VI

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Il est arrivé avec une vingtaine de minutes en retard dans le cours de l'après-midi, à cause de moi ? Nooooon ! Si ?

Il s'est mis à côté de moi et affirme qu'il a pris soin de prendre mes affaires d'art pour le continuer ensemble.

Après un long temps, il me regarde droit dans les yeux et s'adresse froidement à moi ;

- Tu n'as plus intérêt a recommence ton petit jeu, c'est clair !?

Le rouge me monte aux joues, les larmes me viennent aux yeux, je hais qu'on me parle sèchement, je lui ait fait mal et maintenant que je men rends compte, je men veux, même si le moment était réjouissant, je n'aime pas faire souffrir les gens, tout simplement parce que je connais la souffrance.

- Je voulais juste me faire une amie, je ne pensais pas que t'étais coincé à se point là, en plus je ne connais même pas ton prénom !

Pardon ?! Dites moi que je peux lui remettre un coup bien placé !

- Finalement, tu l'auras mérité, et tu n'as pas besoin de savoir comment je m'appelle, ça ne te sert à rien.

Je lui ai dit cela calmement, il lève les yeux, cette fois-ci, il a l'air légèrement énervé, comme si je lui avais manqué de respect.

Le cours se passe, je pars le plus vite possible en lui tournant le dos, je ne sais pas pourquoi, mais au fond, j'espère qu'il me rattrapera.

Il m'interpelle, j'affiche un léger sourire et me retourne froidement pour lui lancer un regard interrogateur.

- Tu as quelque chose de prévu là ?

- Pas aux dernières nouvelles pourquoi ? 

Je suis froide dans mes propos.

- Tu as un travail à terminer non ?

Je lève les yeux au ciel et l'autorise à venir chez moi, aucun commentaire, je joue sur l'espoir de sa bipolarité !

Aucune discussion n'a été engagée depuis qu'il ma demandé s'il pouvait me suivre. L'ambiance est lourde, aucun regard ne passe.

Il a un petit rire nerveux et me demande ;

- Je peux savoir ton prénom maintenant ?

- Vic, et le tien ?

- Yokubō. 

Original.

Je me dirige vers mon car de l'autre côté de la rue, et lui, il me suit avec un petit sourire aux lèvres, j'y entre et trouve une place au fond. Il se remplit peu à peu, une fois l'heure de départ passé, le chauffeur démarre. J'ai déjà mis ma playlist dans mes écouteurs, puis je commence à penser à cette journée, je ris toute seule en voyant le regard de personnes du car, très sexy l'ami non ? Excusez-moi, je memporte ! Nous pouvons sûrement être de simples amis ! N'est-ce pas ? Il doit juste comprendre comment je fonctionne et inversement, quoique le cerné n'est pas très compliqué, il fume dès qu'il en a l'occasion, et ne louperait pas une occasion de faire une blague déplacé, il n'aime pas être seul non plus, il est très certainement perdu dans sa vie, à part ça, je ne sais rien de lui, enfin, j'ai son prénom maintenant !

On descend à mon arrêt, il me suit à nouveau de très prés, jusqu'à arriver devant la maison. Il rit en traversant le jardin derrière moi.

- On passe par la fenêtre, je suppose ?!

- Oui et ne fais pas de bruit, tu seras sympa.

Il perd son sourire et devient sérieux en un instant.

Je passe comme à mon habitude, dans le plus grand des silences, et l'observe faire de même, ce qui est drôle à voir, il se tortille dans tous les sens, pour ne pas tomber ou alors toucher quoique se soit !

- Arrête de rire comme ça, elle est minuscule ta fenêtre !

Je continue d'afficher un sourire moqueur.

- Oui oui pardon.

- Moi, je ne mesure pas trois pommes !

Je perds mon sourire, alors que le sien monte jusqu'aux oreilles.

Il s'assoit directement sur ma chaise de bureau et me fixe avec son petit sourire de con.

- Parle-moi de toi !

Je me retourne avec un sourcil relevé.

Il rit à la tête que je fais et attend ma réponse.

- Tu veux parler de secret ? Parce que si c'est ça, tu ne perds pas ton temps dit donc !

Il a un regard amusé et affirme que l'idée ne lui déplaît pas, puis finir par me dire de commencer, je m'assois sur mon lit et commence donc ;

- Alors, si ça t'intéresse réellement, je ne m'appelle pas Vic sur le papier, mon vrai prénom est Anna-Victoria.

- Pourquoi tappeler Vic dans ce cas-là ?

Je détourne la question en lui disant que la règle ne comporte qu'une question par tour, et que c'est son tour.

- Quel règle ?

- Celle que je viens d'inventer. C'est à ton tour !

Il lève les mains et accepte son sort, puis après réflexion de sa part tourne le regard et adopte un visage triste ;

- Je suis un raté aux yeux de mon père, c'est la raison pour laquelle je ne vis plus avec lui depuis très longtemps, et c'est aussi la raison pour laquelle je suis là. Bref, passons, pourquoi Vic et pas Anna-Victoria ou juste Anna ?!

- Où es que tu vis ? Pourquoi ton père n'est pas fier de toi ? Que s'est-il passé ?

- Une question par tour, c'est la règle qui le dit.

- Très bien, ça prouve qu'aucun de nous deux ne veux répondre à l'autre !

Il acquiesce et nous fixons le vide avec des questions sans réponse de nos deux côtés, c'était très bref comme jeu !

- Déshabille-toi, j'ai un travail à finir.

- Tu ne perds pas de temps non plus dit donc !

Je ris, lui aussi. Il sort mon travail de son sac avec les ustensiles nécessaires, et une fois que tout est prêt, il retire son tee-shirt.

Je ne me gêne pas de regarder son torse étonnement bien sculpter, je le fixe sans réellement m'en rendre compte, il me sort de mes rêves ;

- Quand t'aura fini de fantasmer sur moi, tu pourras me dire comment je me place ?

Je bégaye en essayant de riposter ;

- De...de fantasmer ?! Non je...je ne fantasmais pas, je découvre !

Je deviens rouge, il rit dans son coin et reprend la parole ;

- Et du coup ? Comment je me place ?

- Te placer pour...quoi ?

Il lis l'incompréhension dans mon visage, et continue ;

- Pour ton tableau ! Je ne me suis pas mis à moitié à poil pour rien !

- Ah oui pardon.

Je lui montre la posture de l'homme sur le dessin, il se place de la même manière, malheureusement ce n'est pas exactement la bonne position, je lui demande s'il accepte que je le bouge un peu, sa réponse est pleine de fierté et d'ironie comme toujours ;

- Mais je t'en prie, tu n'attend que ça depuis que j'ai enlevé mon tee-shirt.

Je rougis en contredisant ses propos ;

- Non, c'est faux, je veux juste ajuster ta posture en fonction du dessin ! Je te rappelle qu'on s'est rencontré hier, tu ne fais pas partie de tout mon esprit non plus !

Avouez que même vous, vous savez que c'est faux, mais il n'est pas exactement comme sur le dessin, c'est juste une opportunité !

Mine demon is not a little red menOù les histoires vivent. Découvrez maintenant