XXXIV.

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***Ryan TCHICOT, Janvier***



Il n'est que 6h mais j'ai déjà les yeux grands ouverts, l'habitude. Nous sommes dimanche et c'est mon dernier jour au chômage car dès demain je commence le boulot. Je passe sous la douche puis je traine un peu dans la maison avec maman. On doit se rendre sur mon chantier dans l'après-midi donc je vais voir mon fils ce matin. Je fais une saut au supermarché faire des courses pour le petit-déjeuner, quelques fruits et de l'eau. Mes petits euros avec lesquels je suis venus sont déjà presque finis, heureusement j'ai trouvé du boulot assez rapidement.



J'arrive chez Mayite avec toutes mes affaires. Il est 10h et elle dort encore. Les garçons m'informent qu'elle s'est plainte de douleur d'estomac toute la nuit au point où Raphaël a dû se rendre à la pharmacie seul à 1h du matin. Son super héros, homme parfait était où ? Je laisse les courses aux garçons et vais la regarder. Je m'allonge face à elle et la regarde dormir. Je suppose qu'elle sent ma présence car peu après elle ouvre les yeux. On se regarde sans rien se dire puis elle va dans la salle de bain se soulager et se brosser les dents. Je ne bouge pas et l'attends. Elle revient s'allonger.



- Ça va mieux ? Je t'ai pris des fruits.


- Je veux plutôt ma bouteille de jus d'oseille qui se trouve dans le frigo.


- C'est tout ? Tu ne vas pas manger ?


- Je n'ai pas encore faim.



Je vais lui chercher sa bouteille. Elle ne s'assoit même pas pour boire. Elle pose ensuite la bouteille au sol et reste allongée.



- Tu es rentré quand ? elle me demande.


- Vendredi, mais j'avais besoin de me reposer.


- Ok ! Par contre tu ne peux pas venir t'allonger dans mon lit. Tu ne peux pas agir comme si tu étais chez toi. Avant de venir tu m'appelles.



Je n'ai même pas envie de me prendre la tête avec elle aujourd'hui. Même pas un peu.



- Ryan tu m'écoutes ?


- C'est lui qui t'a dit de venir me dire ça ?


- C'est moi qui te le dis.


- Ok ! Comment tu te sens ?


- Lourde, grosse, mon dos me fait mal. Je suis fatiguée.


- C'est presque terminé.



Elle soupire, change de position avec difficulté et soupire à nouveau.



- Tu es encore dans mon lit Ryan ?


- Oui. Et il va même m'arriver de passer des nuits ici. Hier pauvre Rapha a dû sortir la nuit à la recherche d'une pharmacie de garde, ce n'est pas à lui de le faire.


- Tu ne peux pas décider de ce genre de chose, elle commence à s'énerver.


- Tu crois ? Il ne fallait pas me faire un enfant. Si tu veux te débarrasser de moi, tu accouches et me remets mon fils. Là tu peux être sûre que je ne viendrai plus cogner à ta porte.



Elle veut répondre mais elle est essoufflée. Comment quelqu'un peut être essoufflé en étant allongé ? Quelqu'un qui vient de se réveiller.



- Je n'ai pas de force pour toi actuellement, tu seras simplement surpris un jour.


- J'adore les surprises et tu le sais.



Elle change à nouveau de position, elle le fait plusieurs fois mais aucune n'est vraiment confortable pour elle à ce que je vois. Je sors mon téléphone et commande un coussin de grossesse en ligne, livraison expresse pour qu'elle le reçoive dans les trois jours qui suivent.

MayiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant