red tea [ thomas x ayato ]

| 6 | Un hiver glacial

- 🍅 -

En quelques semaines, les Kamisato n'avaient plus rien.

Alors que l'hiver commençait doucement à s'installer, la majorité des servantes étaient parties, ne restait que celles qui avaient juré fidélité aux prédécesseurs de l'actuel chef de clan. Ayato plaisantait d'ailleurs de cette situation en disant que, de toutes les façons, il n'aurait jamais pu les garder. Mais c'est en se promenant dans les couloirs froids et sombres que Thomas se rendit compte à quel point le domaine jadis havre de paix malgré les problèmes, bien légers à côté de ceux qu'ils avaient aujourd'hui, était vide.

En soupirant, il amena un tas de couvertures chaudes à la petite brochette de servantes restantes entassées dans la seule pièce qui gardait la maigre chaleur du soleil et de la soupe chaude à Ayaka qui le remercia d'un regard qui en disait long. Il se dirigea ensuite, comme tout les soirs désormais, vers le bureau de son chef qui l'accueillit avec son éternel sourire.

- Devine quoi ? On a encore perdu de l'argent. Je ne paye plus aucune servante, je n'achète plus rien mise à part de la nourriture et des habits chauds, et on est quand même en train de couler. Et tu sais ce que c'est, le plus beau ? C'est que si ça continue, on va nous retirer le domaine.

Thomas soupira et passa une couverture autour de ses épaules pour qu'il se calme un peu. Ce geste eut l'effet immédiat d'apaiser le jeune Ayato.

- Merci. murmura t-il, la voix emplie de gratitude. Sans toi, je ne sais pas ce qu'on ferait.
- Broyer du noir toute la journée, sans doute.

Il s'assit à ses côtés pour l'écouter parler, comme il adorait le faire. C'était leur petite routine en ces temps difficiles. Leur seul moment de répit, où ils échangeaient comme si de rien n'était.

- Et que penses-tu de ce cas, Thomas ? Regarde.

Mais ce qu'il aimait encore plus, c'était quand il était utile à son maître et qu'il l'aidait avec l'aide de ses connaissances personnelles.

- Je pense qu'il faut interdire tout accès au domaine aux personnes extérieures, même celles qu'on juge de confiance. On ne sait pas qui est soudoyé ou ce qui a été promis en échange de votre place de chef de clan. D'autant plus que nous sommes plus que jamais affaiblis et ils le savent. Gardez votre cercle de servantes.
- Pourquoi ?
- J'ai entendu dans les rues qu'on cherchait à vous empoisonner, en ce moment. Cela ne m'a pas étonné, mais soyez vigilant.

Ayato ne semblait évidemment pas surpris. On tentait souvent de l'assassiner, ces dernier mois. Il avait frôlé la mort trois fois, la quatrième, c'était Thomas qui avait pris pour lui. Il s'était d'ailleurs fait remonter les bretelles pour cette action " complètement inconsciente".