixait. Il avait l'habitude de le faire et j'avais l'habitude de le subir. La nature de notre relation ? Je n'en savais strictement rien.

On était restés comme ça pendant encore plusieurs minutes avant qu'il ne brise le silence.

- Touty faye tu vas continuer à ignorer ce que je ressens pour toi ?

Je soupirais avant de lever les yeux vers lui. J'étais fatiguée, mentalement.

Je me refusais de réfléchir ni de penser. J'avais pris cette décision et me concentrer sur mes cours. Mais là, Sadikh ne faisait rien d'autre que me rappeler à quel point j'avais besoin e kader dans ma vie.

- Sadikh s'il te plait pas maintenant...

- Mais pourquoi tu me rejettes ? dis-moi ? pourquoi tu ne peux pas...

Je l'interrompis : stop Sadikh ! Tu arrêtes ok ? Qu'est ce qu'il y a ? Tu m'as révélé tes sentiments, j'ai compris , mais qu'est-ce que tu veux d'autre ? Que je me force à ressentir la même chose que toi ? Et bien laisse-moi te dire que l'amour ne se commande pas, et c'est égoïste de ta part de me harceler à tout de bout de champ et d'exiger que je ressente la même chose que toi. Sans le savoir tu m'énerves tout le temps. Bye

Je me levais après avoir déversé cette petite colère sur lui.

Mame Diarra s'était volatilisée avec son mari et le dernier endroit où je voulais me rendre était chez moi !

Seulement, je n'avais pas le choix, il fallait que j'y aille, il fallait que j'arrête de provoquer cette vague d'inquiétude à mes parents, il fallait que je leur laisse revoir la Touty joyeuse et euphorique. Mais était-ce toujours possible ?

J'avais voulu me convaincre que j'allais mieux que je pouvais vivre sans lui et que je n'avais pas à me morfondre sur mon propre sort, mais j'en étais incapable.

Faible !

Oui j'étais devenue faible malgré toute la douleur que j'ai eu à subir dans ma vie.