Chapitre 70 : Le tableau perdu

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Anthéa avait trouvé un coin tranquille dans l'un des passages secrets que Fred et George lui avaient dévoilé, lors de sa quatrième année à Poudlard.

A côté d'elle se trouvait un portrait vide qui représentait un paysage champêtre et ensoleillé.

Il n'était en aucun cas l'illustration de son humeur.

Cela faisait de nombreuses heures qu'elle s'était enfermée, depuis qu'Hermione lui avait montré le mot qu'elle avait découvert avec les garçons.

Ainsi, Anthéa avait eu raison de prendre au sérieux le Sinistros prédit à Adélaïde. Sa tante mourrait à cause du criquet. C'était écrit. Nul ne pouvait le changer. Il était trop tard.

Beaucoup trop tard.

Tout avait déjà commencé.

A sa grande surprise, la jeune femme versa une larme.

Depuis la mort de sa mère, ses pleurs s'étaient faits rares.

La larme brûlait sa joue en creusant un sentier humide et glacial. Sa gorge, sèche, semblait obstruée par quelque chose, sa respiration commençait à se faire irrégulière... les pleurs arrivèrent.

De combien d'êtres aimés devra-t-elle assister, impuissante, à la mort ?

L'absence des garçons lui signifiait que Rémus, connaissant la jeune femme, les avait dissuadé de la suivre ou de venir la voir. Il savait que dans de telles circonstances, elle avait besoin d'être seule.

Elle lui en était reconnaissante.

Ses pleurs résonnaient dans le couloir vide. Ils étaient recouverts par le bruit de la pluie et de l'orage qui tempêtaient dehors, mais, une certaine personne les entendit et accourru pour apaiser cette âme en peine.

...

Lohengrin ! Tel était son nom ! Le nom d'un homme noble ! Le nom d'un héros ! Le nom d'un prince ! Pourtant, le voilà seul à errer dans les toiles peintes.

Depuis sa dispute avec Anthéa, le portrait qui était tombé sous son charme était devenu un vrai reclu... tous avaient été mis au courant de ses badineries peu glorieuses...qui, pourtant avaient été commises naïvement...à cause de la croyance d'une idée impossible mais charmante.

Qu'y pouvait-il ? Il y croyait dur comme fer ! Il était persuadé de retrouver celle qu'il cherchait dans toutes les femmes qui lui ressemblaient...

C'était l'absence de sa chère et tendre qui le peinait le plus, pas la solitude que lui imposait les autres portraits, qu'il croyait être des Liliputiens faits de chair et de sang.

Lohengrin était perdu depuis le début ! Et cela, depuis très longtemps maintenant...

Il avait honte de l'avouer...mais il avait perdu son tableau après une expédition nocturne... le tableau et sa dulcinée qu'il cherchait dans toutes les femmes peintes de ce tableau...et pas uniquement peintes...

Il espérait, par une idée saugrenue et impossible, que sa femme, Swanilda s'était réincarnée d'une manière ou d'une autre dans une femme de peinture, ou, encore plus improbable, dans une femme de chair.

Il avait été persuadé qu'Anthéa était Swanilda...elle lui ressemblait tellement...mais il en doutait sérieusement maintenant...du moins, comme la sorcière ne partageait pas ses sentiments, il espérait se tromper.

Alors, honteux de son erreur, il ne disait rien de cette sale aventure à personne. C'était une disgrâce pour un portrait de ne plus avoir son cadre, ni sa toile, ni son décor.

Par chance, il avait fait une sorte de pacte avec l'Ancien. Si Lohengrin jouait aux cartes avec lui, l'Ancien lui avait promis d'affirmer qu'il faisait partie de son tableau. C'est que l'Ancien faisait autorité !

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant