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Neteyam avait du mal à dormir. Honnêtement, depuis la guerre avec les hommes venu du ciel, il avait l'impression d'être constamment sur ses gardes. Toujours sous pression, en vigilance constante. En arrivant sur les îles des na'vi de l'eau, il avait eu le sentiment qu'ici, il pourrai un peu se reposer. Essayer quelques regards méfiants et faire de nouveaux amis ou intégrer une nouvelle culture était des jeux d'enfants comparer à la guerre. Et il y avait ses rêves. Ils l'empêchaient de dormir. Le tourmentait. En parler à Mo'at lui avait permis de leur donner un sens concret. Eywa attendait quelque chose de lui. Et toujours depuis leur arrivé chez les Metkaina, il n'en avait plus eu. Peut-être parce qu'il n'en avait plus besoin. Parce qu'il était sur d'une chose, Ni'reytha était la na'vi de ses rêves. Il sentait quelque chose entre eux, une force l'attirer vers, lui voler ses penser et son regard. Peu importe avec qui il était ou combien il devait être concentré, dès qu'il savait qu'elle était là ou qu'il sentait son regard, ses yeux lune, s'en était fini pour lui. Son souffle n'était que pour elle. Il avait vraiment le sentiment de la comprendre, par sa position d'aînée. Elle le touchait. Et, mon dieu, en quoi une na'vi aussi forte et belle ne pouvait pas que l'attirer ?! Se retournant, il fit face à l'océan bleu, clair sous le ciel étoilé. Levant une main, il vint passer ses doigts sur ses lèvres avant de prendre une grande inspiration. Se levant sans bruit, il passa entre les corps endormi de ses frères et sœurs avant de sortir de leur maison, traversant le village silencieux. S'enfonçant dans la forêt, la main sur son cœur contracté douloureusement, il laissa ses pas le guider.

Plus il avançait, plus il sentait son pouls s'accélérer, remplissant ses oreilles d'un rythme désordonné. Les plantes disparaissant soudainement, il fit face à un bassin d'eau turquoise, d'une couleur tirant presque sur le violet, luminescent dans la nuit. Perché sur une racine des arbres de la mangrove, son regard tomba sur Ronal, les mains posés sur le corps d'une na'vi.

- Ni'reytha. Murmura Neteyam, faisant relever les yeux de la Tsahik

Celle-ci jaugea le nouvel arrivant, notant sa main contractée sur sa poitrine et la couleur incandescente de ses yeux dans la nuit. Hésitante une seconde, elle lui fit signe de s'approcher. Surpris et s'attendant à se faire rabrouer, Neteyam s'enfonça dans l'eau, sentant comme un nuage l'entourer. C'était un bassin d'eau douce. Arrivant en quelques brasses à la Tsahik et sa fille, il lui fit face sans un mot. Son cœur le démangeait, devenu plus douloureux. Posant ses yeux sur le na'vi maintenant plus proche, elle remarqua la lumière de ses tâches pulser tout autour sa main, de la même intensité que ses yeux.

- Pourquoi es-tu là, garçon de la forêt ? Souffla Ronal

D'abord silencieux, Neteyam baissa les yeux sur le visage serein de la plus jeune na'vi, flottant dans l'eau du lac. Elle était belle. Du plus loin de ses rêves, elle avait toujours été belle. Mais ici, sans signe de conscience, sa beauté lui faisait peur.

- Je crois qu'Eywa ma fait venir ici, chez vous. Avoua t-il. J'ai rêvé de Ni'reyta bien avant de savoir que nous allions devoir quitter la forêt. Dès que les démons venu du ciel ont brûlé ma maison. Et maintenant que je suis là mais qu'elle, elle dors sans conscience, je ne peux plus trouver le sommeille. J'ai mal...

S'arrêtant comme pris d'une nouvelle douleur, il crispa ses doigts sur sa peau alors que la Tsahik avait les yeux légèrement écarquillés. Sans le savoir, le jeune na'vi lui avait rappelé une vision qu'elle même avait faite avant leur arrivés ; sa fille se baignant dans un océan d'or, de la même couleur que ses yeux cette nuit. Posant sa main sur celle crispée du garçon, elle sentit des vibrations puissantes venir de son corps, comme celles de l'arbre d'Eywa.

- Tu n'est pas ici par hasard Neteyam fils de Toruk Maktao. Tu étais destiné a être ici.

Les yeux encrés dans ceux de Ronal, leur couleur lui rappela un instant celle de Ni'reytha, intensifiant sa douleur. S'accrochant à sa main, il sentit tout son corps commencer à trembler.

Eywa a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant