Chapitre 98 : Un autre monde

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Rémus n'avait pas voulu lire cette lettre, tout comme il se doutait qu'Anthéa ne le désirait pas, elle non plus...elle ne voulait pas lui faire de peine, mais son grand cœur n'acceptait pas non plus de faire de la peine à Régulus...

La main crispée sur la lettre du Serpentard, le Gryffondor déchiffrait chaque mot avec une douleur instiguée par la jalousie.

Régulus semblait être prêt à déplacer des montagnes pour Anthéa... pourtant il était dangereux pour elle. Il ne doutait pas, lui. À Rémus, cela lui prenait tous les jours.

S'il était heureux d'être avec Anthéa, il craignait d'autant plus de lui faire du mal...et il s'en voulait d'être stoppé par cette crainte. Il n'était pas entièrement voué à la jeune femme à cause de cette peur, il se retenait toujours dans ses gestes. Il empêchait la relation d'aboutir plus loin...

Dès qu'Anthéa se lovait à ses côtés, l'image du monstre lui déchiquetant la peau venait le hanter. L'amour était entaché de culpabilité et il s'en voulait qu'une si belle émotion soit souillée par ce ressenti amère et douloureux.

Ainsi, il ne bousculait pas les choses avec Anthéa, alors que tous deux avaient cette envie que tout couple avait de franchir le cap des simples étreintes et baisers, aussi délicieux soient-ils.

Il avait honte de son corps à cause de ses cicatrices, mais aussi parce qu'il avait cette impression que le monstre habitait tout entier en lui et qu'il en imprégnait jusqu'aux plus petits millimètres de sa peau.

Il n'avait pas envie qu'Anthéa voit cette bête, ni qu'elle la sert dans ses bras...il voulait que ce soit lui et uniquement lui ! Il avait envie de se défaire de cet animal comme on se défait d'un habit trop étroit.

Fatigué et une main posée sur le front, il s'abattit sur l'une des chaises de la chambre de la jeune femme. Il profita que cette dernière soit avec sa mère et l'aide à préparer le repas de Noël. Son père, de son côté, s'occupait du dessert.

Tout ce qu'il voulait c'était être comme Régulus. Il désirait cette chose que le Serpentard avait, mais que lui, Rémus Lupin ne possédait pas : l'humanité.

Il l'avait perdue et cela était source de son malheur.

Régulus était peut-être moins dangereux pour la jeune femme que lui...le Serpentard pourrait se battre contre d'éventuels ennemis pour protéger Anthéa. Rémus, lui, ne pouvait pas combattre le monstre en lui, il n'en n'avait pas les moyens.

Qu'est-ce que ses parents croyaient qu'il pourrait vivre avec Anthéa ? Pourquoi étaient-ils aussi heureux ? Il n'y avait pas lieu de l'être... il ne pourrait jamais offrir à la jeune femme le bonheur qu'un simple sorcier pourrait lui offrir.

Un homme comme Régulus.

Le sorcier leva la tête vers le paysage qui s'étalait devant ses yeux. Pourquoi avait-il dû remarquer cette lettre ? Pourquoi avait-il dû la lire ?

A présent, il savait que Régulus s'affirmer dans la confession de ses sentiments.

Rémus ne doutait pas de l'amour de la Serdaigle et il n'en douterait jamais. Ce serait lui témoigner de l'irrespect que de ne pas s'apercevoir de la loyauté et de la fidélité d'Anthéa.

Cela le réconfortait, comme ça l'effroyait.

Il aimait être aimé. Il devait bien avouer que c'était sa faiblesse...sa lycanthropie le faisait se sentir comme un reclus de telle sorte que lorsqu'il trouvait des personnes qui l'appréciaient, il désirait garder leur amour coûte que coûte. Il ferait n'importe quoi pour cela.

Mais, en même temps, il avait peur des sentiments de la jeune femme car il savait que même s'il devait devenir dangereux pour elle, elle ne le quitterait pas.

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant