Chapitre 5 : Le cauchemar

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Le bruit d'un corps qui raclait les draps d'un lit dans une danse effrénée et menée par la peur résonnait dans la chambre d'Anthéa.

Cette derniere se tordait dans tous les sens à cause d'un cauchemar... ce cauchemar.

Un cauchemar qui paraissait bien plus vrai que ce qu'il n'était.

L'enveloppe charnelle onirique de ce mauvais songe était constitué de chairs du passé et de chairs de l'imaginaire. 

Les draps, auparavant frais, étaient à présent couverts de sueur.

Cette sueur créée par la peur et l'horreur les rendait si moites qu'ils collaient au corps de la sorcière. Cette dernière, dans son sommeil, ne s'en rendait pas compte.

Ni cette chambre, ni ce lit, ni ces draps, ni le sommeil ne lui offraient le moindre réconfort. Au contraire, il l'entravait dans sa propre horreur. Ils l'emprisonnaient dans ses souffrances nocturnes quotidiennes.

Comme chaque nuit depuis l'apparition de sa tante dans sa vie, un cauchemar la prenait aux tripes. Depuis l'emprisonnement qu'elle lui avait infligé, depuis la pression de son pouvoir malsain, le sommeil d'Anthéa était l'entrée dans un monde de ténèbres.

La peur augmentait son souffle. Des images qui se succédaient sans lien cohérent la faisait gémir et se tordre dans son lit.

Sa vision cauchemardesque avait lieu dans un néant qu'elle n'arrivait pas à localiser. Son néant était partout.  

Autour d'elle tout était sombre, elle  s'était mise à courir depuis un moment pour échapper aux ombres qui l'environnaient.

Mais, il n'y avait nulle lumière à trouver ici.

Elle avait l'impression d'être entourée de spectres, de cadavres dont on sentirait l'odeur de putréfaction sans parvenir à les voir. Chaque pas lui tailladait les pieds. Le sol même, craquelé et écorché l'empêchait de s'enfuir. Le sang coulait de sa chair, à l'exact endroit où les gravillons s'enfonçaient sans cesse dès qu'elle faisait un pas. 

Malgré cela, elle courrait.

La même chose défilait à perte de vue sous ses yeux effrayés : les ténèbres

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La même chose défilait à perte de vue sous ses yeux effrayés : les ténèbres.

Rien que les ténèbres.

Hahahahaha ! Anthéa !

Les ténèbres et ce rire. Ce rire.

Quel affreux rire.

Il résonnait comme le claquement d'un fouet. Ce fouet venait se rompre avec cruauté sur le dos de la sorcière prise au piège.

Hahahaha.

Ce rire, il était toujours accompagné de bruits de pas.

Des talons raclaient le sol et Anthéa courait.

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant