XXXII.

721 48 4
                                    

***Ryan TCHICOT, Décembre*** 

   J’émerge de mon sommeil et sens une présence dans mon lit. Fait étrange car depuis que je suis rentré je n’ai touché à aucune fille. Mon réveil sonne et je quitte le lit. Je regarde de plus prêt la fille dans mon lit mais je ne vois pas son visage, comme si j’étais bourré. Pourtant je vois tout le reste très clairement. Puis l’image se stabilise et je reconnais les traits de Cécilia. Que fait-elle ici ? Dans mon lit ? Confus, je quitte le lit pour le salon. A peine j’ouvre la porte qu’une forte odeur de pourriture me prend les narines. Je cherche la provenance et l’odeur me guide dans le micro-onde.

- Qu’est-ce qui pue comme ça ? Merde !

J’ouvre absolument tout pour faire sortir l’odeur alors que je suis en caleçon et qu’il fait froid dehors.

- Cécilia qu’est-ce qui est dans l’assiette au micro-onde ?

Elle arrive en courant.

- C’est le plat que je t’avais fait hier. Comme j’ai utilisé trop d’épices ça a vite tourné ?

- Et ça empeste toute la maison ? Obligé d’ouvrir malgré la fraîcheur.

Je mets le contenu de son assiette dans un sac congélation et le lui donne pour qu’elle le mettre dans les bacs à l’extérieur. J’essaie de comprendre ce qu’elle fait là, de me souvenir de comment elle est arrivée dans mon lit mais c’est le trou noir.  Je me fais une tasse de café et vérifie mes mails en l’attendant. Elle a des choses à m’expliquer.

- On peut parler de ce qui s’est passé hier ?

- Il s’est passé quoi hier ?

- Au lit ?

- Moi je t’ai touchée hier ?

- Ryan !

- Tu crois vraiment que je peux encore coucher avec une fille comme toi ?

- Ryan on a couché ensemble hier et avant-hier. Regarde ton historique, tu m’as payé le ticket de train pour venir ici. Aller et retour.

- Faire quoi ? je demande totalement largué.

- On sort ensemble.

J’ai même envie de rire. S’il faut se mettre en couple, c’est avec Cécilia ? Sachant que Mayite est enceinte et que ce bébé peut nous réconcilier, si je dois merder c’est avec elle ?

- Tu es bien folle. Sors de chez moi.

Je ne sais même pas pourquoi je parle avec elle. Je repère son sac dans la chambre, je le soulève et y balance ses affaires avant de la jeter dehors. Je n’entends même pas ce qu’elle me raconte, je ferme la grille de l’immeuble derrière elle. Quelle histoire !

Elle était chez moi au point de me faire à manger ? Mais pourquoi je ne me souviens de rien ? Ça commence à m’inquiéter cette affaire. Cécilia est tellement vicieuse qu’elle est capable d’avoir pris une vidéo de nous pour me nuire. Un tas d’idées me traversent l’esprit. Je décide de me protéger et d’aller à la police. Elle m’a sûrement drogué pour obtenir un rapport sexuel et ensuite me faire chanter. L’agent prend ma déposition et je vais faire une prise de sang. 

En rentrant ma voisine m’interpelle. C’est une vieille mamie à la retraite qui passe sa vie à surveiller ce qui se passe dans l’immeuble.

- Cette fille que vous avez mise à la porte ce matin, qui est-elle pour vous ?

Je lui réponds car je suis perdu et cherche des réponses.

- Une fille que j’ai connue vite fait dans mon pays. Vous nous avez vus rentrer ensemble ?
- Non. Mais elle je l’ai déjà vue ici. Elle rodait souvent autour de votre voiture. Je l’ai signalé à M. MENDEZ mais qui écoute une vieille femme qui aime radoter de nos jours ?
- C’était quand ?
- Il y a quelques semaines, quelques mois. Elle se tenait devant la portière de votre voiture sans bouger. J’ai d’abord cru qu’elle voulait la voler mais ensuite non. Elle est venue plus d’une fois.
- Vous pouvez le dire à la Police s’il vous plait. Je me suis réveillée avec elle ce matin mais je n’ai aucun souvenir de son arrivée chez moi.
- Ah je veux bien. Elle m’a paru suspect dès le premier jour. Je crois qu’elle parlait seule devant la portière.

MayiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant