IX.

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Toute une année s'est écoulée. Il s'en est passées des choses en douze mois. D'abord, j'ai enfin terminé avec l'école : Master en Gestion de patrimoine et gestion privée, Ryan a obtenu son Master en Finance de marché. C'est officiellement fini, on n'attend plus que la cérémonie de remise de diplôme.

Ryan a été retenu par l'entreprise dans laquelle il a fait son alternance, pas moi. Mais je ne baisse pas les bras, maintenant que j'en ai terminé avec ce mémoire, je vais pouvoir me concentrer sur autre chose.

Par contre j'ai économisé toute l'année pour m'offrir le plus beau des cadeaux : maman qui assiste à ma remise de diplôme. J'ai déjà pris le billet, pourtant elle n'a pas encore de visa. La demande est en cours et je ne vois pas pourquoi on le lui refuserait. N'ayant personne à qui confier les garçons, elle vient avec eux. Se pose maintenant le problème du logement car maman Lou aussi arrive. Six dans cet appartement ? On ne tiendra pas. On étudie des possibilités.

Concernant ma relation avec Ryan. Elle est de plus en plus fragilisée. Les sentiments sont là, du moins en ce qui me concerne. Mais ça ne suffit plus.

On s'est connu petits, notre seul objectif était de passer du temps ensemble. Qu'est-ce qu'on savait de la vie ? Mais aujourd'hui nous sommes presqu'adultes. Maintenant j'ai une vision pour ma vie, des objectifs, des principes. Ryan aussi en a... enfin je crois. Mais ils ne sont pas en accord avec ce que je veux pour moi. Vivre avec quelqu'un qui n'a pas la même vision que soit, c'est vraiment pénible. J'ai lu qu'on devrait aimer l'autre pour ce qu'il est et non pour ce qu'on aimerait qu'il soit. Qu'on doit accepter l'autre tel qu'il est avec ses qualités et ses défauts. J'essaie, mais les relations amoureuses sont vraiment difficiles à gérer.

Cette année je me suis concentrée sur mes études. Ses disparitions pour aller on ne sait où, ses fêtes improvisées, etc. je regardais sans parler mais déjà une distance se créait entre nous. Dieu merci malgré tout il a validé son année. Mais entre nous, en ce qui me concerne, je préfère qu'on se sépare.

Les attaques, les combats, étrangement j'ai eu une année calme. Il est bien vrai que j'ai beaucoup négligé la prière et l'église. Ça n'a pas été facile pour moi de gérer mon emploi du temps mais j'ai bien l'intention de me rattraper.

- Nos mères viennent dans cinq mois, je pensais qu'on devrait déménager. J'ai un CDI, on peut prendre un truc plus grand.

- Si tu veux.

- Je pensais aussi à vendre la voiture pour une autre. Ça fait quand même quatre ans que je l'ai.

- Oui c'est une bonne idée.

- Je pensais aussi à te mettre enceinte.

Je baisse mon téléphone pour le regarder. Une réponse me vient en tête mais je préfère ne rien dire.

- Mayite ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Comme quoi ?

- Je te sens distante. L'excuse était l'école, maintenant que c'est derrière nous c'est quoi le problème ? Je ne peux plus te toucher et quand je te parle tu as l'air ailleurs.

- Ce n'est rien t'inquiète.

- Bien sûr que je m'inquiète. Tu agis étrangement. Ou tu vois quelqu'un ?

Moi non. Lui oui. Je le sais, je le sens en moi. Il revient souvent à la maison avec une odeur, la même. Un parfum de femme qui semble coûter cher. Il met son téléphone en mode avion quand il est avec moi. Parfois il prétexte rester jouer au salon la nuit mais ensuite je l'entends chuchoter. A chaque fois il trouve une excuse, à chaque fois il dit que je me fais des films. Je ne suis pas bête, simplement je n'aime pas le bruit. Il n'a plus accès à mon corps. Je ne sais pas ce qu'il fait dehors ni s'il se protège donc je ne veux prendre aucun risque. Tout comme lui je mens, je trouve des raisons pour le repousser.

MayiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant