Chapitre 73 : Pères Noël

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La neige et le givre avaient pris place sur le trône de la végétation. Le vert avait cédé sa place à la couverture pâle de l'hiver. Le lac avait gelé sous l'étreinte du vent mordant mais sifflant de beaux chants de Noël dans la langue archaïque des éléments.

Par sa lumière, tantôt rougie, tantôt jaunie, tantôt blanchie selon les moments de la journée, le soleil faisait rayonner d'une couleur tout à fait différente la neige.

Cette dernière se vêtait, le matin d'une robe couleur d'aurore, l'après-midi d'une robe couleur d'argent et le soir d'une robe couleur de crépuscule. Comme une Peau d'âne élémentaire, la neige semblait quémander à son père, l'astre du jour, des étoffes plus belles les unes que les autres.

Tandis que les âmes romantiques associaient la neige à une sorte de Peau d'âne ou à Blanche-Neige, les âmes enfantines, quant à elles, l'associaient à de la barbe à papa ou à la barbe du Père Noël qui recouvrait la terre afin de diffuser plus facilement merveilles et cadeaux pour les enfants.

Poudlard était donc encerclé par la sérénité et la joie des vacances d'hiver dans les bras de ce week-end festif.

Le rouge et le vert tronaient toujours dans Poulard. Des guirlandes serpentaient autour des colonnes de pierre et du houx se balancait au rythme des chants en chantant dans une langue aiguë et ancienne, du temps où les hommes n'étaient pas encore apparus, du temps où la végétation était reine.

En ce moment, Poudlard était environné par le silence des élèves et par les murmures des chants de Noël. Le château, toujours éveillé, veillé sur ses habitants.

Étant donné l'heure très matinale, les murs de ce dernier auraient été étonnés d'entendre des pas, excepté ceux de Rusard, l'âme errante de ce château.

Cependant, des bruits de bottes, de grelots et de "Oh ! Oh ! Oh !" avaient perturbé, pendant quelques minutes, la tranquillité de Poudlard.

Le château avait ouvert les yeux en grand et cherché de ses prunelles, fenêtres plus ou moins grandes ouvertes sur le monde, les perturbateurs étonnants.

Si les pensées de Poudlard avait été un long discours de la langue des hommes, il aurait sûrement dit que ces deux bonhommes étaient des plus étonnants et qu'elle ne les avait jamais vu en son sein. Elle les aurait pris pour des intrus très ridicules.

Ces derniers avaient traversé les couloirs dans la plus silencieuse des euphories et avaient leur balais à la main.

Face à ces sourires, le château devinait une prochaine farce, ou une farce déjà accomplie aux dépens de Rusard. Poudlard avait de la peine pour son concierge, mais la comédie qu'il lui livrait presque tous les jours la faisait bien rire.

Une fois dans les jardins de Poudlard, les deux intrus sortirent un bonnet d'une immense hotte en tissus rapiécé, que seule la magie pouvait permettre de maintenir, et l'enfilèrent. Ils enfourchèrent ensuite leur balais.

Les seuls langages que ces deux inconnus s'échangeaient étaient celui des rires et de cris tels que "Oh ! Oh! Oh!".

Se prenaient-ils pour des Pères Noël ? Dans ce cas, un conflit d'intérêt aurait dû apparaître puisque il n'y avait qu'un seul et unique Père Noël.

Volant ensemble vers les tours du château, les deux hommes finirent par se séparer.

L'un d'eux se dirigeaient vers la tour des Gryffondors, tandis que l'autre se dirigeait vers la tour des Serdaigles.

Comme de matinaux rayons de soleil, ils vinrent frapper au carreau de l'extrémité de leur balais.

Suite à ces deux réveils humains, deux paires d'yeux abandonnèrent la vision de leur rêve.

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant