Tome 3 : LOVE ME

26 - ALYSSA

— Ce garçon joue avec mes nerfs.

Je regarde mon père qui a vraiment l'air en colère ne sachant quoi dire. Ce n'est pas la fin du monde, il devait bien se douter que je couchais avec Aaron de toute façon.

— J'ai vingt-quatre ans, je ne suis plus la petite fille que tu as regardé partir au lycée. Soufflé-je.

— Écoute, j'ai discuté avec ce garçon. Il est gentil même s'il est complètement perturbé et je ne doute pas de ses intentions te concernant mais, ça m'inquiète.

— Pourquoi ? Parce qu'il a des tatouages ou qu'il a eu une enfance difficile ? C'est quoi le problème ?

— Non. J'étais inquiet quand tu étais avec Nate aussi, je suis toujours inquiet depuis...depuis Jayden.

— Tous les garçons ne sont pas comme lui.

— Je sais bien mais tu peux comprendre que ton père est inquiet ?

Il s'arrête devant la fenêtre et observe le jardin recouvert de neige silencieusement.

— Ce qui m'inquiète c'est que tu es amoureuse de ce garçon et qu'il est en mesure de te faire beaucoup de mal comme quand il est parti.

Je ne dis rien et il se tourne dans ma direction en soupirant.

— Je m'en veux toujours, Alyssa.

Je sais qu'il parle de Jayden, du fait de n'avoir rien vu. J'étais une bonne comédienne, il ne peut pas s'en vouloir, personne n'a jamais rien remarqué.

— Tu aurais dû m'en parler. Dire que j'ai invité Jayden à manger à ma table. Crache-t-il la voix chargé de rage.

— C'est du passé.

— Que ce soit le passé ou pas, j'ai toujours aussi mal en te voyant quitter la maison ce jour-là pour partir à Chicago, loin de moi.

— C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, papa. Je suis heureuse maintenant.

Il me sonde un instant les mâchoires serrées et je suis triste de le voir toujours aussi atteint par cette période de ma vie. Après son divorce avec maman, je suis restée avec lui parce que je ne voulais pas changer d'école et ça nous a beaucoup rapproché. Jayden est venu briser le lien si spécial que nous avions créé avec mon père. On s'en est tous les deux tellement voulus pour des raisons différentes qu'inconsciemment, nous avons pris nos distances.

— Il te rend heureuse ? Demande-t-il hésitant.

Machinalement je repense à ce que j'ai découvert ce matin, les questions qui sont venues se faire une place dans ma tête à cause de ce que j'ai vu. Malgré tout, j'ai confiance en Aaron et s'il y a bien une chose dont je suis sûre c'est qu'il me rend heureuse. J'acquiesce et mon père sourit alors que ses épaules se détendent.

— Promets moi que si un jour tu as un quelconque doute, tu me parleras cette fois.

— Il n'y aura pas de problèmes avec lui.

— Je sais, mais promets moi quand même que tu n'hésiteras pas à te confier à propos de n'importe quel sujet dont tu voudrais parler. Je veux pouvoir t'aider.

— Je te le promets.

Il soupire et s'avance pour me prendre dans ses bras un long moment. Puis, sans un mot de plus, il quitte ma chambre. J'avance dans le couloir pensant y retrouver Aaron et pouvoir reprendre notre discussion mais il n'est plus là.

✶ ✶ ✶

Bien sûr mon attitude a créé un malaise que je n'ai pas manqué de ressentir tout au long de la journée. Aaron n'a pas cessé de m'envoyer des regards hésitants et moi je n'ai pas trouvé la façon d'border le sujet.