Mon corps se détend brusquement, entrant dans une phase d'inconscience. Mon esprit lui, est dans l'incompréhension la plus complète. Le mélange des deux ne fait pas bon ménage puisqu'une migraine m'envahit, très vote accompagnée d'une nausée. J'observe le visage de Livai, tentant d'y déceler la moindre trace de mensonge, mais son regard sévère me montre qu'il ne ment pas.
Il ne ment pas.
IL NE MENT PAS.
Mon cœur rate un battement. Il ne ment pas. C'est la stricte vérité.
Subissant un trop-plein d'émotions, je me dirige vers la sortie. Je marche vers ma chambre pour m'y réfugier.
J'ai passé le reste de la journée à m'occuper de diverses papiers afin d'occuper mon esprit torturé. Je ne crois pas avoir été mentalement présente ces dernières heures, mais je me souviens pourtant aisément des traces d'encres coulantes sur mes formulaires. Mes larmes ont donc fini par dépasser par la barrière de mes yeux, m'empêchant de voir correctement. Ce n'est pas pour autant que je m'arrêtais d'écrire, ne voulant rester ne serait-ce qu'une seule seconde seule avec mes pensées.
La nuit est maintenant tombée depuis un bon moment et je me dirige vers le toit du QG afin d'admirer le ciel. Le point positif de cet endroit est bien le large espace sur le toit qui permet de s'allonger tranquillement sous la lueur de la lune. Je me dirige vers celui-ci afin d'essayer de ne penser à rien. La migraine qui m'a prise d'assaut au début de cette journée ne m'a plus quitté depuis. Je suis affreusement mal dans ma peau à cet instant. Mon esprit est plus embrouillé que jamais et les remords fusent.
- C'est pas en fuyant tes responsabilités que tu vas t'en sortir.
Je sursaute violemment avant de me retourner. La dernière personne que je veux voir, c'est bien lui...
- Laisse-moi tranquille Livai.
Il se contente de me fixer avec mépris. Devant ce regard, j'ai l'impression d'être revenue au jour de mon arrivée ici. Quand je l'ai insulté pour la première fois et qu'il m'a regardé de travers. Quand tout allait bien...
Sachant qu'il ne partira pas, je décide alors de le faire. Tandis que je me dirige vers les escaliers, le brun me saisit le bras. Je m'arrête sans le regarder tandis que lui me fixe.
- On va aller les arrêter pour meurtre, séquestration et d'autres délits. T'as pas intérêt à rester dans nos pattes.
Sur ce, il me lâche le bras et se dirige vers les escaliers, me passant devant. Les larmes me montent mais je les contiens. Pleurer ne sert plus à rien. Ils vont être arrêtés. Il a choisi de se comporter ainsi. Mes tourments vont enfin s'arrêter et d'autres vont prendre leur place.
La nuit est bien avancée maintenant, et je me rends compte que je ne suis pas allé voir Yako de la journée. Je suis donc en route pour l'écurie qui est évidemment vide. J'allume la torche qui se trouve à l'entrée et me dirige vers le box de mon étalon avant d'ouvrir la porte de son box. Celui-ci tourne la tête vers moi et je tends la main afin de caresser son chanfrein.
Soudain, celui-ci se raidit brusquement et dresse ses oreilles, comme pour écouter quelque chose. Son poitrail tremble l'espace d'une seconde et, alors que je me retourne en m'attendant à voir Livai ou un autre soldat, je ne trouve que du noir. Quelque chose obstrue ma vision. Un tissu, je crois. Une odeur nauséabonde envahit mes narines et je me rends bien vite compte qu'il s'agit d'un somnifère. Je me débats et arrive tant bien que mal à dégager mon visage de ce tissu à l'odeur terriblement envoûtante. Je me retrouve face à trois inconnus masqués. Yako s'agite nerveusement derrière moi.
Je me place en position de défense, prête à attaquer mes agresseurs. Ceux-ci se jettent sur moi pour m'assommer. Chose inutile puisque j'esquive en me décalant rapidement sur la droite, puis lance mon poing dans la joue d'un de mes adversaires. Un autre me donne un coup de pied en retour mais je ne cille pas, prête à lutter autant de temps qu'il ne le faudra.
Ce que je n'ai pas remarqué, c'est que mon troisième adversaire s'est discrètement glissé derrière moi. Je me contorsionne afin de me défendre, mais c'est déjà trop tard : il me frappe à la tête avant d'éclater son genou contre mon crâne. Sonnée, je tente tout de même de me défendre mais je suis rapidement maîtrisée. L'un me tient les bras, l'autre est sur ses gardes tandis que le dernier ramasse le tissu que j'ai jeté au sol.
J'allais recommencer à me débattre tant bien que mal quand Yako jaillit de son box par la porte que je n'ai pas eu le temps de fermer avant de se cabrer de toute sa hauteur devant mes agresseurs. Légèrement effrayés, les deux qui me retiennent reculent légèrement tandis que le troisième se contente de saisir la torche que j'ai accrochée au mur. Yako se tourne vers lui et le charge, montrant les dents, mais l'autre esquive et plante la torche dans la croupe de mon cheval.
Un hurlement silencieux sort de ma bouche. Ma vision devient plus floue et je sens un liquide couler le long de mon nez ainsi que sur mon crâne, mais je ne m'en préoccupe guère. Yako est ma priorité.
Le hennissement mélangé à son cri de souffrance me déchire le cœur, mais il n'abandonne pas pour autant. Il charge à nouveau mon adversaire bien qu'une partie des poils de sa croupe ait été brûlée par la torche. L'homme esquive de nouveau avant de faire signe aux deux autres de partir d'ici en vitesse. Yako hennit fort tandis que les trois hommes me sortent de la grange de force. Ils ferment la porte juste devant Yako qui arrivait au galop sur eux.
Un des hommes s'avance vers moi et plaque le tissu emplit de somnifère liquide contre mon nez et ma bouche. Je retiens ma respiration mais arrive bientôt en manque d'air donc je me débats avec le peu de force qu'il me reste. L'homme devant moi enlève son masque mais je ne reconnais pas son visage. Il m'observe avec un sourire malsain.
- Tu es exactement comme Kazuko l'a dit. Je sens qu'on va bien s'amuser... dit-il en passant sa langue sur ses lèvres d'une façon ignoble.
Kazuko.
Ce dernier nom me reste en tête. Kazuko... Livai et les autres ne devaient-ils pas l'arrêter ? Pourquoi faut-il qu'il passe à l'action maintenant ?
Sur ces dernières pensées, je sombre dans l'inconscient pour une durée indéterminée. J'espère juste que ce qui se passera à mon réveil ne sera pas trop douloureux
Malheureusement, j'étais bien loin d'être prête face à ce qui m'attendait. Ceci serait sans aucun doute les pires moments de ma vie.
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Prochain chapitre dimanche 12/03.
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Décidément, on est maudits - Livai A.
FanfictionLe fan art de la couverture vient de Pinterest. Livai x oc Fanfiction écrite et relue entièrement excepté les deux premiers chapitres qui datent de 2020, ne soyez donc pas surpris de leur médiocrité. Je vais pas mentir elle est un peu éclatée, j'ai...