Chapitre 20

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Pdv Rémi

Je me réveille en douceur, tandis que mes yeux papillonnent légèrement. Le jour est seulement en train de pointer le bout de son nez. Je remonte alors la couverture au niveau de mes épaules, et par la même occasion, celles de Vincent. Ce dernier dort dans mes bras, dos à moi, ma main dans les siennes qu'il tient fermement contre son torse. Ses cheveux me chatouillent le bas du visage, son dos est collé à mon corps, en plus de son odeur qui enivre mes draps, et fait battre mon cœur à une vitesse folle. Ma nuit semble reposante, bien plus que celles que je passe depuis quelques semaines, voir quelques mois ; tout cela grâce à Vincent. Je souris idiotement, et le resserre un peu plus contre moi. Je referme les yeux, et enfouis mon visage dans le creux de son cou. Je me sens tellement bien avec lui. Je finis par me rendormir, le cœur léger avec l'image de Vincent endormi dans mes bras.

J'ouvre à nouveau les yeux, quelques heures ont dû passer. Étrangement, je me retrouve seul dans mon lit. Vincent n'y est plus. Je me relève, et frotte mes yeux.

-Vinc'?

Où est-ce qu'il est passé ? J'enfile un bas de jogging, avant de m'aventurer dans le couloir. La porte d'entrée claque. Mon cœur a failli rater un battement. Il m'a laissé seul.

-Vincent ?

Je marche plus rapidement vers la pièce à vivre, assez inquiet. Pourquoi est-il parti ? Je tombe soudain face à Sylvain, encore épuisé de sa soirée après le concert. Je fronce les sourcils, tandis que ce dernier me regarde étonné, avec tout de même un sourire en coin, sans doute à cause de ma tenue.

Vincent : Tu voulais quelque chose Rém' ?

Je me tourne alors vers la voix que je viens d'entendre, du côté de la cuisine. Je me sens à la fois rassuré et ridicule lorsque je vois Vincent en train de préparer notre petit-déjeuner. Je suis vraiment idiot. Il m'adresse un léger sourire, auquel il ajoute quelques discrets regards qui parcourent mon torse. Si avec ça, Sylvain ne nous démasque pas, je ne comprends plus rien.

-Non non rien, t'inquiète. Répondis-je en essayant de cacher ma gêne.

Je rejoins tout de même Vincent dans la cuisine pour m'assoir à la table. Je n'ose plus rien dire pour le coup. Je préfère rester silencieux, et les gars changeront peut-être de sujet. Vincent esquisse un sourire moqueur, en posant deux tasses de café sur la table. Sylvain se rapproche pour s'accouder au comptoir. Vincent et lui se donnent des nouvelles, puis parlent de l'aftershow. Sylvain ajoute qu'il était encore épuisé, même après avoir dormi quelques heures chez Obwan, notre ami et DJ. Il se redresse, prêt à aller dans sa chambre.

Vincent : Un vrai daron... et tu veux pas manger un truc ?

Sylvain : Non merci ça ira, et pas de connerie les enfants.

-T'inquiète, on gère.

Nous nous sourions, avant qu'il nous regarde tour à tour avec Vincent, avant de partir dans sa chambre. Il est vraiment étrange ce matin. Au moins, il n'a pas posé de question sur notre soirée. Après avoir mis la table, Vincent s'assoie en face de moi. Nous nous sourions tendrement, accompagné d'un léger rire avant que nos regards s'abaissent pour éviter celui de l'autre.

Vincent : Je voulais pas que tu t'inquiètes, justement, je préparais le p'tit déj' pour le ramener au lit.

-C'est pas ta faute, j'ai été con de penser que t'étais parti, c'est tout. Et c'est gentil, merci. Répondis-je en souriant légèrement, en prenant un bout de brioche.

Il hoche la tête en souriant, et nous commençons notre tête à tête. Il a vraiment tout préparé, c'est adorable, même si nous ne mangeons finalement pas au lit.

Vincent : Pourquoi tu pensais ça ? Que j'étais parti ?

Je relève la tête à sa question.

-Je sais pas...

Nos regards sont accrochés l'un dans l'autre, malgré que mes joues soient plus rouges que la normale. Je bois quelques gorgées de café, tandis que Vincent pose sa main sur la mienne de libre, avant de caresser le dos de cette dernière.

Vincent : Je te laisserais pas seul Rém', et puis... je suis bien avec toi, alors sincèrement, c'est la dernière pensée qui me traverserait l'esprit.

Je souris à ses dires, qui me rassurent beaucoup. Je prends alors sa main, encore dans la mienne, et l'apporte à mes lèvres pour l'embrasser en douceur. Il affiche un grand sourire que je lui rends. Nous continuons ensuite de manger, tout en papotant.

Notre petit déjeuner pris, Vincent range la cuisine, tandis que je remplis le lave-vaisselle. Le voyant fermer la porte du placard, je m'approche pour lui faire un câlin par derrière. J'entoure sa taille de mes bras, qu'il recouvre par les siens. Je nous berce légèrement, pendant que je plonge mon visage dans son cou, et le chatouille avec mon nez, ce qui le fait rire.

Vincent : Rém', arrête tes conneries, Sylvain est à la maison. Dit-il, encore amusé.

-Bah il est pas avec nous là, et pis j'ai pas le droit de te faire des câlins et des p'tits bisous ? Demande-ai-je innocemment, avant d'embrasser plus d'une fois sa joue.

Il rit comme pourrait le faire un enfant. Je poursuis mes baisers en ajoutant quelques pincements sur ses côtes, pour l'embêter. Nous rions tous les deux, et ce moment d'amour me fait un bien fou. Nous finissons par nous calmer, puis Vincent se retourne face à moi, en restant évidemment entre mes bras. Des sourires collés sur nos visages, un sentiment de bien-être accompagné par celui de sécurité. Je pourrais passer des heures ici, en même temps que de le contempler. Ses cheveux, ses yeux, son nez, sa bouche, ses lèvres. Ses bras encerclent ma nuque, puis Vincent s'approche en douceur pour m'embrasser. Ce baiser est d'ailleurs tout aussi doux. Il pose ensuite sa tête sur le haut de mon torse, puis me serre dans ses bras. Je place les miens autour de son corps et fais de même. J'entends soudain du bruit sur la droite. Je tourne la tête, tout comme Vincent, en relâchant notre étreinte.

Sylvain : Je venais rechercher ma veste, mais faites comme si j'étais pas là ! Dit-il amusé, en récupérant la fameuse veste oubliée sur la chaise du bar de la cuisine.

Vincent : T'es jaloux ? Toi aussi tu veux un câlin ?

-Louise lui en fait déjà assez je pense. Dis-je en riant, suivi des deux autres.

Sylvain : Non mais en vrai, vous êtes pas discrets hein, je vous ai cramé les gars depuis l'temps.

Vincent et moi nous regardons, un léger sourire aux lèvres, en comprenant que nous allons devoir lui expliquer. Vincent se lance d'ailleurs dans un récit pour faire comprendre à Sylvain que nous sommes bel et bien plus que des amis. Il ne semble pas spécialement étonné, mais plutôt perdu.

Sylvain : Mais du coup, vous êtes encore meilleurs potes ?

Nous hochons la tête pour lui répondre. C'est assez marrant de le voir aussi perturbé.

Sylvain : Et vous êtes ensembles ?

Nous haussons les épaules, puisque nous n'avons pas la réponse de cette question.

Vincent : On a pas forcément clarifié certaines choses encore...

Sylvain : Et je dois rien dire à personne ?

Hochement de tête.

Sylvain : Et genre y'a une chambre de libre maintenant, si vous allez dormir ensemble ?

-Pourquoi, tu veux un nouveau coloc ? Demande-ai-je amusé.

Vincent : Plutôt UNE nouvelle coloc... Ajoute-t-il avec un sourire malicieux.

Sylvain : Hein ? Ah non non, je pensais qu'on pourrait faire un meilleur studio à la maison.

Nous rions alors à sa réaction. Il ne perd vraiment pas le nord celui-là. Il finit par nous dire qu'il est simplement content pour nous, et que, je cite : « Entre nous, je le savais déjà qu'il y avait quelque chose entre vous, et puis Louise aussi l'avait remarqué. »

-Ça n'empêche pas la Terre de tourner- | VSO [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant