Chap9: Episode 1

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Il n'y a pas eu de fête pour le mariage.

Magatte, Naba et Khady m'ont appelé pour me féliciter.

Quelques jours après le mariage, avec Mamadou, nous avons trouvé une chambre à la médina à la rue 15. ça a été le soulagement. Enfin, on se retrouve en famille. Avant de quitter Ndew et Gnima, je les ai remercié de leur hospitalité et leur gentillesse. Et on s'est promis de garder le contact.

Nous avons le minimum dans la chambre, un grand matelas et un petit pour Fousseynou, un gaz pour faire à manger et quelques vaisselles.

Mamadou n'a toujours pas trouvé de travail. Tous les matins, il se lève et il va en ville au Port Autonomes de Dakar pour se trouver un travail journalier en aidant sur le transport des marchandises. C'est difficile pour lui. Il est payé 4000fcfa par jour (6 euros). On a du mal à tenir les bouts. On mange rarement le matin. Je fais à manger pour le soir et je garde pour lui mettre dans une gamelle pour le lendemain pour son déjeuner. Par contre, on fait tout pour assurer les repas à Fousseynou sachant que la nourriture pour les bébés est super cher.

En parallèle de cette activité, il recherche du travail dans notre domaine, la comptabilité. Que Dieu l'aide à trouver rapidement un travail.

De mon côté, je ne recherche plus de travail dans la comptabilité mais un travail qui me permettra d'aider Mamadou dans les dépenses de la maison.

Ta Ndeye, une dame qui habite avec sa famille dans la même maison que nous à la médina, m'a proposé de l'aider à vendre à sa cantine pour un salaire de 70.000fcfa par mois (110 euros). Elle vend à midi devant l'école Delafosse, de la nourriture pour les élèves et les travailleurs. Elle vend du riz de toutes sortes. Cela dépend des jours. Je l'aide à la vente et à faire la vaisselle.

J'en ai parlé à Mamadou qui était réticent au début à cause de Fousseynou mais au final, il a accepté parce qu'il me faut ce travail pour qu'on puisse subvenir à nos besoins.

Le matin, après que Ta Ndeye ait fini de faire à manger, je mets Fousseynou au dos et je pars avec Ta Ndeye à Delafosse dans la voiture de Aly, le taximan qui la ramène avec les repas tous les jours.

Elle vend le riz en jours de semaine. Donc, ce travail, je l'ai fait pendant 6 mois. C'est fatiguant, très fatiguant. Je n'ai plus de vies. Je ne contacte plus personne et je refuse de prendre les appels de tout le monde surtout ceux de Magatte et Naba. J'ai honte vis à vis d'elles. Elles ont réussi leurs vies comparé à moi, qui vend du riz et qui fait la vaisselle pour une dame.

Une fois, en faisant la vaisselle, j'ai vu Magatte, arriver avec deux gars pour acheter du riz. J'ai couru me cacher pour qu'elle ne me voie pas. J'ai honte de ma situation actuelle. Une situation qui ne change pas . J'ai l'impression que plus les jours et mois passent, plus la situation dégénère.

Khady est passée me voir un jour à la maison. Elle a pris un coup de vieux. Comme toujours, elle a été dans la bienveillance. Nous avons bien discuté sans parler du passé et de la famille. Elle m'a informé qu'elle allait retourner à son village à Fatick avec son mari et que sa fille Dieynaba va rester à Dakar pour continuer ces études. Elle m'a donné le contact de sa fille pour que je puisse l'appeler de temps en temps. Je lui ai promis de prendre de ces nouvelles et celle de sa fille.

Après un an de galère sans l'aide de personne, ni de la famille de Mamadou que je n'ai vu que deux fois depuis notre mariage, Mamadou a été contacté par un cabinet d'expert comptable DTSG pour un entretien.

Avec mon salaire, nous sommes allées ensemble en ville pour lui prendre une chemise, un pantalon et des chaussures pour qu'il soit correct le jour de l'entretien. Le matin quand il devait allée à l'entretien, je me suis levée très tôt pour prier. J'ai versé de l'eau froide devant la chambre et je l'ai accompagné jusqu'à l'arrêt de bus.

Wiri Wiri, Jaari Ndaari (TOME 1) (TERMINÉE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant