- Tu es folle.
Je ricane doucement en mallongeant à ses côtés.
- Tu es juste trop faible face à moi !
Il murmure un simple « hmm » en me serrant contre lui.
Je n'ai absolument aucune idée de l'heure qu'il est, remarquez que je perds souvent la notion du temps quand je suis avec lui. Mais à en juger par les rayons de soleil qui transperce les lames du volet de sa chambre, je parierais sur une heure matinale.
Mais je suis beaucoup trop épuisée pour rester éveillée, sans vraiment m'en rendre compte, je m'endors contre lui.
ღ
Le vide à côté de moi, et la discussion que j'entends en bruit de fond, me réveillent, me font entrouvrir les yeux. Plus personne ne dort à côté de moi. Plus personne n'est à côté de moi !
Je me relève difficilement du lit et tourne la tête pour constater que je suis effectivement seule dans la pièce.
Je récupère le pull que j'avais laissé au sol et mes sous-vêtements pour les enfiler et sortir de la chambre en vérifiant que personne n'est là, mise à part lui et moi.
J'avance vers Yokubō qui est assis au bar de la cuisine, son téléphone porté à son oreille, je ne sais pas avec qui il discute, mais par peur d'être déçu après la nuit ? Journée ? Que nous avons passé, je ne veux pas repartir en pleurant, soyons honnête, je n'ai pas envie de partir du tout.
Il m'aperçoit, cacher à demi derrière un mur, il se lève, toujours au téléphone, viens vers moi et embrasse mon front, maintenant qu'il est à côté de moi, je n'ai pas le choix d'entendre la conversation.
? - tu viens ?
- Oui, je peux amener quelqu'un ?
? - Tu as des amis toi ?
Il rit et me regarde avec des yeux attendris.
- En quelques sortes.
? - T'as une copine ?!
- Bref, je peux venir avec quelqu'un ou pas ?
? - Oui, je t'en prie.
- À plus mec.
Je suis au moins soulagé d'entendre que la personne au bout du fil est un homme. Je ne cache pas ma réjouissance qu'il est demandée que je vienne avec lui, je ne sais où, mais que je vienne avec lui tout de même !
Il raccroche et m'embrasse sans crier gare.
- On passe chez toi ? On va dans un bar ce soir !
Ce soir ! Donc on est bien le matin, je regarde l'heure qu'indique l'horloge de son salon, 14 h 27, le matin, c'est sûrement mon petit somme qui ma déréglée.
Je le questionne sur qui on rejoindra et pourquoi est-ce quon les rejoint.
Il m'explique donc que quand il est arrivé, il traînait beaucoup en bar, en boîte et en soirée étudiante. Qu'un moment, il fallait bien qu'il sociabilise, il s'est donc rapproché de personne qu'il revoyait souvent au endroit où il se rendait pour s'amuser. C'est donc l'un d'entre eux qui l'as appelé pour se retrouver dans un bar où il avait l'habitude de se rendre.
Je suis contente qu'il met avouer une partie de sa vie, infime soit-elle, et le fait qu'il ait des amis, ce n'est donc pas le garçon seul et perdu que je pensais avoir face à moi.
Il se prépare en vif, et nous reprenons le chemin de ma maison ensemble, je le questionne sur la tenue que je porterai ce soir, plutôt normal, plutôt décontracté ou encore tenue de soirée !? D'après lui ce n'est pas un « événement phénoménal », on va simplement retrouver « des bons copains ».
Il est drôle lui, comment on s'habille pour « retrouver de bons copains » ?
Une fois devant mon armoire, je reste perplexe, j'imagine des assemblages de vêtements pour être d'accord avec moi-même de l'assemblage qui devrait convenir. Comme ce super jean blanc avec un haut à bretelles rouge vif. Je m'habille dans la salle de bain, en attendant, il est assis sur ma chaise de bureau, probablement et très sûrement en train de mettre le nez dans mes affaires !
Quand je ressors de la salle d'eau, il ricane doucement.
- On va pas à la corrida, tu sais ?
Je regarde ma tenue et ne réponds plus, il devine mon malaise et m'avoue quil plaisante, en rajoutant que c'est très bien comme tenue, pour me rassurer.
Je m'approche pour l'enlacer et murmure à son oreille pour me défendre malgré ses excuses ;
- Peut-être qu'ils aiment la corrida !
Il ricane et m'enlace plus fort, nous nous détachons, j'emporte quelques affaires dans un petit sac à main et nous repassons par la fenêtre pour rejoindre l'arrêt de bus.
Le bus nous emmène jusqu'au centre-ville, le bar où ils se sont donné rendez-vous n'est qu'à quelques rues à pied.
Je le suis de près pour ne pas le perdre parmi les passants, vous me direz que nous sommes le soir et que le soir, les rues ne sont pas bondés, et bien ici la rue réunie de nombreux bars ou boite de nuit, les passants sont donc en nombre, et je ne suis pas très grande, n'oublions pas.
Nous arrivons devant une enseigne lumineuse ꓶIꓥƎꓷ orné de petite corne rouge toute aussi lumineuse sur le dessus, un petit et très léger pressentiment surgit, mais je le suis tout de même à l'intérieur.
D'abord un hall vide, pas une chaise ou une table, même pas une once de décorations parcoure les murs de ce hall, un seul cadre de porte est présent, il me prend la main et m'attire vers les escaliers sur lesquels menait donc le cadrant de porte.
Ces escaliers semblent interminables, ils ont commencé droit, puis en colimaçon, et à nouveau droit et encore en colimaçon pour enfin nous retrouver devant un porte, argenté, on dirait presque une porte blindée. Il baisse simplement la poignée toutes aussi imposante que la porte et nous fais entrer dans le bar.
Je m'attendais sincèrement à quelque chose, comme, une grotte, humide et terne. Mais à ma grande surprise, il est lumineux, organisé, propre, il y a du brouhaha et de la musique forte, mais il semble plutôt riche et de haute qualité pour un bar.
Yokubō nous emmène à une table ronde où sont déjà installé les 5 autres personnes, pour votre curiosité, 2 garçons, 3 filles. Il me présente à ses amis, tout deux très aimable et chaleureux, l'un deux étant l'ami qui conduisait la voiture qui ma ramené le soir de l'incident au fast-food, les filles, quant à elles, restent dans un coin, à me dévisager, l'une d'elles s'adresse au garçon que je ne connais pas ;
- C'est qui celle-là, qu'est-ce qu'elle fait ici ?
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Mine demon is not a little red men
RomantizmElle a une vision terne du monde, les jours se ressemblent, seule, dans sa bulle, rien ni personne ne l'intéresse. Quand sera-t-il de son quotidien quand elle croisera ce garçon, ou plutôt cet ange rejeté, déchu. Elle n'y verra qu'un garçon étrange...