PROLOGUE

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— Lève-toi, gronda mon père en me tirant de mon lit.

Il me poussa jusqu'à la salle de bain avant d'ouvrir le robinet de la douche, et de me plonger la tête dans l'eau. Sa pression sur l'arrière de ma tête se faisait de plus en plus forte à chaque bulle qui avaient le malheur de sortir de ma bouche. Mes mains étaient prisonnières des siennes dans mon dos. L'air ne me manquait pas, il ne me manquait plus.

— Arrête de jouer à ça, cracha-t-il en plongeant l'entièreté de ma tête dans l'eau.

On avait passé dix bonnes minutes comme ça. Comme tous les jours depuis des années. Et comme chaque matin, il me laissait seul et allait voir maman dans le salon. Quand je le rejoignais il me souriait faussement comme il avait tant l'habitude de le faire avec tout le monde. Maman me souriait toujours de la même façon, elle était si rassurante, et si innocente de ce qu'il se passait dans sa maison.

Cette merde a duré dix longues années, jusqu'à ce que mon père me foute à la porte. Je me suis retrouvé à faire les trottoirs à l'âge de 17 ans, je vivais de ce que je trouvais dans les poubelles. C'était dégoûtant, mais c'était ce qui me permettait de vivre.

J'ai vécu cinq putains d'années dans la rue, j'errais comme la plupart des sdf. Les journées duraient une éternité, et le manque d'argent se faisait ressentir. Les billets sur le sol ne me suffisaient plus, il m'en fallait plus. Je volais majoritairement, ou je faisais tout simplement la manche. Faire la manche ne marche qu'au début, après les gens se lassent

Le jour de mes 22 ans, un homme est passé devant moi. Me détaillant de haut en bas, avant de m'empoigner le bras pour me relever.

— Toi, tu viens avec nous.

Il riait faussement. Comme le faisait mon père.

Il me ramena à un van, avant de m'enfermer dedans. Putain Tyler.

On avait roulé pendant deux longues heures, et pendant ces deux longues heures infernales mon corps était secoué à chaque virages. Quand il s'est arrêté, ma tête heurta violemment la plaque métallique qui me séparait de l'avant du véhicule. Je n'avais même pas eu le temps de voir où j'étais qu'un sac en toile recouvrait déjà ma tête. On me poussa dehors, sans manquer de me faire tomber par terre avec violence. La pièce que j'occupais me semblait si petite, je tournais en rond. Les murs blancs me donnaient mal au crâne, et la lumière qu'ils reflétaient me butait les yeux bordel. Je n'avais aucun droit de sortir, j'étais enfermé comme un animal. On me donnait à manger deux fois par jour, le midi et le soir. Après quelques jours, ils avaient enfin décidé de me laisser sortir. Mais uniquement pour me frapper et m'entraîner.

— Bats toi fillette.
— Montre nous de quoi tu es capable.
— Sors toi les doigts du cul.
— Soit un homme bordel.
— On ne veut pas de femme chez nous.
— On aurait dû le laisser sur son trottoir à putes.

Les jours se répétaient, et les coups que recevait mon corps ne laissaient rien d'autre que des putains de marques de merde. Après la violence physique, c'était la violence psychologique. Les armes entraient très vite en jeu également, et leurs maîtrises étaient comme innées chez moi. Je n'en voulais pas, je ne voulais pas faire ça. Ils m'ont forcé à devenir un putain de mercenaire, un chien à qui ils pouvaient donner des ordres. J'étais complètement soumis à eux, et à leurs hommes. Ils avaient trouvé leur nouveau jouet, leur nouvelle pute. On m'emmenait dans des endroits en tout genre, me forçant à buter des gens dont je n'avais même pas connaissance. Sauf une.

Quand j'ai vu le nom de mon père sur la liste des personnes à tuer, je ressentais de la haine. J'avais envie de le tuer, et je l'ai fait. J'ai buté l'enfoiré qui a gâché ma vie, celui qui m'a détruit comme une véritable merde. Personne ne saurait que c'était moi, maman ne le saura jamais. Le tuer m'avait libéré d'un poids, mais ça m'avait également perdu dans ce milieu.

J'étais devenu le tueur à gage d'un vieux mec, un certain Will Scott. Son gosse m'insupportait, il était exécrable. Je lui aurais bien mis une balle le jour où il a osé essayer de lever la main sur moi. Il n'avait que quatre ans de moins que moi, mais rien ne m'empêchait de faire de lui ce que je voulais. Quand elle m'a interdit de le buter, j'ai compris qu'elle avait vraiment tourné la page, et qu'elle m'avait laissé tomber.

Les petits boulots pour ce connard s'enchaînaient, il me forçait à travailler pour ses collaborateurs. Je n'avais jamais mon mot à dire, il me menaçait de me tuer dès que j'avais le malheur de dire quelque chose. Quand j'ai changé de possesseur trois ans après, je l'avais rajouté sur la liste des personnes à tuer, et ils l'ont bien évidemment rayé. Ils m'ont foutu dehors même pas deux mois après, je n'étais pas assez compétent pour eux. Tu l'es chéri, ils n'ont juste pas su voir ton potentiel.

Après eux, plus personne ne voulait de moi. J'ai donc continué d'errer dans les rues, jusqu'à ce que quelqu'un veuille bien de moi. Je n'ai pas passé plus de six mois dehors, un autre mec était venu me chercher. C'était un vieux con qui m'enfermait à tout bout de champ dans une espèce de cave qui ne contenait rien d'autre que des corps, ceux de ses anciens mercenaires. Il les tuait tous un par un, il ne tolérait pas l'échec. Ce mec n'a pas duré longtemps, pas jusqu'à ce qu'elle arrive. Quand elle m'a récupéré, j'étais dans un état pitoyable. Je n'arrivais même plus à compter les blessures que mon corps possédait.

J'avais enfin un foyer, enfin un endroit où je pouvais me sentir chez moi. Avec des personnes qui ne me torturaient pas à mes moindres faits et gestes. Je ne leur en serais jamais assez reconnaissant pour ce qu'ils m'ont offert, surtout envers elle. La première fois qu'on a réellement parlé affaire, j'ai compris que j'étais tombé au bon endroit. J'aurais aimé que t'y tombe plutôt. Moi aussi.

Travailler avec d'autres personnes m'était complètement inconnu, je n'ai jamais connu cette façon de faire. J'ai foiré toutes mes premières missions parce que je n'arrivais pas à me mettre avec eux, et elle me les faisait payer. Le travail d'équipe a été dur à apprendre, surtout qu'ils pensaient que je le faisais exprès. C'est rien, ils le comprendront.

Après un an chez eux, j'ai commencé à développer une espèce de sensation que je n'avais jamais ressenti. Tu n'as jamais rien ressenti à cause de lui.

Je me sentais bien avec eux, même s'ils ne me le rendaient pas. À vrai dire, je m'en fichais. Je voulais juste me sentir aimé à ma juste valeur. Je le voulais, et je l'ai eu. J'ai retrouvé l'amour de ma mère à travers chacune de ses actions envers moi, qu'est-ce que je l'aimais bordel. Mais comme on dit, chaque bonne chose à une fin. À cette fin, je ne m'y attendais pas. Nous, encore moins.

Les voir aussi bas, ça me brisait le cœur. Je ne suis peut-être pas aussi détesté que tout le monde le dit. Je crois à la théorie de la seconde chance, j'y ai toujours crû. Encore plus maintenant.

L'amour apporté par l'être humain ne m'a jamais permis d'évoluer dans le bon sens, seulement dans le mauvais. La haine et la rancune ne sont pas des sentiments que j'apprécie tellement, je préfère ne plus les ressentir. Même si cet enculé méritait de mourir, lui et son fils. Ils m'ont pris tout ce que j'avais de plus cher, et ils le regretteront. Ils regretteront d'avoir fait ce qu'ils ont fait.

Je le promets.

☆☆

Hey, bienvenue dans le spin off de Tyler.😸

Des sujets sensibles seront abordés, violence verbale, physique et morale. Ainsi que des scènes à caractères sexuels, et des scènes plus ou moins explicites avec de la torture, alcool, drogue.

N'entamez pas la lecture si vous ne le sentez pas.🫶🏻

Sur ce, bonne lecture !🦋

Love y'all sweetties ❤️‍🔥
La bise 😚

𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗢𝗬 𝗪𝗛𝗢 𝗛𝗜𝗗 𝗕𝗘𝗛𝗜𝗡𝗗 𝗧𝗛𝗘 𝗗𝗘𝗩𝗜𝗟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant