XLIII.

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Ce samedi, Monia est sensée venir avec la petite. Je n'ai même pas eu besoin d'appeler ou de demander, d'elle-même elle a pris l'initiative. Lorsque je l'ai dit à Lucas, il m'a informée qu'il avait une sortie comme par hasard. J'essaie de laisser le temps agir mais s'il n'est pas en contact avec sa fille, comment les liens se créeront-ils ?



Monia est arrivée à 9h, Lucas était déjà parti depuis une bonne heure. J'ai vu que Monia cherchait Lucas même si elle n'a pas osé poser la question. Leur relation je m'en fiche, c'est vraiment Lily-Rose qui m'intéresse. Je la prends dans mes bras et je peux dire que cet enfant n'est pas bien gardé. Elle est chétive, sa peau déshydratée et ne sent pas le propre du bébé. Ça me fait vraiment mal de voir un bébé dans cet état mais si je fais la moindre remarque, elle sera mal interprétée.



- Je n'habite plus chez mes parents, Monia m'annonce.


- Tu vis où ?


- Chez ma grand-mère à « Ça m'étonne ».



Je ne pose aucune question, si elle veut que j'en sache plus elle me le dira. En plus j'ai peur de poser des questions qui ouvrent la porte à des doléances. J'ai déjà pas mal de soucis de mon côté. Je présente Néhémie à sa petite sœur et il est émerveillé comme à chaque fois qu'il voit un bébé.



Je passe la journée à les observer et je fais des constats assez choquants. Comme par exemple que la couche de Lily-Rose n'a été changée qu'au moment du départ et qu'elle ne met aucune protection à ses fesses. Le biberon de l'enfant n'est pas lavé entre deux repas. Mais surtout, elle ne verse pas les restes de lait, elle ajoute simplement de l'eau par-dessus. J'ai envie de parler mais après on va encore mal le prendre donc j'attends Lucas. Je veux savoir pourquoi Monia doit économiser. Cent mille par mois c'est suffisant pour un bébé, j'en ai un. Sachant que généralement les frais de santé ne sont pas inclus dans cette somme.



Je pose la question à Lucas et il me répond que Monia reçoit bel et bien cent mille francs, frais exclus chaque mois pour l'enfant.



- Tu crois qu'elle va avoir de l'argent et ne pas manger ? Elle va forcément utiliser une partie pour sa famille si digne et elle. Au final je me retrouve à faire cent pour cent et même à nourrir ses parents. A partir d'aujourd'hui il n'y a plus d'argent. Même cinquante de ma poche elle n'aura plus. Elle va me faire la liste des besoins de l'enfant et j'irai acheter moi-même.


- Ne prends pas de décision hâtive Lucas. C'est la fin du mois, peut-être que justement elle n'a plus rien et attend l'argent pour acheter les choses.


- Mayite arrête de la défendre !


- Je ne la défends pas mais on ne peut directement la condamner. Laissons-lui le bénéfice du doute.


- Cette fin du mois je vais moi-même faire les courses. Si l'enfant tombe malade je fais comme tu as fait la dernière fois, je paie à distance. Pour tout le reste je m'en fiche.


- Et qui souffre au final ? C'est ta fille.


- Je m'en fous ! Donc quand elle voulait tant devenir mère c'était pour que je fasse tout seul ? Elle a voulu de cet enfant, qu'elle mette la main à la poche.



Je regarde Ryan pour lui demander d'intervenir mais son regard me fait comprendre qu'il soutient Lucas. Je ne dis pas qu'il a tort, mais c'est l'enfant qui subi les conséquences de cette guerre. Ils veulent se punir mutuellement mais qui pense à l'enfant ? Comment on va arrêter de payer des hospitalisations lorsque l'enfant n'est pas bien gardée et que niveau d'hygiène ça ne suit pas ?



Je n'ai pas fini avec ça que la concubine de Stéphane m'appelle pour me demander la réponse de Ryan car elle doit commencer à préparer son voyage.

MayiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant