XXI.

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***Ryan TCHICOT***

   Je me prends un manteau puis je sors à la rencontre de Mei. C’est une hôtesse de l’air que je drague depuis environ neuf mois. A ce stade, elle représente surtout un challenge pour moi. Aucune fille avant ne m’avait été résisté, autant fait chier. Il arrivait qu’elles me disent non pour la forme histoire de tester mon niveau de persévérance, mais elles restaient toujours dans les alentours heureuses que l’enfant d’Omanda s’intéresse à elles. Mais avec Mei c’est vraiment compliqué. Elle ne me calcule même pas, limite je n’existe pas. Vous ne savez pas à quel point ça me stimule, m’excite.

Là elle est à Paris et elle a accepté de me voir. C’est ce soir ou dans je ne sais combien de mois, mais avec Shirley qui vient de me faire une crise, si je sors de suite ça risque de créer des tensions inutiles. D’un autre côté, je ne peux pas laisser passer cette opportunité. J’ai trop galéré pour obtenir ce rendez-vous.

-          Je fais un tour, j’informe Shirley.

-          Où ?

-          A la maison.

Elle ne répond pas, je sors de chez elle. Chez moi, je vais me doucher et me changer. J’arrive à son hôtel totalement confiant. Si j’ai pu gérer des dossiers de trente ans voire plus, ce n’est pas une gamine de vingt-trois ans qui va me dépasser. C’est juste qu’elle a du caractère, ce qui me plaît chez une femme. Les bénies oui-oui ce n’est vraiment pas ma came.

-          Bonsoir Mademoiselle LI.

-          Bonsoir Monsieur TCHICOT.

-          Pour vous.

 

Elle accepte la fleur et me laisse entrer. Regarde le faux bodge (fesse), mais elle est d’une élégance. Je ne sais pas grand-chose d’elle. Vous connaissez les filles quand elles ne sont pas intéressées, tu poses deux questions et tu es agaçant. Je ne connais que son nom, son âge et sa profession. On s’est rencontrés chez mon mécano, puis dans ce même hôtel, et la vérité quand je l’ai vue, j’ai pensé « tiens, je ne suis jamais sorti avec une asiatique ». Il y a eu Rachna, une indienne rencontrée en vacances en Grèce mais c’est tout. Je suis allé vers elle et elle a séduit mon égo en ne m’accordant pas l’heure. J’aime les défis, j’aime qu’on me résiste, quand je t’attrape je te fais regretter ton insolence. Moi quand une fille me dit qu’elle ne sortira jamais avec moi, ça me motive comme pas permis.

-          Alors, comme ça tu es originaire de Nantes ? je lui demande.

-          Pas du tout, d’où sors-tu cette affirmation ?

-          Tu m’as dit que tu allais passer les fêtes avec ta famille à Nantes.

-          Chez Nana, mon arrière-grand-mère. Ma famille est parisienne depuis trois générations. On vit dans le sixième.

-          Qu’est-ce que tu fais dans un hôtel alors ?

-          Tu n’as vraiment pas compris la ?

 

Elle est en train de me dire que cet hôtel appartient à sa famille ?

-          Mon père voulait que je reprenne la société familiale, je ne voulais pas. J’ai toujours voulu voyager, découvrir le monde. Il m’a dit « ok mais dans ce cas tu seras pilote ! ». J’ai refusé. Du coup j’ai été déshéritée. Bannie. Mon père ne me parle plus et ma mère doit se cacher pour me voir. Mon petit frère me déteste parce qu’à cause de moi, mon père lui met encore plus de pression. Une famille des plus normales quoi ! Heureusement il y a Nana, c’est elle qui me permet d’occuper cette suite lorsque je suis à Paris.

MayiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant