Point de vue de Neymar
Le temps qu'elle se rétablisse, j'ai proposé à Ester de revenir habiter à la maison. Elle a accepté, à mon grand soulagement, ma requête. J'ai contacté les meilleurs kinésithérapeutes, dont ma sœur, et soignants qui soient pour qu'elle puisse disposer d'un accompagnement personnalisé, efficace. Mon objectif est qu'elle se remette complètement de cet épisode qui aurait pu lui coûter la vie et qu'elle ne garde aucune séquelle ou presque. Toutes les actions doivent être adaptées, pertinentes et en adéquation avec son dossier médical si l'on s'y réfère. Il en va de sa guérison. Je vérifie une dernière fois que sa chambre a bien été préparée par le personnel que j'emploie, arrange le vase qui contient ses fleurs préférées. Puis, je redescends dans le salon.
Sergio l'aurait bien accueillie chez lui aussi mais Pilar, sa femme, craignait que ses enfants soient trop impactés par les événements et qu'ils grandissent dans un climat tout sauf serein. Ester doit avoir le sentiment d'être une pestiférée. La pauvre. Personne ne veut d'elle. Sauf moi. Bruna n'est pas emballée non plus à l'idée qu'Ester pose ses valises une nouvelle fois chez moi mais, étant donné qu'elle a été dans l'incapacité de me fournir des arguments valables, notre discussion s'est arrêtée là. Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle a une dent contre elle comme ça.
C'est malsain. Très malsain. Trop malsain.
Le tintement de la sonnette m'arrache à mes lugubres pensées. Vite, je m'empresse d'aller ouvrir. Mon sourire de façade se fane aussitôt et mon cœur se serre lorsque je la découvre si diminuée, si fragile, si malheureuse. J'aimerais tellement lui retirer toute cette souffrance, toutes ces angoisses.
Après avoir remercié son chauffeur, je me place derrière sa chaise roulante et la pousse jusqu'à la pièce de vie.
— Bienvenue chez toi, Ester.
— Merci Ney. Je suis désolée de revenir t'embêter avec mes soucis de santé.
— C'est un plaisir de t'accueillir, tu n'as pas à t'excuser. Tu veux peut-être aller t'allonger ?
— Oui, je veux bien.
Dès lors, j'appelle l'ascenseur puis pénètre avec Ester à l'intérieur. En silence, nous nous rendons à l'étage, puis je l'emmène jusqu'à ses appartements.
Curieuse comme une pie, elle embrasse l'espace qui s'offre à elle, touche tous les meubles qu'elle peut atteindre. Je suis attendri par son comportement enfantin, innocent. Son visage s'illumine d'une douce lueur au fur et à mesure qu'elle découvre mes petites attentions. Elle est si belle.
Précautionneusement, je la soulève à sa demande et la dépose sur le lit Kingsize. Elle ressemble à une princesse étendue de cette façon. Je dois l'admettre, cette position donnerait bien des idées à la gente masculine. Après tout, tous les prétextes sont bons pour sauter la première venue, non ?
Enfin... Je respecte Ester plus que quiconque et je ne franchirai jamais cette limite. Sauf si elle le souhaite bien évidemment. À ce moment précis, son tatouage sous son sein gauche me revient en tête. J'aimerais tant l'admirer, caresser ses contours, sa peau délicate.
Étant donné qu'elle est incapable de se lever, de s'habiller et de se doucher seule, peut-être serai-je amené à la voir en tenue d'Ève dans les prochains jours ? Je l'espère en tout cas.
Mais qu'est-ce que je raconte ? Il faut que j'arrête de l'imaginer nue. Je vais commencer à bander. Le stress me fait réagir bizarrement. Je suis bien plus préoccupé, perturbé, que ce que je croyais.
Sa respiration régulière et son expression à nouveau grave me font sortir de mes rêveries. Sans un bruit, je recule, ferme la porte, la laisse dormir paisiblement dans les bras de Morphée. Il faut que je m'occupe.
Je ne dois pas avoir ce genre de pensées. Surtout envers Ester. Il faut que je me calme, que je me contrôle. Bruna serait folle si elle pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert.
Pendant qu'elle se repose, je contacte le meilleur organisateur de soirée que je connaisse, Erik. Je veux absolument marquer le coup et donner une fête en l'honneur de ma meilleure amie. Je vois bien qu'elle n'a pas trop le moral malgré ses sourires sincères et éphémères dans la chambre. Le staff, l'équipe, Christophe et Ilona répondent présents. Cette mobilisation rapide me fait plaisir.
Ester verra qu'elle compte pour nous, qu'elle a une grande place dans nos cœurs.
Et une toute particulière dans le mien.
✶ ✶ ✶ ✶ ✶
Complètement paniquée, Ester m'appelle, hurle, agite la cloche que je lui ai mise à disposition en cas d'urgence. Alarmé, je gravis les marches quatre à quatre puis ouvre la porte à la volée.
— Ney', j'ai entendu du bruit, chuchote-t-elle.
— La bouteille de jus de mangue m'a échappé des mains. Ce n'est rien.
— Quelqu'un nous observe.
— Mais non, Ester. Il n'y a personne.
— Si. Il est venu me tuer.
— Qui ça ?
— Tu sais qui.
La mine désolée, je m'assois près d'elle et la redresse. Depuis son séjour à l'hôpital, elle balise à l'idée de se retrouver nez à nez avec son agresseur. Elle se souvient très bien de lui, saurait le reconnaître entre mille.
D'après ce que j'ai compris, il s'agit d'un supporter qui l'a abordée lors du match qui opposait le PSG à l' Al-Nassr Football Club.
Tant il était furieux que l'équipe saoudienne ait perdu, il s'est emporté contre Ester, l'a menacée, lui a assuré qu'il se vengerait, qu'il rendrait justice à son joueur favori, Ronaldo. À tort, il a estimé que tout était de la faute de Sergio et lui a rappelé qu'il avait réussi à l'approcher deux fois déjà. La première, au bar lorsqu'elle avait refusé ses avances. La seconde, dans les gradins du Parc des Princes. À l'évidence, pour la troisième, le live de Pilar l'a aidé à passer à l'acte plus vite. Il savait où Ester se trouvait. Il lui suffisait d'attendre qu'elle rentre à pied seule.
— Chaton, c'est juste toi et moi. Allez, viens dans le salon.
— Non, j'ai trop peur.
— Il y a une surprise qui t'attend. Tu ne risques rien, je suis là.
Méfiante, elle me sonde. Elle semble peser le pour et le contre. Pour lui prouver ma bonne foi, je lui rappelle que jamais je ne la mettrai en danger, qu'elle peut me faire confiance. Apparemment convaincue par mes mots, elle me sollicite pour la lever.
Je m'exécute sans me faire prier et la remets dans sa chaise roulante. Je l'aide ensuite en passant un coup de brosse dans ses cheveux soyeux et l'emmène au rez-de-chaussée.
L'accueil chaleureux qu'elle reçoit l'émeut au plus haut point. Dès lors qu'elle aperçoit tous ces visages familiers, elle met ses mains devant sa bouche et éclate en sanglots. Ma sœur se précipite vers elle et essaie de la calmer pour que ses côtes cassées ne la fassent pas trop souffrir.
Christophe s'approche, s'accroupit et s'enquiert de son état. Malgré son air dur, il peut se montrer si humain. Gigio imite notre coach et dépose, à notre grande surprise, un bisou sur l'une des mains d'Ester. Kylian et Sergio avancent à leur tour, suivis de près par Presnel, Leo, Marco, Marqui, Hugo, Renato et le reste de l'équipe pour apporter leur soutien sincère et demander de ses nouvelles.
Protecteur, son aîné l'embrasse sur le front.
— Notre petit soleil va pouvoir profiter de ce moment organisé rien que pour lui et briller ce soir de mille feux.
— À Ester ! claironne-t-on en chœur. À notre soleil !
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Passion au stade {PSG}
FanfictionAprès avoir subi les remarques et des avances d'un patron misogyne, Ester, très ébranlée, quitte l'Espagne pour retrouver son grand frère, Sergio Ramos. Lorsqu'elle débarque dans la capitale française, sa meilleure amie et petite sœur de Neymar, Ilo...