Point de vue d'Ilona
Tandis qu'Ester échange à la fin de l'entraînement avec Hugo, Marco, mon aîné et Marquinhos, je m'éloigne en charmante compagnie. Bras dessus, bras dessous, nous retournons à l'intérieur avec Kylian. Sans que j'ai le temps de répondre quoi que ce soit, il me demande de l'attendre avant de filer au vestiaire.
Obéissante, je me dirige vers le hall spacieux et silencieux à souhait. Un homme de ménage passe la serpillière sur le carrelage, tentant d'effacer les traces laissées par nos chaussures. Je doute que ce soit une bonne idée. Il aurait mieux valu que nous quittions les lieux avant qu'il se lance dans cette tâche laborieuse mais peut-être doit-il tenir un emploi du temps serré qui le contraint à s'y atteler maintenant ?
Une quinzaine de minutes plus tard, Kylian me rejoint. Grâce à ses notes envoûtantes et raffinées, son parfum caresse, enivre mes sens. Il enroule un de ses bras autour de mon cou et m'encourage à le suivre à l'extérieur.
Je suis heureuse de ce rapprochement avec lui. Je le sens : le feeling passe bien entre nous.
Dehors, une pluie torrentielle s'abat sur le goudron. Nous courons jusqu'à la voiture qui patiente presque devant les portes du bâtiment. Nous nous réfugions sur la banquette arrière en riant aux éclats. Nous sommes trempés comme des soupes ! Certaines de mes mèches dégoulinent sur mon perfecto en jean. Quelle galère !
Alors que nous nous regardons complices, le chauffeur personnel de Kylian démarre.
— Où souhaitez-vous aller, Monsieur ? s'enquiert-il poliment.
— Chez moi, ce sera parfait.
Il obtempère et, sans un mot, prend le chemin du domicile du jeune de Bondy. La circulation est tellement dense que nous faisons un détour par le Bois de Boulogne. Le trajet prend plus de temps que prévu mais ce sont les aléas. Il ne gâche en rien mon envie de découvrir le penthouse dans le seizième arrondissement de Paris dont Kylian nous parle tant.
Le connaissant, il aura vu grand. C'est certain.
— Nous sommes arrivés. N'hésitez pas à me contacter au besoin. Comme toujours, je me tiens à votre disposition, reprend le trentenaire en arrangeant les plis de son costume serré.
Alors qu'il s'extirpe du véhicule, Kylian le remercie et me tend la main galamment pour m'aider à sortir. Par peur d'être à nouveau mouillés, nous sprintons jusqu'à son immeuble.
Ses doigts pianotent sur un clavier digital. La série de huit chiffres permet d'ouvrir les portes.
— C'est au dernier étage, me crie-t-il alors que je m'élance dans la cage d'escalier.
Lorsque je me retourne, il ne me suit pas. Je fronce les sourcils, surprise de me retrouver seule. À ce moment, je vois l'ascenseur neuf dans une colonne en verre me dépasser. À l'intérieur, Kylian m'adresse ses plus belles grimaces et entreprend une danse de la joie.
J'hallucine ! Le fainéant ! Et il me nargue en plus !
Je monte quatre à quatre les marches en marbre pour tenter de le rattraper. Trop tard. Il est déjà devant ce que j'imagine être son appartement. Fier de son coup, il tapote le cadran de sa montre et arque un sourcil. De mon côté, je crache pratiquement mes poumons.
— C'est à cette heure-là qu'on débarque ? s'esclaffe-t-il.
La bouche ouverte, je peine à reprendre mon souffle. Un index accusateur pointé vers lui, je me redresse pour garder un semblant de dignité.
— Toi, t'es dans... de beaux... draps. Je vais... me... venger !
— Ouh ! J'ai la trouille ! se moque-t-il en déverrouillant son logement.
— Tu devrais !
— Allez, viens te mettre au chaud au lieu d'essayer de te montrer impressionnante, mini Santos.
Vexée, je le bouscule avec mon épaule et retire mes chaussures dans le hall. Tout en discrétion, il referme derrière nous, enlève sa veste de survêtement. Son t-shirt gris chiné près du corps met en valeur ses pectoraux. Comme par enchantement, ma colère s'envole. Je mordille ma lèvre.
Je ne peux plus le nier. Même si ça m'agace de l'admettre, il ne me laisse pas insensible. Il est diablement séduisant. Ester avait encore raison. Je suis tombée sous son charme indéniable.
— Tu apprécies ce que tu regardes ? me taquine-t-il.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, nié-je tout en bloc.
Super gênée, je me précipite à la première fenêtre qui offre une vue sublime sur Paris. J'imagine Kylian se placer derrière moi, plaquer son corps contre le mien et enserrer ma taille. Il n'en est rien. De la cuisine, il me demande ce que je veux boire. Je frissonne, gelée. Sa chaleur corporelle n'aurait pas été de refus surtout lorsque l'on voit le ciel toujours aussi menaçant et mon perfecto humide.
— Un coca, s'il te plaît.
Avant qu'il ne me rejoigne dans le salon, j'en profite pour admirer le Champ-de-Mars et la Tour Eiffel qui me font face. Il n'y a pas à dire, c'est superbe. Impressionnant même. Son meublé est idéalement placé. Il doit être hors de prix. Je ne peux m'empêcher de penser à mon enfance dans les favelas. Cette époque, heureusement révolue, jure vraiment avec ce dans quoi je me trouve.
— Tu sais, Ilona ? Je t'apprécie. Tu es différente de ton frère mais vous avez les mêmes valeurs. Je suis content de t'avoir rencontrée.
Sa voix grave m'arrache un sursaut. Je ne l'avais pas entendu arriver. Sans que je ne m'en rende compte, il a déposé un plateau avec du popcorn, nos boissons respectives sur une petite table en verre devant l'écran géant de sa télé et me détaille de la tête aux pieds.
— C'est réciproque. Je suis heureuse de passer un moment avec toi en dehors du terrain, avoué-je, avec une timidité que je ne me connais pas.
— Allez assieds-toi. Si ça te va, on peut regarder un film.
— Programme validé, rigolé-je, mal à l'aise.
D'un bond, ou presque, je comble l'espace qui nous sépare et m'installe à sa gauche. Radieux, il pivote dans ma direction après avoir allumé l'écran. Complices, nous savons ce qui va s'ensuivre.
— Pierre, papier, ciseau ! crions-nous en chœur pour décider de qui choisira le film.
— Non ! se lamente le footballeur.
— Alors, ça fait quoi de perdre ? plaisanté-je, fière d'avoir pu envelopper la pierre du papier.
— Nien, nien, nien, râle-t-il, mauvais perdant.
Tel un enfant, il croise les bras contre son torse musclé et boude.
— Allez, ça ne va pas être si terrible, le rassuré-je, en déposant un bisou sur sa joue poupine.
Je prends la télécommande et fais défiler sur Netflix les différentes suggestions. Bien que j'hésite, mon choix se porte finalement sur Glass Onion, un film avec Daniel Craig, Madelyn Cline et Kate Hudson entre autres. Dès lors que je le lance, Kylian se dandine sur le canapé et suit, mine de rien, les aventures du détective incarné par l'acteur britannico-américain réputé également pour son rôle de James Bond de 2006 à 2021.
Du coin de l'œil, je me surprends à observer le profil du joueur plutôt que le film policier. Je me penche pour prendre le verre qu'il m'a préparé, enroule mes lèvres autour de la paille vert d'eau et sirote mon soda préféré. L'image qu'il renvoie est parfaite. Sa coupe de cheveux a été travaillée au millimètre près et lui va à merveille. Comme en quittant le terrain tout à l'heure, il passe un bras autour de mon cou et me rapproche de lui. Je ne pouvais pas rêver d'une meilleure position. Je suis aux anges !
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Passion au stade {PSG}
FanfictionAprès avoir subi les remarques et des avances d'un patron misogyne, Ester, très ébranlée, quitte l'Espagne pour retrouver son grand frère, Sergio Ramos. Lorsqu'elle débarque dans la capitale française, sa meilleure amie et petite sœur de Neymar, Ilo...