Point de vue de Neymar
Contrairement à Kylian et Ilona, Gigio et Ester n'ont pas perdu de temps avant d'officialiser leur couple. Bien que l'on s'en soit douté rapidement avec les garçons, nous avons feint la surprise. Il faut dire aussi qu'ils n'ont pas été discrets. Nous avons intercepté bon nombre de regards, gestes affectueux et j'en passe mais étant donné qu'ils sont mignons comme tout, on les excuse.
En raison d'un problème de nounou qui lui est tombé dessus à la dernière minute, Ester n'a pas pu se libérer aujourd'hui pour le match qui va avoir lieu au Parc des Princes. Gigio a été déçu en apprenant la nouvelle mais il a compris le caractère d'urgence.
La Madrilène d'adoption ne peut en effet pas laisser seuls ses neveux. Et étant donné ce qui s'est passé à plusieurs reprises : les remarques racistes, les bagarres entre fans, mieux vaut qu'elle reste en sécurité dans la villa de Sergio. Elle viendra nous supporter une autre fois. Ce ne sont pas les occasions qui manquent !
Dans les vestiaires, l'ambiance est déjà à la fête. Nous avons de grandes chances de gagner contre le Stade Rennais. Comme à leur habitude, Kylian, Marqui et Presnel rassemblent les troupes. De mon côté, je masse ma cheville un peu douloureuse. Elle me fait souffrir depuis quelques jours à la sortie des entraînements. J'espère tenir le coup en courant ce soir sur le terrain.
Vêtus de nos maillots, nous traversons le tunnel, saluons nos adversaires qui attendent, entourés par les enfants qui vont les mener sur la pelouse du stade. Le staff nous fait signe d'entrer. Sous les acclamations d'un public particulièrement énergique aujourd'hui, nous foulons le sol avec les crampons qui nous ont porté bonheur lors du match précédent.
Le coup de sifflet strident retentit. Ça y est. C'est parti !
Nous enchaînons des passes censées faire des miracles et ouvrir le score dès le début pour mettre un coup de pression à nos rivaux. Leo (Messi), Kylian, Marco, Sergio, Danilo, Renato, Marqui... Il n'y a rien à faire.
Sans exception, aucune, les occasions nous passent sous le nez dès lors que nous arrivons devant les buts. Leur gardien, Steve Mandanda, réalise un superbe numéro. Il est très doué. Il anticipe et pare avec une facilité déconcertante tous nos tirs pourtant cadrés. Et, alors que la mi-temps n'est plus qu'à une poignée de secondes, les Rennais marquent.
Ce but que l'on encaisse est un véritable choc pour moi. Il me mine le moral sans crier gare. J'ai l'impression d'avoir pris une douche froide. Et, comme un souci ne vient jamais seul, ma cheville décide de lâcher à cet instant. Je m'écroule au sol en hurlant de douleur et de désespoir. Je sais à ce moment que je vais être incapable de revenir aider mes coéquipiers après la pause.
Mon monde s'est effondré aussi vite qu'un château de cartes. Leo accourt vers moi, le visage, l'air rongés par l'inquiétude. Des larmes roulent sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler. J'ai mal. Tellement mal. L'équipe médicale, civière sous le bras et trousse à pharmacie dans les mains débarque à son tour en catastrophe pour m'examiner et, probablement, m'évacuer.
Arrivé à ma hauteur, l'un des médecins s'agenouille, discute avec moi, palpe ma cheville fragilisée par les entorses et établit un diagnostic qui finit de m'achever. Je vais devoir me faire opérer si je veux continuer à jouer... Un torrent d'émotions s'agite jusque dans mes entrailles, détruisant sur son passage tout ce que j'avais de plus cher. Je suis démoli par cette bombe qu'il a lâché comme il ferait ses courses au supermarché. Le staff du PSG confirme ses dires, la mine sombre.
Je n'ai pas le choix. Le résultat est donc sans appel. Je vais devoir m'éloigner à nouveau de ce qui me fait vibrer. C'est épuisant, rageant, je joue constamment de malchance !
Complètement désemparé, je lance mon poing dans la caméra d'un journaliste qui la commande à distance. Pour qui se prend-il à vouloir me filmer dans un moment pareil ? Sergio s'interpose et tente de me raisonner. Il me parle d'Ester qui peut voir ces scènes, mentionne ma petite sœur qui doit être morte d'angoisse et essaie de m'amadouer avec la réaction que pourraient avoir les fans.
Sagement, je me laisse alors soulever par le personnel soignant, rabats mes bras contre mon torse et ferme les yeux. Christophe a déjà rassemblé mes affaires apparemment.
J'entends sa voix me parvenir au loin. Il demande à Ilona de m'accompagner dans l'ambulance et lui intime de lui donner des nouvelles lorsqu'elle en aura.
D'après ce que je comprends, nous nous rendons à l'aéroport pour que je me fasse opérer par les spécialistes de l'hôpital Aspetar de Doha, la capitale du Qatar.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Grâce à une poche de froid, je ne ressens plus la douleur. Je vais déjà mieux. Je me redresse pour observer tout ce qui m'entoure et remarque que ma cadette me couve du regard. Pour notre plus grand soulagement, le trajet se déroule sans encombres. Le trafic n'est pas dense.
Nous atteignons notre destination une bonne demi-heure plus tard. Le commandant est déjà là et nous accueille chaleureusement. L'équipage se décale pour me laisser passer, tout boitillant. Je m'installe dans un fauteuil confortable et étends ma jambe blessée sur un ottoman. Je m'attache ensuite, m'assure qu'Ilona va bien. La pauvre. Être obligée de me suivre aussi loin doit lui peser.
— Tu as des nouvelles du match ?
— Oui, ils sont menés deux à zéro maintenant.
— Quelle poisse...
NB : Si l'on reste fidèle à la réalité, Neymar n'a pas joué ce match. Il était déjà blessé. Le Stade Rennais a gagné sans difficulté contre le PSG.
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Passion au stade {PSG}
FanfictionAprès avoir subi les remarques et des avances d'un patron misogyne, Ester, très ébranlée, quitte l'Espagne pour retrouver son grand frère, Sergio Ramos. Lorsqu'elle débarque dans la capitale française, sa meilleure amie et petite sœur de Neymar, Ilo...