Chap7: Début d'une autre vie

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Je n'ai pas fermé les yeux de toute la nuit.

Après l'appel à la prière de fajr, je suis sortie de la chambre et j'ai fait mes ablutions. J'ai fait ma prière en pleurant. J'ai prié pour le repos de l'âme de ma mère.

Après la prière, j'ai appelé Khady. Elle a décroché à la première sonnerie. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps. En même temps, elle est soulagée d'entendre ma voix.

Khady(suffoquant): Marieme, où as tu passé la nuit?

Moi(essuyant mes larmes): dans la chambre d'un ami de Mamadou

Khady: vous avez dormi dans la même chambre avec son ami?

Moi(faible): non, son ami a dormi au marché Castors. C'est là bas qu'il travaille. Il me laisse sa chambre pour deux semaines, le temps que je trouve une solution

Khady: ma petite sœur habite à Grand Yoff dans une chambre avec une de ces amies. Elle recherchait une troisième personne avec qui partageait la chambre. La chambre est à 30.000fcfa(45euros) par mois. Tu peux aller là bas et participer sur le loyer.

Moi(faible): oui je pense que je vais faire ça, c'est mieux.

Khady: je vais t'envoyer son numéro après. C'est plus sûr que d'être chez un homme. Marieme, Li yakk deerou djigueen dafa gawe (la réputation d'une fille est très facile à gâcher)

Moi: hun, je sais

Khady:..

Moi: C'est quand l'enterrement de maman?

Khady(calme): aujourd'hui, après la prière de Asr au cimetière de Yoff

Mes larmes coulent

Moi:ok merci Khady. N'oublie pas de m'envoyer le numéro de ta sœur.

Khady: sois prudente ma fille.

Moi(le cœur lourd): ne t'inquiète pas

Moi: comment va papa?

Khady: ça va dans l'ensemble même si perdre un être cher est dur

Moi(calme): hun.. au revoir

Khady(pleurant): Yallah nala yallah Sam (Que Dieu te protège)

Je raccroche pour ne pas encore plus pleurer.

Je me lève, sans prendre ma douche avec les mêmes habits que j'ai porté hier, je sors de la maison en direction de la morgue.

Mes pieds sont sales, ma robe de même, mes cheveux pas bien coiffés, mais je n'ai la force de rien et en plus de ça, les regards des gens dans la rue, ne me dérangeait pas.

En cours de route, j'ai acheté du pain tartiné de chocolat que j'ai eu du mal à mâcher et avaler.

Arrivée à la morgue, je reste plusieurs heures sur le même banc où j'étaisassise hier. Je n'ai pas le courage de rentrer à l'intérieur.

Vers 16h, je vois papa, Souleymane, Assane, des oncles et amis de papa arriver. Quelques temps après, je vois le cercueil de maman qu'on fait rentrer dans le corbillard. En ce moment là, on dirait je n'ai plus de jambes, j'ai transpiré d'un coup, la robe que j'ai porté, est toute mouillée, mes mains et mes pieds tremblaient. J'éclate en sanglot.

J'essayais de me cacher mais je pense que Assane m'a vu. Il a l'air tellement désolé. Il a voulu venir vers moi quand papa l'a interpellé. Il s'est retourné et il est rentré dans le corbillard.

Je me cache encore plus mais au passage du corbillard, Assane s'est retourné pour me regarder les larmes aux yeux.

Une fois le passage des voitures, je me suis effondrée. Je ne pourrai jamais oublié ce passage de ma vie. Je pourrai jamais me relever de ça. Je ne serai plus jamais la Marieme d'avant. Ma vie a pris une autre tournure. J'ai foutu en l'air cette belle vie que j'avais.

Wiri Wiri, Jaari Ndaari (TOME 1) (TERMINÉE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant