12 - "Les plus coupables du monde Mona."

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TYLER

Tu devrais rentrer trésor, Mona va finir par te reprocher de trop venir ici, me lança ma mère alors qu'il était déjà près de 20 heures.
— Crois moi que non, soufflais-je en secouant la tête.

Elle me regarda tout en faisant signe d'y aller, elle ne voulait pas qu'on soit de nouveau mis à la porte. Et dans la rue pour moi. Je me résignais donc à quitter le duplex de ma mère, la serrant dans les bras du plus que je le pouvais comme je le faisais toujours. Les parents ne sont pas immortels.

Je descendais les escaliers de l'immeuble, arrivant alors sur le trottoir d'en bas. La rue était bondée de gens.

Halloween. C'est vrai que c'était ce soir.

Je prenais alors la direction du complexe, grillant une nouvelle cigarette entre mes lèvres. Me shooter à la nicotine était devenu mon quotidien. Les clopes, les joints, l'alcool et la drogue étaient mon quotidien. Plutôt mourir comme ça que de crever comme une merde. C'est une mort de merde ça Tyler. La ferme, plus je le fais moins j'en ai quelque chose à faire de ce qu'on me dit.

La fumée sortait par ma bouche, et par mon nez quand ça m'amusait de le faire. J'avais pris la mauvaise habitude de fumer à l'intérieur. Un jour j'ai même réussi à faire sonner l'alarme incendie de mon appart. J'ai tiré dedans pour la faire taire, et ça marche plutôt bien. Bon après il faut la changer, mais ça c'est un autre problème on va dire.

— Cigarette, m'informa une des réceptionnistes.
— Elle est bientôt finie, dis-je simplement en continuant mon chemin vers l'escalier qui mène au sous-sol.

Je les entendais pester dans mon dos, elles n'aiment pas que je ne fasse pas ce qu'elles disent. Et pour toutes réponses je crachais ma fumée en l'air, juste pour les provoquer. Puis je continuais mon chemin vers les bureaux. J'entrais dans celui de Cindy, où était prévue une réunion d'ici peu.

— Arrêtes cette merde tu veux, me lança-t-elle en ouvrant la vanne d'évacuation d'air.
— Deux minutes-
— Non, gronda Mona qui venait d'arriver en la retirant de mes lèvres. Tu le fais dehors si tu veux, mais pas ici. C'est clair ? ajouta-t-elle en se tournant enfin vers moi.

J'acquiesçais d'un simple signe de tête. Et elle savait que je recommencerais, comme à chaque fois d'ailleurs. J'ai une dépendance à toutes ces merdes, comme elle en a une envers les personnes qui lui donnent le moindre signe d'affection. Ma dépendance me tuera, mais la sienne la fera se tuer toute seule à petit feu.

La réunion était à mourir d'ennui. C'était juste un avant goût de tout ce qu'on allait devoir faire avant les vacances de Noël.

Noël, le Nouvel An. Quel enfer.

J'en ai de très mauvais souvenirs de ces putains de fêtes, pour moi elles ont arrêté d'exister depuis plus de huit ans. Me dire que l'année prochaine je vais avoir vingt-cinq ans me détruisait psychologiquement. J'ai raté ma vie, j'ai tout raté.

— Trésor ? m'interpella Mona en s'asseyant à côté de moi alors que plus personne n'était là.
— Je suis désolé. Je voulais pas- En fait, j'ai-
, dit-elle en posant délicatement sa main sur ma joue pour que je lui fasse face. C'est ok. C'est pas grave d'accord ? souria-t-elle en retirant sa main. Pour Noël et le nouvel an, tu pourras rester chez ta mère. Ici, les fêtes c'est en famille. C'est non négociable, ajouta-t-elle alors que je m'apprêtais à répondre.
— Et toi ?
— J'irais chez mes parents. Ils habitent à une bonne heure d'ici.
— Tu ... tu peux venir ?
— C'est pas pour moi que j'ai ramené ta mère ici.
— Je sais mais, elle serait contente que tu sois là.
— On va faire quelque chose de mieux. Vous venez tous les deux à la maison. Mes parents attendent ça depuis des mois que tu arrives chez nous.
— T'es sûre ?
— Certaine même. Je te laisserais jamais seul Tyler, c'est fini tout ça, m'assura-t-elle en embrassant ma tempe avant de se relever, et de me laisser seul.

𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗢𝗬 𝗪𝗛𝗢 𝗛𝗜𝗗 𝗕𝗘𝗛𝗜𝗡𝗗 𝗧𝗛𝗘 𝗗𝗘𝗩𝗜𝗟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant