14 - JOYEUX CAUCHEMARSAIRE MONA

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Les vacances de Noël ne comptaient plus parmi celles qui me faisaient le plus peur. Les vacances d'été étaient devenues ma hantise. Pourquoi je vous parle de ça ? Tout simplement parce que Mona avait prévu de tous nous emmener à l'Île de Ré cet été. Comment pourrais-je passer de bonnes vacances au soleil, qui plus est sur la plage avec un corps pareil ? Elle avait beau me dire que ça n'était pas "moche", sa vision des choses n'était pas la même que les autres. Et ça me foutait un coup de savoir que sa pensée n'était pas putain d'universelle.

Mais pour en revenir à nos moutons, on était à l'entrée des vacances de février. Avec l'anniversaire de Mona en prime. Qu'est-ce que je suis censé faire pour ça moi ? Tim se foutait de moi comme il faisait toujours, mais maintenant c'était différent. Lui et Lucas étaient devenus mes amis si on peut dire ça comme ça. Ils ne me rejetaient plus, et ça me convenait parfaitement.

— Tu es bien long, me lança-t-il en faisant les cent pas.
— Et toi tu m'emmerdes, grognais-je en ouvrant la porte de la cabine.
— Change moi ça, souffla Lucas en arrivant.
— Mais non, il est beau comme un camion, ria le brun en s'appuyant sur le comptoir.
— La ferme bouclettes, cracha le blondinet en me poussant à l'intérieur de la cabine avec un nouveau costume.
— Est-ce que quelqu'un va daigné me dire pourquoi on essaye encore des costumes ? Ça fait des mois qu'on le fait quasiment toutes les semaines. J'en ai marre de toujours porter la même couleur putain, pestais-je en croisant les bras sur ma poitrine, refusant de faire ce qu'on me disait.
— Tu ne veux pas te faire tout beau pour l'anniversaire de notre chère Mona ? Ce n'est pas très gentil ça. Surtout quand on se rappelle qu'elle t'a sorti de la merde, me lança Tim d'un air détaché. Mais après, c'est toi qui vois. Parce qu'à mon avis, lui ne se privera pas de se faire remarquer, ajouta-t-il avec un sourire en coin.
— Qu'est-ce que tu es drôle toi aujourd'hui, riais-je faussement en acceptant d'essayer un énième costume.

C'était le septième costume de la journée qu'on me faisait essayer. Mais je me prêtais une nouvelle fois à l'essayage, ne comprenant pas ce qui les dérangeait sur les autres étant donné que c'était tous les mêmes. Ils sont pires que les femmes qui viennent chez les prothésistes ongulaires avec un bleu argenté mais pas trop doré, ni avec des sous-tons orangé. Je hais quand les filles me demandent ce qu'elles doivent faire quand elles y vont, à croire que c'est moi qui vais leur faire. LE PIRE, c'était qu'elles font la gueule si jamais le malheur de leur dire que je m'en fiche ou que c'est pas beau.

Pour en revenir à l'anniversaire de notre petite momo, je ne savais pas ce qui était prévu. Les filles ne disaient rien, et les garçons évitaient le sujet. Super. Le fait de ne pas être mis au courant ne me dérangeait pas plus que ça. Mona pouvait m'interroger autant qu'elle le voulait, elle ne saurait rien. Et je n'aurais surtout pas besoin de me forcer à lui cacher des choses. Mais savoir qu'Erwan et compagnie seraient là me rendait fou. Je ne supporte pas ces mecs, ils sont mauvais jusqu'à l'os. C'est indéniable.

— J'ai pris celle-ci aussi, et elle. Et pour celle-là, j'ai hésité, puis je l'ai quand même prise parce qu'on sait jamais. Après, il y a celle-ci. Mais je ne sais pas trop en fait. Je ne sais pas si j'aime ou pas. T'en penses quoi ? me demanda Mona complètement perdue dans ce déballage de robes qu'elle venait d'acheter.
— Tant qu'elles sont faciles à retirer, ça me va, souriais-je en la tirant vers moi pour l'embrasser.
— Tyler ! rétorqua-t-elle en me repoussant et en abandonnant ses robes pour une profonde respiration.
— Elles sont toutes parfaites Mona, mais tu ne vas quand même pas te changer trente fois dans la soirée.
— Je veux juste que tu me donnes ton avis, le reste je m'en fiche.
— Tu veux mon avis ?
— Oui.
— Vas-y nue.
— Tu m'énerves, rigola-t-elle finalement en me lançant son sac dessus.
— Hop là, une carte de crédit en plus pour moi.
— T'es déjà bien assez riche comme ça, rends la moi.
— Et tu l'es bien plus que moi, donc-
— Tu me la rends, affirma-t-elle en me l'arrachant des mains avant de partir dans la salle de bain.

𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗢𝗬 𝗪𝗛𝗢 𝗛𝗜𝗗 𝗕𝗘𝗛𝗜𝗡𝗗 𝗧𝗛𝗘 𝗗𝗘𝗩𝗜𝗟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant