XXIV

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Victoria

Le chatouillement de ses cheveux contre mon visage me réveille, il commence à faire jour et Yokubō dort encore, cela fait deux jours qu'il dort chez moi, j'en ai perdu la notion du temps.

Nous avons dormi nu, ensemble. La nuit dernière était haute en sensations, je savais qu'un jour arriverait où le sexe prendrait une nouvelle place dans mes expériences vécu, or, je ne pensais pas que ce jour serait si tôt, si inattendu, si sensuel et il y a encore quelques semaines, jamais, au grand jamais, je n'aurais pu penser qu'il m'arriverait ce genre de choses avec lui. On peut dire qu'il s'y connaît bien, je n'aurais même pas les mots pour décrire la multitude de sensation qui m'ont traversé de tout mon être, elles étaient toutes si exceptionnel et nouvellement agréable.

Je caresse doucement sa joue de mon pouce, il entrouvre les yeux pour finalement se lever et se diriger dans la salle de bain sans se retourner, me laissant seule, nue sur mon propre lit avec aucune explication, pas même un regard, je me lève à mon tour et cherche un pyjama dans mon armoire.

Je fixe la porte de la salle d'eau, hésitant à frapper pour savoir s'il va bien, mais son instabilité me repousse à faire un pas de plus vers la pièce où il s'est réfugié.

Je suis assise sur la chaise de mon bureau, en face de la porte de la pièce. Je tiens mon dessin entre les mains, je le contemple en repensant à cette nuit.

D'un coup, la porte s'ouvre face à moi, il se fige devant la porte avant de gigoter sur place. Il passe finalement devant moi et prend ses vêtements pour se dépêcher de les enfiler, il se dirige vers la fenêtre à toute allure.

- Attends tu vas où ?

Il répond sans se retourner.

- Désolé, je n'ai pas l'habitude, rien de grave, mais je ferais mieux de rentrer chez moi.

Il enjambe le cadre de la fenêtre et s'en va, sans un mot, ni un regard, rien que de la honte, je me sent nu et seule, à n'avoir servi à rien d'autre qu'à assouvir ses envies puériles.

Je m'allonge de tout mon long sur mon lit, contemplant le plafond blanc de ma chambre, assez longtemps pour ne plus voir le temps passer.

« Je n'ai pas l'habitude », d'accord, pourquoi pas !? Mais pourquoi rentrer ? Pourquoi être désolé ? Pourquoi ne pas simplement s'expliquer ? Mais s'expliquer sur quoi ?

Cette nuit encore, c'était d'une ambiance plutôt chaude, pour être raisonnable, entre lui et moi, et me voilà seule, abandonner sur le même lit ou certaines de mes premières fois se sont envolé à la vitesse de la lumière, il y a à peine quelques heures.

Je me fis sur le retour en cours dans quelques jours pour tenter de comprendre le pourquoi du comment, si je puis dire ! À moins qu'il ne réapparaisse soudainement comme à son habitude !

Sauf si, c'est moi qui réapparais soudainement, et comme par pur hasard, devant sa porte !

Un sourire machiavélique parvient au coin de mes lèvres, je me lève dun bond et choisis des vêtements, m'habille et me dirige d'un pas sûr vers la fenêtre. Je m'arrête d'un coup en me rappelant qu'il n'est parti qu'il y a quelques heures, je serais folle de me pointer devant lui la même journée où lui est parti de chez moi, de ma chambre, de mon lit.

Enfin, il pourrait me prendre pour une folle d'arriver devant sa porte à peine quelques heures après que lui-même se soit barré. Mais je pourrais faire pire ! Comme...pirater son téléphone pour savoir où il est, avec qui il parle, ce qu'il fait, quand il le fait ? Où encore essayer de trouver des gens à qui il parle pour le pister, en apprendre le plus possible sur lui et pouvoir m'adapter à lui pour qu'il ne parte plus ! Bref ! Je pourrais faire pire que de me rendre devant chez lui.

Mais par précaution, je vais attendre demain pour aller le voir, en attendant, rien de mieux... que...que de traîner sur mon téléphone

Bon et bien je ne peux pas vous cacher que j'ai littéralement passé tout le reste de ma journée scotcher à l'écran de mon portable !

  ღ

Je me réveille avec mon téléphone dans les mains, avec de la bave en coin de bouche, en cliché, vous voyez ?

Je me prépare tranquillement avant d'entendre mon téléphone sonner, j'essaie de courir en effilant mon pantalon, j'arrête de lutter et tombe devant mon portable qui charge, l'attrape et regarde la notification, ne vous affoler pas, ce n'est pas lui.

Je baisse la tête comme si j'avais mis toute mon énergie dans ces mouvements, je me relève doucement en remettant correctement mon pantalon, et rejoins lentement la salle de bain pour terminer de me préparer.

Une fois bien pomponner, je rassemble mes affaires dans un petit sac qui au final ne contient que mon téléphone et peut-être bien des chewing-gums de la dernière fois que j'ai pu porter ce sac. Vous me direz que je suis bizarre à me faire « joli » pour aller lui rendre une visite surprise qui ne va sûrement pas lui plaire, mais je vous répondrez que tant qu'à me faire remballer, autant le faire en ayant une belle gueule.

Je marche sur les petites rues qui mènent chez lui, ne me demandez pas comment j'ai réussi à les retenir, j'en sais rien !

Après m'être imaginé les pires scénarios, j'arrive devant l'immeuble, il est aussi grand que dans mes souvenirs, il n'est pas vieux non plus comme souvenirs !

Je ne prends pas la peine de sonner, car la porte du hall est déjà grande ouverte. Je ne prends pas la peine d'envisager l'ascenseur et gravis les escaliers avec le stress qui m'a envahi, je loupe même quelques marches. Je suis devant la porte de son appartement, figée comme de la glace, actuellement, je ne suis ni prête à toquer, ni à prendre mes jambes à mon cou !

Mais le stresse l'emporte et ma main s'oppose à tout mon refus et cogne à la porte. La porte souvre, je suis soulagée de voir que c'est lui qui l'ouvre, mais il na pas l'air très emballé de me voir là devant lui, il na pas l'air déçu non plus après tout, en fait, il est neutre, je suis sûre que les témoins de Jéhovah sur le seuil de sa porte lui ferais plus d'effet, mais bref passons outre de son expression très enchantée.

- Quoi ?

Mon visage perd toute forme de sympathie ou de toute autre forme d'amabilité.

- Quoi ?! C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Tu te fous de ma gueule là ? C'est une blague ?

Mine demon is not a little red menOù les histoires vivent. Découvrez maintenant