-Ça n'empêche pas la Terre de tourner- | VSO [TERMINÉ]

Chapitre 15

Pdv Vincent

Nous venons de finir plusieurs plans pour le premier clip que je vais publier en solo : la tempête approche, partie 1. J'ai déjà hâte de voir le rendu, avant même que nous ayons filmer toutes les scènes. Nous avons passé la soirée et une partie de la nuit dans les rues de Paris. C'était vraiment magnifique. Demain, nous passerons la journée dans des musées et différents beaux bâtiments. Un ami photographe doit d'ailleurs nous rejoindre demain pour certains plans, et des photos que je publierai sur mon compte Instagram. Il est déjà tard, très tard, et la moitié de la nuit est déjà passée. Rémi et moi sommes rentrés à notre hôtel depuis une bonne heure maintenant.

Je m'assois sur le lit, adossé au mur, tandis que Rémi est parti prendre sa douche. Puisqu'il n'est pas dans la même pièce que moi, j'hésite à envoyer un message à sa sœur. Cette journée passée avec lui m'a fait énormément de bien, mais presque chamboulé. Plus j'y pense, plus je me dis que nous sommes devenus très tactiles. Après tout, ce n'est pas dramatique. Si ? Non, bien sûr que non. J'envoie finalement un message à Florie, qui pourrait m'éclairer sur ce que je ressens. Elle connaît aussi parfaitement son frère, alors son avis me sera utile. Nous papotons alors ensemble. Elle me demande de décrire ce que je ressens quand je suis avec lui, et comment je suis avec Sylvain. Elle veut sans doute comparer, mais il n'y a rien à comparer. C'est la même chose, que ce soit avec l'un comme avec l'autre. Non ? Bah, si. Pourtant, mes réponses sont différentes. J'échange toujours avec Florie, qui m'aide à réaliser certaines choses.

Après une quinzaine de minutes, Rémi sort de la salle de bain, en peignoir. Je suis tellement concentré sur la conversation avec Florie que je ne le remarque pas. C'est alors qu'il s'assoit sur le lit en calant sa tête sur mes cuisses. J'éteins donc rapidement mon téléphone et le pose à côté de moi, face contre le lit. Bizarrement, je n'ose pas le regarder, ou être tactile, comme nous aurions l'habitude.

Rémi : T'avais une conv' importante ? Tu veux que je repartes ? Demande-t-il, inquiet.

-Hein ? Euh... non non... c'est bon, tu peux rester comme ça.

Je lui souris légèrement, puis joue nerveusement avec mes doigts. Il me regarde les sourcils froncés, en ne comprenant pas ma réaction.

Rémi : Ça va pas bg ?

-Si t'inquiète.

Rémi : Tu veux qu'on regarde un film ?

Je hoche simplement la tête positivement. Il récupère la télécommande et regarde ce qu'il y a comme programme sur les différentes chaînes. Ok Vincent, t'es juste fatigué, c'est Rémi, c'est tout. Tu passes beaucoup de temps avec lui en ce moment, c'est normal de penser plus régulièrement à lui. Grâce au film, je réussis à penser à autre chose. Je fais instinctivement des papouilles du bout de mes doigts dans les cheveux de Rémi. Le film paraît moins intéressant finalement. J'apporte mon attention sur les mouvements lents que je fais dans ses cheveux. Après tout, c'est sympa de rester avec lui. Nous nous connaissons par cœur, et nous entendons plus que bien. Je suis tellement dans mes pensées que je pose à haute voix la question qui me trotte en tête depuis quelques temps.

-C'est qui la personne sur qui t'as des vues depuis un moment ?

Depuis qu'il a insinué avoir une personne en tête lorsque nous étions sur le balcon, cette information revient souvent dans ma tête. Il échappe un sourire avant de me répondre.

Rémi : Personne, laisse tomber.

Il se reconcentre sur l'écran en face de nous, toujours avec un sourire scotché aux lèvres.

-Bah si, dis moi. Ajoute-ai-je en le regardant, en attendant sa réponse.

Il plonge alors son regard dans le mien. Il est... hypnotisant. C'est un compliment, puisque Rémi est plutôt charmant. Il ne faut pas se mentir. Je continue les douces caresses, assez apaisantes. Je remarque son regard se poser sur mes lèvres, avant de remonter, comme si de rien n'était. Je sens la chaleur me monter aux joues lorsque j'aperçois ce détail. Il commence alors un récit, avec son sourire qui ne se décroche pas.

Rémi : Et bien... tu le connais bien. Il est plutôt mignon, et il le sait. Il me fait souvent rire avec ses blagues éclatées. On est assez différent, mais on se complète. Au début, je pensais que c'était un simple crush de quelques jours, une passade, mais c'est pas le cas. Je me suis rendue compte que je n'arrivais pas à le faire sortir de ma tête. Et puis... je le connais depuis longtemps. J'ai peur de gâcher notre amitié.

Ses yeux ne quittent plus les miens. Le film défile sans même que nous le regardions. Ce que dit Rémi est bien plus important. Il parle de moi ? Mais non Vincent, t'es complètement fou. Cependant, il y a beaucoup de choses qui coïncident tout de même.

Rémi : Je me rends compte qu'il est encore plus mignon quand il rougit, et j'espère qu'il comprend que c'est de lui dont je suis en train de parler.

Rémi rit légèrement, en lâchant mon regard. Il paraît gêné, et stressé. Alors c'est vraiment de moi dont il parlait. Je ne sais pas quoi dire. Mon cœur bat la chamade. Mes pensées sont en désordre. Je souris sans m'en rendre compte.

-De mes sources, il... t'apprécie aussi en retour. Et... et il s'en rend seulement compte grâce à ce week-end à Paris, parce que... bah il était trop con pour comprendre ses sentiments plus tôt. Répondis-je en bégayant, après avoir réussi à trouver mes mots.

Il me regarde à nouveau, avec un grand et magnifique sourire. Je pose mes yeux sur mes mains, qui sont encore en train de lui faire quelques papouilles sur le crâne. Je n'arrive pas à me retenir de sourire.

Rémi : Il faut que t'arrêtes avec ton sourire charmeur là.

Je dévie légèrement mon regard, toujours souriant, et les joues colorés. Rémi se redresse, et s'assoit presque en face de moi. Lorsque son regard descend sur mes lèvres, mon cœur bat à une vitesse folle. Le stress monte. Un très bon stress. Le stress d'un premier baiser, alors que j'ai la trentaine. L'ambiance est bien plus différente des plusieurs soirées où nous nous sommes embrassés pour un pari ou pour une blague. Nous nous avançons inconsciemment l'un vers l'autre. Il pose alors sa main sur ma joue, et s'approche jusqu'à frôler nos lèvres. Nous fermons nos yeux, et nous embrassons tendrement. WoW. C'est une chose qu'il faut que je raconte à Florie.