Passion au stade {PSG}

☼ Chapitre 1 : Un nouveau départ ☼

Point de vue d'Ester

En provenance de Madrid, l'avion dans lequel je me trouve survole le ciel gris de Paris. Dans mes pensées, je ne cesse d'essayer de me convaincre qu'ici, tout ira bien. La boule au ventre, j'avale ma salive avec difficulté. Et si venir en France ne changeait rien ? Et si le staff du PSG ne m'acceptait pas ? Et si mon aîné ne me supportait plus à force de vivre avec moi et prenait la décision de me renvoyer en Espagne ? Retour à la case départ !

Non, je me monte la tête et panique pour rien. Tout ira bien, Ester. Tout ira bien, oui.

Petit à petit, nous perdons de la hauteur et nous rapprochons du sol. L'atterrissage en douceur me rassure.

Tout ira bien, Ester. Tout ira bien.

Ça y est ! Me voilà à deux pas de retrouver ma meilleure amie, Ilona, et mon grand frère, Sergio. Impatiente à cette idée, je me presse de récupérer mes affaires et arrive dans le hall des arrivées.

Tout ira bien, Ester. Tout ira bien. Ou peut-être pas tout compte fait. Le contraire se produit.

Aussitôt, la foule qui grouille tout autour de moi, m'empêche de me repérer. Les battements de mon cœur s'emballent dangereusement. La panique s'empare de moi, m'empêche de respirer. Et puis, j'aperçois Ilona s'approcher. Ma sauveuse ! Elle agite sa main dans ma direction et trottine jusqu'à moi. Ma si jolie meilleure amie. Mon angoisse s'envole aussi vite qu'elle était arrivée.

Tout ira bien, Ester. Tout ira bien. Te voilà entre de bonnes mains. Tu as réussi cette première épreuve qui n'était pas des moindres. Tu vois, ce n'était pas sorcier !

Je suis heureuse ! Ravie ! Soulagée ! Elle se jette dans mes bras et me serre fort contre elle.

Elle m'a tellement manqué !

— Ester ! Je suis trop contente que tu sois là ! Bienvenue à Paris, m'accueille-t-elle, tout sourire.

— Merci mon chat ! Ça me fait tellement plaisir d'être ici ! Tu vas bien ?

— Super et toi ? Le voyage n'a pas été tuant ?

— Franchement, ça a été ! Je suis en pleine forme !

Ilona récupère ma valise et m'entraîne hors de l'aéroport. Alors que certaines personnes que l'on croise nous adressent des coups d'œil appuyés curieux, le vent frais, puissant, s'infiltre sous mes habits estivaux.

— Sergio n'est pas là ? m'enquiers-je, soudain préoccupée.

— Il est en train de s'entraîner avec les gars, m'informe la petite sœur de Neymar. Je t'emmène à mon appartement pour que tu déposes tes affaires et après on va aller au stade si tu veux ?

— Pas de soucis, ça marche.

Pour joindre le geste à la parole, elle déverrouille son véhicule, ouvre son grand coffre et y range mes bagages. Ceci fait, nous nous installons sur les sièges en cuir et nous attachons. Après avoir fait rugir son moteur, elle démarre et s'insère dans la circulation. La voûte céleste menaçante ne me dit rien qui vaille. Je ne suis pas trop tranquille. Quelle plaie ! La musique à fond, j'en profite pour me vider l'esprit et regarder les bâtiments, les parcs et magasins des différentes villes que nous contournons.

Une bonne demi-heure plus tard, Ilona s'arrête devant ce que j'imagine être son immeuble. Des arbres se plient sous la force des rafales. Sans nous concerter, nous nous extirpons de sa voiture, prenons l'ascenseur chargées comme des baudets et sortons au troisième étage. Je la suis dans un long couloir puis m'arrête devant son logement. Bien décidées à ne pas nous éterniser ici, je me presse de faire un brin de toilette pour me rafraîchir du voyage. Ilona a placé mes affaires en vrac dans l'entrée pour gagner de précieuses minutes et nous refermons à clé une fois prêtes.