Chapitre 94 : Le Marché de Noël

43 2 19
                                    

Le réveil de James avait eu le temps de laisser planer sa mélodie criarde pendant une bonne heure dans toute la maison avant que James ne se réveille.

Même l'odeur des toasts et du chocolat chaud n'avait pas été assez forte pour le réveiller, lui qui aurait tout dévoré. 

Les sorciers se trouvaient tous à présent au marché de Noël. Ils avaient tout juste laissé le temps à James de finir de se préparer. Une poignée de secondes lui fut donc cédée. Le sorcier avait, de ce fait, les cheveux encore en bataille, mais ce détail ne l'ennuyait pas. Ses yeux brillaient comme ceux des enfants lorsqu'ils se retrouvent dans une fête foraine. 

Il ne savait où porter en premier son attention.

Il y avait des stands de vin chaud qui dégageait une odeur rassurante qui plongeait dans une autre sorte d'enfance, cette enfance que nul n'avait vécu, mais que tous ressentaient couler dans ses veines : une enfance imaginaire dans laquelle l'enfant pouvait accomplir tout ce qu'il voulait, dans laquelle il pouvait piocher une gorgée dans une rivière de chocolat, tout comme il pouvait prendre une coupe dans les sources chaude de vin entourées de fleurs bacchanales, grisées tous les jours par l'odeur de l'alcool.

Dans une telle enfance, nulles règles, nulles conséquences malheureuses, l'alcool était aussi délicieux et inoffensif que le chocolat. 

Il y avait ensuite des stands de nourriture : un voué entièrement au chocolat, James se fit la remarque d'y passer plus tard pour Rémus, des stands de pains d'épices cuisinés sous diverse formes, allant du simple bloc jusqu'au bonhomme de différentes silhouettes, en passant par le Saint-Nicolas.

L'antre des pommes d'amour offrait à l'atmosphère une douce odeur sucrée qui donnait l'impression de se trouver dans un monde imaginaire et délicat de poupées de porcelaines qui prenaient le thé en compagnie de leurs amis en peluche. 

L'odeur des churros, des beignets, des crêpes et des pancakes s'alliaient au léger parfum des pommes qui brillaient de caramel ou de glaçage au sucre, au chocolat, à la fraise, à la pistache ou à la cannelle. Sur leur surface étaient parsemés avec maladresse des petits vermicelles de toutes les couleurs; comme si un jeune enfant s'était occupé du dessin des fruits. L'odeur des pâtisseries qui ronronnaient dans l'huile avant d'être secouées, alourdissait l'odeur de sucre des fruits caramélisés, sans pour autant la rendre désagréable.

La senteur huilée donnait à l'exhalaison de sucre la dimension d'une enfance vécue. En particulier, l'odeur de ces souvenirs vécus en famille lors de multiples fêtes foraines ou marchés de Noël. Ce nouveau parfum faisait naître l'image de cadeaux au pieds du sapin, de la dinde de Noël accompagnée de pommes de terre, l'image de la bûche de Noël, de maisons en pain d'épice, de loukoums et de papillotes. 

Un stand se spécialisait dans la vente de bonbons sorciers. Les dragées de Bertie Crochu ressemblaient, de loin, à des œufs de pâques qui attendaient le fameux lapin afin d'être cachés. A ceci près que ce dernier ne viendrait jamais cacher ces petits œufs, volés au fin fond de son terrier par une main avare.  

Comme partout en ces temps festifs, des chansons de Noël Moldues comme sorcières passaient en boucle en encerclant le village de Noël à la fois dans la nostalgie et dans l'euphorie du moment. 

Il y avait également un stand de jeux en bois ou en plomb qui était en pleine représentation de deux de ses jouets. Il s'agissait d'un petit soldat de plomb et d'une petite danseuse en porcelaine. Chacun était animé par la magie. Le soldat laissait courir ses yeux admiratifs sur la danseuse, tandis que cette dernière dansait.

Hermione et Lily se stoppèrent, époustouflées par le travail d'orfèvrerie. Elles admiraient les petits jouets avec une attention particulière. Le soldat portait son costume rouge habituel, agrémenté de son haut chapeau couvert de fourrure. Son uniforme en tissus était parcouru de motifs délicats de spirales et de fleurs. La danseuse quant à elle, était peinte de fleurs, de petites scènes bucoliques, comme sur les tasses de porcelaines. Les couleurs dominantes de ces scènes étaient le vert, le rose, le marron et jaune. La danseuse avait également deux petits ronds roses sur ses joues pour signifier un rougissement caractéristique de la vie, comme si cette dernière était véritablement un être vivant. 

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant