Chapitre 6

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Au fur et à mesure des vacances, Elizabeth doute. Elle a l'impression que quelques choses clochent. Il lui manque une pièce du puzzle. La nuit, elle entend un pas différent de celui de Rémus. Il cuisine toujours pour trois. Parfois, quand elle entre dans la pièce, elle a l'impression d'avoir stoppé une conversation. Cette sensation étrange grandit de jour en jour. Ce n'est que quand elle relie le livre de sa mère qu'elle comprend. Mais qu'elle idiote ! Comment elle n'avait pas pu faire le lien plutôt ?! Elizabeth doit le reconnaître, le bonheur d'être en famille lui est complètement monté à la tête.

Ce matin-là, le 22 juillet, Elizabeth descend en pyjama. Comme d'habitude, elle se sert un bol de céréale et un verre de jus de fruit. Et comme tous les matins, Rémus Lupin prend son café en lisant tranquillement le journal. Sans échanger un mot, les deux sorciers profitaient du calme de la maison jusqu'à entendre les pattes de Pepper retentirent dans les escaliers et descendre. Pour seule salutation, le chien noir aboie dans leur direction et s'installe dans son panier.

- Alors, quoi de neuf aujourd'hui ? Demande Elizabeth.

- Les Irlandais sont sur le bon chemin pour atteindre la finale de Quidditch.

- Cool.

Elizabeth reprend une bouchée de ses céréales, l'avale et les yeux baissés, finit par demander :

- Quand comptiez-vous me dire que Pepper est Sirius Black ?

Les yeux du chien s'écarquillent et Rémus crache son café sur son journal. Rémus tousse, tentant de ne pas s'étouffer et finit par la fixer avec attention. Elizabeth, toujours aussi calme, reprend une gorgée de jus de fruit.

- Alors ? J'attends ?

Rémus secoue la tête légèrement. Et finit par exploser de rire.

- Je t'avais dit, elle est futée Sirius ! Je suis même étonnée qu'elle ait mis autant de temps à nous en parler.

Elizabeth, comprenant que son parrain est de son côté, fixe son père du regard, un sourcil légèrement levé. Ose me dire que c'est faux. Le chien soupire profondément, comme seul un humain sait le faire, et se redresse sur ses pattes. Puis, il se transforme sous les yeux de sa fille et apparaît en jean et chemise.

Pour la première fois de sa vie, Elizabeth se retrouve face à son père. La jeune Serdaigle fait face à un homme de taille moyenne, la peau blanche, presque blafarde et des cheveux mi-longs bouclés et emmêlés. Une barbe bien taillait cacher les joues encore un peu creuses et ses sourcils épais encadraient avec douceur ses yeux bleus. Quasiment comme sur les photos.

Elizabeth, les larmes lui montant aux yeux, offre un grand sourire à son père. Sirius, lui, est assez gêné. Que devait-il faire ? La prendre dans ses bras ? La saluer ? Lui serrer la main ?

Alors qu'il commence à dire quelque chose, Elizabeth fonce dans les bras de son père. Surpris, Sirius prend un temps avant de la serrer contre lui. Dans les bras de l'un et de l'autre, le père et la fille profitent de leur premier moment de tendresse depuis une dizaine d'années.

Le nez enfouit dans les cheveux de sa fille, Sirius chuchote à sa fille une promesse.

- Je suis rentré. C'est fini. Je ne te quitterai plus. Je te le promets.

· · • • • ✤ • • • · ·


Pendant le reste des vacances, Elizabeth est la fille la plus heureuse du monde. Chaque jour, elle se réveille avec le son des oiseaux chantonnant à sa fenêtre. Elle prend son petit déjeuner avec son père et son oncle. Parfois, elle traînasse dans sa chambre ou alors lit dans le salon. À chaque repas, elle discute avec les deux hommes. De temps en temps, elle s'énerve, parfois, elle s'exaspère, mais la plupart du temps, elle ne fait que rire. Elle a découvert que son parrain, en plus d'être maladroit, est un horrible cuisinier. Mais a contrario de son apparence négligée, il met un point d'honneur à ce que sa maison soit propre.

Un Serdaigle chez les Vainqueurs X George WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant