Chapitre 58 : l'Ancien

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Sous les protestations et les gémissements théâtraux déclamés par le portrait qui sautait de tableaux en tableaux, le groupe de sorciers qu'avaient rejoint James, Lily et Peter à la fin du bal progressait entre les lueurs tremblantes des chandelles.

Ces dernières dessinaient un clair-obscur, chaleureux par sa lumière et pesant par son manque de teinte.

Anthéa avait pris la tête du groupe, juste au niveau de l'homme peint, et ainsi, se trouvait aux premières loges pour subir ses plaintes.

Sous l'œil amusé de Sirius, le portrait ne cessait de déployer maintes tentatives pour attirer la jeune femme de son côté.

« Ma Gente Dame si cruelle! Vous êtes si belle ! Pourquoi ne me prenez-vous donc pas pour votre partenaire ! Je serai un esclave docile ! Je serai un adorateur fidèle ! »

Elle leva les yeux au ciel.

« J'ai raté quelque chose ? » Demanda James.

Anthéa soupira.

« Rien qui ne te concerne, Potter. »

« Raye et notre Lunard, ici présent, ont échangé une danse au désespoir de notre portrait préféré qui fait à présent tapisserie ! » L'informa Sirius d'un air amusé.

« Il faut qu'il se fasse à l'idée de devenir une vieille croûte alors ! »

« Une vieille croûte, moi, Monsieur ? Jamais ! Je suis un parfait gentleman, moi, Monsieur ! Parfait pour cette jeune femme. »

Peter, Sirius et James s'esclaffèrent.

De son côté Rémus avait un air songeur gravé sur le visage et, tête baissé, ne prêtait aucune attention à ce qu'il se passait autour de lui.

Le rire des garçons qui résonnait dans les couloirs vides irrita l'homme peint à tel point que ce dernier croisa les bras et leva le nez en l'air dans une position hautaine.

« Ce n'est pas drôle les garçons ! Vous vous imaginez à sa place ! Ne pas savoir que l'on est une peinture ! » Les fustigea Hermione avec un regard noir.

« Je suis d'accord avec elle ! » Approuva la rousse.

Les trois moqueurs haussèrent les épaules, ils ne voyaient pas la gravité de la situation que les jeunes femmes percevaient.

La peinture n'avait pas entendu ce qu'elles avaient dit à cause de ses paroles exprimées avec entrain à Anthéa. Ces dernières faisaient montre des exploits et des qualités de l'homme dont il était l'image. Il parla ensuite de ses parties de cartes avec l'Ancien que ce dernier gagnait toujours.

Au fur et à mesure qu'il avançait dans son récit, la Serdaigle s'en déconnecta pour rejoindre un monde qui s'était crée, il y a peu de temps de cela.

Ce qui lu revint fut d'abord la mélodie qui avait enveloppé avec douceur et magie le duo qu'elle avait formé avec Rémus. Cette dernière inscrivit avec précision le souvenir de cette soirée qui avait laissé dans son cœur une sensation de légèreté. Comme cette soirée passée avec le sorcier, le bal l'avait enveloppée dans un écrin de légèreté fait de nuages.

Elle avait cru que son cœur ne s'emballerait plus ainsi pendant longtemps, et pourtant, au contact de la main du sorcier sur sa taille, il avait commencé à orchestrer une mélodie de battements rapides. Sans qu'elle n'eût le moins contrôle sur cela, ses bras s'étaient faits plus mous, comme rassurés par cette étreinte chaude. Ils l'avaient ainsi rapprochée du jeune homme et elle s'était sentie bien.

Elle s'était sentie aussi légère qu'elle l'avait été à chaque fois qu'elle se trouvait auprès de Fred et de George. Elle avait eu l'impression d'accueillir dans son cœur tout ce qui lui manquait pour retrouver la joie. Ce contact avait craquelé son cloisonnement au monde. Néanmoins, si la joie qu'elle avait ressentie en compagnie des Weasley et de ses amis avait suffit à lui faire accepter l'attention de ces personnes et leur amitié, celle qui l'avait submergée cette nuit, voulait l'ouvrir à une émotion plus importante, l'amour.

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant