Tome 3 : LOVE ME

12 - ALYSSA

Le trajet a beau être court, j'ai l'impression que ça faut des heures que l'on roule lorsque Nate s'arrête devant chez moi. Il coupe le contact et soupire ne prenant toujours pas le risque de me regarder. Je sens qu'il est énervé et je ne l'avais jamais connu comme ça.

— Tu dors chez lui maintenant ? Lance t-il brisant le silence continuant de regarder par sa fenêtre.

Je le fixe ne sachant quoi dire. Est-ce qu'il est réellement en train de faire une crise de jalousie ? Remarquant que je ne lui apporte pas de réponse, il daigne enfin me regarder.

— Tu as dormi avec Aaron ? Demande-t-il.

— Non.

Il hoche la tête lentement serrant les dents et je sais d'or et déjà que cette dispute ne va pas me plaire.

— Tu as passé la nuit chez un mec. Aaron Wade m'a ouvert alors qu'il n'était même pas habillé et toi tu sembles sortir tout droit de sa douche. M'accuse t-il.

— Où tu veux en venir ? Tu crois que j'ai couché avec lui et que je t'ai demandé de venir me chercher ? Tu ne trouves pas ça un peu trop osé ?

Il me quitte encore une fois du regard et je déteste ça. Il préfère regarder les voitures sur le parking trop en colère que d'affronter mon regard.

— J'ai pris une douche ce matin mais il n'était même pas encore réveillé. J'ai dormi dans mon ancienne chambre et, il ne s'est rien passé. Je ne devrais même pas avoir à me justifier.

Nate ris nerveusement en secouant la tête l'air excédé.

— Qu'est-ce que tu penserais si je dormais chez une fille et qu'elle t'ouvrait la porte sans porter de teeshirt ? Mets-toi à ma place, Al'.

Je peux concevoir qu'il puisse avoir des doutes ou que ça ne lui plaise pas. Mais, je lui ai dis qu'il ne s'était rien passé, ça ne sert à rien d'en faire tout un plat.

— Je t'ai appelé et tu n'as pas répondu, je n'allais pas passer la nuit dehors.

— Tu aurais pu aller chez Aria ou McKenzie !

— Il était tard et il était là, je n'ai pas réfléchi.

Nate se contente de fixer le paysage silencieusement et ce comportement me rend dingue, au moins Aaron me regarde dans les yeux quand on parle.

— Je ne lui fais pas confiance. Marmonne t-il.

— Tu avais l'air d'en avoir rien à faire de sa présence. Fais-je remarquer.

— C'était avant que tu commences à te comporter bizarrement vis à vis de lui. M'accuse t-il en me regardant l'air en colère.

— Tu racontes n'importe quoi, je ne l'avais pas vu depuis des semaines avant hier soir.

J'omets volontairement de parler de la discussion que j'ai tenue avec Aaron quand je l'ai croisé à la fac avant hier.

— Justement, Al'. J'ai l'impression que quand tu ne le vois pas c'est pire. Tu es absente, j'ai vraiment l'impression que tu prends tes distances avec moi.

— Je t'assure que non.

— Tu ne t'en rends même pas compte. Me reproche t-il.

— Donne moi un exemple concret parce que je ne vois pas où est le problème, Nate.

— Ça fait des mois que je ne peux plus te toucher. Réplique-t-il instantanément.

On se dévisage froidement et je fronce les sourcils. Alors c'est seulement ça son problème ? Qu'on n'ait pas couché ensemble ces derniers jours ? Ou peut-être ces derniers mois, je ne sais pas. J'ouvre ma portière et sors de sa voiture pour avancer vers mon immeuble. Il m'interpelle mais je n'y prête pas attention vexée.