Chapitre 46 : Un portrait envahissant

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Elle n'a jamais voulu de toi !

Jamais.

Jamais.

Jamais.

Des mots quotidiens revenaient hanter l'esprit d'Anthéa.

A chaque fois qu'ils apparaissaient, ils étaient habillés des mêmes rires glaçants de sa tante.

Depuis sa venue ici, comme elle s'efforçait de s'occuper l'esprit par la lecture, par les cours ou par les recherches sur le criquet, Anthéa était parvenue à les repousser, mais ils étaient revenus.

Ces mots qui l'avaient détruite et dont elle n'avait jamais parlé.

Ses longs cheveux emmêlés collaient à ses temps et à son front couverts de sueur, les draps, quoique légers, l'alourdissait du fait de l'écrasante chaleur que ses émotions avaient fait surgir. Ces derniers, de manière désagréable, ne faisaient plus qu'un avec sa peau.

Les yeux ouverts, elle contemplait le plafond dans l'obscurité peu à peu déclinante du matin. Une légère lumière bleutée, embrumée de blanc, flottait autour d'elle.

Ses yeux étaient immobiles et ses pensées s'étaient tues.

Son mauvais sommeil l'avait fatiguée mais elle savait qu'elle ne pourrait pas se rendormir.

Ces mots s'inscrivaient en lettre d'or derrière ses paupières dès qu'elle fermait les yeux. Alors que lorsqu'elle les gardait ouverts, ces lettres se confondaient dans les éléments qui l'entouraient.

Elle pouvait se concentrer sur autre chose.

Elle suivait avec précision chaque rayon faible du matin qui préparait son entrée dans le monde. Les étoiles qui décoraient le plafond de ses dortoirs rayonnaient d'une faible lueur blême. Bien qu'elles semblent garder un œil sur les élèves endormis, ces dernières paraissaient somnoler plutôt que d'effectuer leur rôle de gardiennes.

Anthéa détourna la tête vers le soleil.

Le coin de l'oreiller où sa joue retomba était encore frais. Sous l'effet vivifiant de cette fraîcheur, elle tourna son corps entier vers la fenêtre.

Pendant un moment, immobile, elle contempla le paysage dévoilé au fur et à mesure par le soleil.

Elle finit par se lever, retirer les draps pesants d'humidité et poser ses pieds sur le sol frais.

En silence, elle se changea et opta pour des vêtements confortables.

Elle n'allait pas pouvoir participer aux cours aujourd'hui, elle avait besoin de se retrouver seule.

Quand elle fut prête, elle se dirigea vers sa valise et chercha un gilet en laine rouge qu'elle n'avait pas sorti depuis son arrivée. En le cherchant, elle tomba sur un livre à la couverture usée.

Il s'agissait du seul souvenir de sa mère qu'elle détenait.

Cette dernière n'avait pas encore eu le temps de s'installer chez son père avant sa mort et avait laissé toutes ses affaires dans son logis moldu, en face de la maison de ses parents.

Anthéa n'avait jamais connu ses grands-parents.

Elle se les était imaginés quelques fois lorsqu'elle avait été enfant.

Mais ces derniers n'avait jamais émit le souhait de la rencontrer.

Son père avait longtemps entretenu une correspondance avec eux qu'il avait décidé de brûler pour une raison que la Serdaigle ignorait.

Hold On (retour dans le passé à l'époque des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant