Chapitre 85 : L'épée salvatrice

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Les Maraudeurs, Alyson, Victor et Hermione étaient réunis dans la même salle aux carreaux blancs et aux lustres de couleur ambrée. Les soleils couchants de cire répandaient leur lueur orangée et jaunie sur le sol et sur les murs. Leur flamme aussi petite et puissante qu'une étoile faisait rayonner les cristaux qui composaient les lustres et teintaient contre eux comme des milliers de clochette sur le traineau du Père Noël. 

Les mosaïques qui représentaient les scènes mythologiques observaient avec attention les sorciers qui attendaient le retour du fantôme. Les petits personnages des minuscules pierres d'argile carrées avaient stoppé tous leur mouvement : Cerbère ne tournait plus la tête d'un côté et de l'autre, dans une attentive surveillance, Zeus avait arrêté sa course en pluie d'or, l'oreille tendue vers les futures conversations et Icare avait suspendu sa descente fatale dans la mer pour avoir le temps de savoir ce que les sorciers deviendront. 

Tous étaient plongés dans une profonde consternation et une profonde tristesse. Ils regrettaient presque d'être venus. Leurs rêves, pour la plupart impossibles, avaient miroité juste sous leurs yeux alors qu'il les avaient abandonné depuis longtemps. Pour les autres dont le rêve était réalisable, il ne l'était plus à présent. 

Le visage d'Alyson ne représentait plus la joie qu'elle avait l'habitude de porter sur ses traits au quotidien. L'éclat de ses yeux s'éteint ternis, ses petites boucles ne sautillaient plus comme des petits oiseaux heureux de l'arrivée du printemps. Elle était avachie sur une chaise et tenait la veste de Victor serrée contre elle, comme si un simple bout de tissus pouvait la ramener dans le passé, avant qu'elle ne franchisse la porte funeste. 

Victor était auprès d'Alyson, mais il était dans l'incapacité de l'aider. Son esprit était envahie par les images de sa mère, des moments passés avec elle et de son agonie. Ses yeux gris étaient perdus dans le vide. Ils contenaient un ciel bas et lourds parsemé de nuages austères et sombres qui encombraient, de tout leur corps, le soleil. Aucun vent ne secouait son regard pour libérer un espace pour une éventuelle source de lumière.

L'hiver régnait dans tout l'être de Victor, pourtant, sa détresse était invisible dans son comportement et sur son visage; seuls ses yeux trahissaient son cœur. 

La tête de James était avachie sur son poing. L'abandon e son rêve aurait peut-être paru pour certain comme étant de peu d'importance, mais depuis toujours, il avait rêvé de devenir un joueur de Quidditch mémorable. Il ressentait une telle liberté quand il volait. Il avait l'impression de pouvoir tout affronter, de pouvoir atteindre le ciel, toucher les nuages et affronter le regard du ciel. Comme Icare, il désirait dominer l'espace céleste et fusionner avec lui. Aujourd'hui, il n'en voyait plus le but, ni même le sens... Son cœur lâchait de longs et profonds soupirs. 

Peter, quant à lui, jetait des petits regards furtifs sur chacun de ses amis. Il avait soudainement peur que d'une façon ou d'une autre, l'un d'eux ne l'abandonne sans aucune raison. 

Anthéa ressemblait à une poupée dépecée de son âme, dépossédée de son cœur, démembrée de ses entrailles. Elle avait prit place sur une chaise et se tenait droite, aussi raide qu'un piquet de potence. Ses oreilles n'entendaient que le bruit du choc du bus contre la voiture, puis contre la route, puis contre la terre. Elle entendait les cris, le pare-brise se fissurer et se casser et les gémissements de sa mère. 

Ses yeux étaient dépourvus d'émotion, ils représentaient une neutralité effrayante. Ils n'illustraient même pas, comme ceux de Victor, un ciel d'orage. Non. Ils n'exprimaient rien. Les petites mains de la jeune femme ne tremblaient pas, elles étaient crispées sur ses genoux et n'exprimaient, elles non plus, aucune émotion. 

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant