IX

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Nous sommes devant la salle de cours, entrain d'attendre l'arrivée du professeur.

Au bout d'une dizaine de minutes, un surveillant arrive pour nous annoncer l'absence de ce dernier, presque machinalement, Yokubō me regarde avec son grand sourire, je le fusille du regard et men vais. Il ne m'auras pas encore et encore !

Dans le couloir pour descendre, je passe à côté d'un groupe de personnes auquel je ne prête strictement pas attention, contrairement à l'individu qui m'a violemment heurté afin que je tombe, en me retournant, je reconnais à nouveau cette fille au cheveu châtain, son air hautain et ses mensonges, ça paraît logique !

Elle rit puis reconnaît Yokubō juste derrière moi, je ne suis même pas surprise, je l'ai vu me suivre, elle lui offre un sourire et le prend dans ses bras au moment même ou il a voulu m'aider à me relever, il la pousse en lui demandant s'il se connaît, elle enchaîne avec un petit speech, durant lequel je me relève ;

- Tu ne te souviens pas de moi ? Tu sais que ça me blesse, mais je comprends, tu étais défoncé, tu avais besoin daide, et heureusement que j'étais là !

Je ris plus fort que ce que je devrais, elle me regarde de travers et continue vers moi avec un sourire en coin ;

- Tu rigoles fort, pour quelqu'un qui avait l'air déçu de l'apprendre !

Je vois une expression de fierté dans les yeux du suspect, accompagnée d'un air ironique et d'un sourire farceur. Quant à moi, je ris à nouveau et réponds à cette fille avec ce même air supérieur et hautain ;

- Défoncé, tu dis ?

Elle répond de son habitude mensongère ;

- Oui, ça paraît évident !

Je fais un sourire victorieux et m'approche d'elle en gardant mon air de supériorité ;

- Ce n'est pas beau de mentir comme ça, pour commencer, tu ne t'es pas mis à genoux, mise à part faire ses lacets, si tu sais les faire, bien entendu, ensuite, je pense que pour plaire à quelqu'un, mentir sur lui ne doit pas être une super solution, de toute manière dans quelques jours, tu auras changé de proie, comme à chaque fois depuis le début de l'année, et pour finir, il n'était pas défoncé et tu sais pourquoi ? Attends, je vais te le dire, il avait cours avec moi, et c'est drôle, car quand il ma adressé la parole, il était très lucide et parfaitement sur terre, et bien, surprise pour toi, donc excuse nous, on a quelque chose de prévu !

Elle a la bouche entrouverte et les yeux écarquillés, je viens de lui en mettre plein la face. Je lui souris, passe devant elle et emmène l'objet de la conversation avec moi. Une fois sorti du bâtiment, je le lâche, il prend mon bras pour que je sois face à lui, il m'expose son point de vue de la situation ;

- Eh bien, merde alors, comment tu lui en as mis plein la gueule, avec un langage raffiné en plus de ça, je m'incline pour votre pouvoir madame.

Il place un bras devant lui, l'autre derrière et s'incline devant moi.

- Sois moins grossier pour commencer, mais j'avoue que cétait assez drôle.

Il se relève et me sourit, trop sincèrement même !

Je ne lui adresse rien d'autre qu'un regard froid et des paroles tout aussi glaciales ;

- Tu veux quelque chose ?

Il se rapproche et fait signe de guillemet en répétant mes mots ;

« On a quelque chose de prévu ».

- Pour quelle ferme enfin sa gueule !

- Olala, c'est plus aussi raffiné d'un coup !

Je lui lance un regard noir.

- Donc, pour répondre à ma question de ce matin, oui, tu m'en veux encore !

Je baisse la tête, comme si j'étais une enfant qui se rend compte de son ridicule, mais je ne lui donnerai pas raison !

- Je dois franchement te rappeler que c'est toi qui as commencé ? Tu te souviens ? Avec le bout de tes doigts !

Je commence à rougir, je joue avec mes doigts et tente de prendre ma propre défense le plus possible ;

- Oui, mais je n'ai fait que passer mes doigts sur ton corps, toi, tu as fait plus que ça ! Tu te souviens ? Tu tes collé à moi et presque à mes lèvres, mais on a déjà eu cette conversation !

- Oui, on la déjà eu, et je te reposais cette question que tu évites tant, es que, oui ou non, j'aurais dû t'embrasser ?

Je réponds, toujours la tête baissée et à contrecur ;

- Non.

- Vraiment ?

- Oui.

Il ne se passe plus, ni mouvement, ni parole, ni soupire, pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que son portable sonne, une notification casse ce blanc. Il prend son téléphone, lis la notification et range son téléphone dans sa poche.

- Je t'annonce que nous sommes en vacances ! Le professeurs de cette après-midi non plus n'est pas là !

Je réponds d'un simple « ok » et men vais en direction opposée de la sienne.

Il me rattrape par le bras à nouveau, je crois qu'il aime bien faire ça ! Mais je suis pas sûre hein !

- Attends, t'as dit quon avait quelque chose de prévu, ça peut s'organiser, tu ne crois pas !?

- Pourquoi j'aurais envie de te voir plus longtemps ?

Il perd toute émotion joyeuse et baisse la tête, je suis toujours aussi froide face à lui.

- Ta pu finir ton dessin pour le cours dart ?

Il me demande de manière à détourner le fait que je parte sans me retourner.

- Non.

Il me rattrape et affiche un grand sourire heureux.

- Alors c'est ça qu'on aura de prévu !

- Non plus.

Il ne perd pas son sourire.

- Mais si, comme ça c'est fini, non ?

- Je t'ai dit que je regarderai sur Internet.

- Non, tu as dit que si tu avais besoin de quelque chose pour le dessin, que je n'étais jamais très loin !

- Je ne t'ai pas appelé.

- Mais je suis là, c'est une opportunité !

- Ah bon, tu trouves ?

Il baisse la tête, je vois bien qu'il lutte pour que jaccepte, il m'exaspère.

- Très bien à une seule condition !

Son sourire réapparaît instinctivement. Il répond simplement « oui ! » et commence à partir.

Mais je ne t'ai pas dit la condition !

- Ce sera oui ma réponse !

- Alors je hâte de visiter chez toi !

Il se stoppe net.

- Chez moi ?

- Oui, j'ai le travail dans mon sac, on le fera chez toi, vu que tu insistes tellement !

- Je vois

Je lui dis dun air fier ;

- Toujours partant ?

- Oui oui, allons-y.

Je tire la tête, je n'aime pas perdre. Il me dit que ce n'est pas très loin, plutôt vers les quartiers éloignés du centre, pour le calme et « la tranquillité qu'apporte la compagnie des vaches du paysan ».

Nous marchons côte à côte dans un silence toujours aussi lourd qu'à notre habitude !

Mine demon is not a little red menOù les histoires vivent. Découvrez maintenant