4 - BONSOIR PAPA

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Bosser pour les Scott était un supplice, ils ne se contentaient jamais du minimum. Si l'entièreté du monde pouvait mourir, ils en seraient les plus heureux. Ils méprisaient tous ceux qu'ils croisaient.

Six mois étaient passés depuis cette soirée de merde, et je refusais tout contact avec la femme de Will. Avec tout le monde à vrai dire. Quand on voyait des collaborateurs, je me contentais d'un signe de tête. Rien de plus. C'était suffisant.

Le mec et sa salope n'étaient plus jamais revenu, et c'était pas plus mal. Je n'aurais jamais pu croiser leurs regards et faire comme si de rien n'était, ils ne le méritaient pas, ils méritaient tous les deux de crever, et de pourrir au fond d'un trou avec tous leurs ancêtres. J'avais du mal à croire qu'on puisse être aussi mauvais, même mon père paraissait être quelqu'un de putain de normal. Plus pour longtemps malheureusement.

Chaque semaine on nous donnait une liste de personnes à tuer, je n'en connaissais aucun et quand je me retrouvais face à eux ça me faisait quelque chose de leur retirer la vie alors qu'ils n'ont rien demandé. Je n'avais que cinq mecs à tuer cette semaine, je m'en sortais plutôt bien comparé aux autres. Will et son père marchandaient avec un type depuis trois semaines sur de nouveaux mercenaires, ce qui voulait dire que l'un de nous allait se retrouver à la porte. Laissez-moi tranquille encore quelque temps, je n'ai pas envie d'y retourner, pas encore.

— Tyler, ramène toi.
— Qu'est-ce que vous voulez ?
— Tu as une nouvelle tête sur ta liste, ne nous déçoit pas. On aimerait te garder le plus longtemps possible chez nous, me dit Will en me tendant un morceau de papier.

Je le dépliais, et regardais le nom qui y était inscrit. Enfin.

Les choses devenaient intéressantes, ils avaient enfin mis son nom sur MA liste.

J'allais enfin avoir la tête de mon père entre mes mains, j'allais enfin pouvoir lui faire regretter de m'avoir tué intérieurement.

Je préparais mon plan de mon côté, et putain ce qu'il était jouissif. Je voulais le faire souffrir, je voulais surtout le voir me supplier d'arrêter. Mais dommage pour lui, parce que je ne m'arrêterai pas. Loin de là.

Je cauchemardais chaque putains de nuits qui me rapprochaient de sa mort, et d'une partie de moi intérieurement. Tuer mon père impliquait le fait que ma mère finirait sa vie seule, et c'était hors de question pour moi. Je ferais tout pour la garder à mes côtés le plus longtemps, comme elle l'a toujours fait pour moi. Elle m'a préservé le plus longtemps possible à la maison, mais elle savait qu'il allait me foutre dehors. Elle retardait juste cet instant, elle le retardait du mieux qu'elle le pouvait.

La rancœur me rongeait de l'intérieur, mais elle me faisait grandir physiquement. Je voulais le voir mort, et pour ce faire, j'avais prévu parfaitement mon coup, il ne me restait plus qu'à le mettre en place.

Il était 19 heures quand je me suis garé devant la maison de mes parents. Ma mère avait quitté la maison en même temps que j'étais arrivé, mon père était donc seul à l'intérieur.

Je rechargeais mon arme dans la voiture avant d'en sortir et de passer à l'action. La porte d'entrée n'avait pas été verrouillée, je n'allais pas faire le tour pour rentrer. Je m'introduisais dans cette maison qui m'a vu grandir, et qui m'a vu en souffrir.

La télé du salon résonnait dans l'entrée, mon père se plaignait dès qu'un but contre son équipe favorite se faisait marquer. Quel amateur. Il n'a jamais su supporter les bonnes équipes.

Je l'entendais poser bruyamment son verre sur la table basse du salon, le fauteuil grinçait puis ses pas se firent entendre. Je me collais alors furtivement contre le mur, dans un petit renfoncement, le regardant se diriger vers la cuisine. Pendant qu'il enfonçait sa main dans le frigo, je m'étais glissé dans le salon. Et m'asseyais sur le canapé, l'attendant avec mon arme à la main.

𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗢𝗬 𝗪𝗛𝗢 𝗛𝗜𝗗 𝗕𝗘𝗛𝗜𝗡𝗗 𝗧𝗛𝗘 𝗗𝗘𝗩𝗜𝗟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant